Reportage

Death DTA : sublime tribute !

Anvers (Trix), le 01-03-2015

Mardi 3 mars 2015



Annoncés il y a quasiment trois ans déjà, les premiers shows du projet Death To All avaient excité le petit monde du Metal tout en le mettant dans l’expectative, entre curiosité à l’égard des line up successivement annoncés, crainte quant au respect du noble l’héritage laissé par le regretté Chuck Schuldiner, et la réussite globale de l’entreprise. Quelques concerts américains plus tard (et une polémique avec le Sick Drummer Magazine), le all-star band arrivait enfin en Europe pour un premier concert au Neurotic Death Fest en mai 2013. Un concert devant une salle comble qui laissait préfigurer une nouvelle tournée européenne, passant alors par la Belgique (au Mass Deathtruction en novembre 2013) avant un nouveau retour l’été dernier pour quelques apparitions en festival (au Graspop notamment). La constante ? Le désir manifeste de rendre hommage à l’héritage de Chuck, dont la musique ne semble pas souffrir du temps qui passe, bien au contraire. Les différences ? Chaque tournée célèbre un album en particulier et s’organise autour d’un line up différent. Ce mois de mars 2015 voit dont le Death
Death


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DTA Tours revenir sur Symbolic, 20 ans après, Cette fois, point de festival, mais une vraie tournée en salle.

Et qui dit tournée en salle, dit supports multiples ! Pour cette date à Anvers nous avons droit à un groupe complétant le package tour, avec Thurisaz
Thurisaz


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, dans un style assez éloigné du reste de la soirée. Les Belges nous proposent en effet un Black Metal assez mélodique dans l’ensemble rappelant quelque part un Enslaved
Enslaved


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. Le concert commence très bien, à coups de gros riffs et de growls profonds, rapidement cisaillés par des soli mélodiques très réussis. Les cris Black du guitariste Mattias sont très réussis et apportent le nécessaire contraste à l’ensemble, une qualité que l’on peut octroyer aussi au double chant clair, très présent dans les compos de Thurisaz
Thurisaz


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. Un clavier, heureusement pas trop omniprésent, permet de varier des compos, qui, dans l’ensemble, s’apprécient avec plaisir dans ce contexte live (rehaussé de jolis lights au passage). Quelques longueurs à canaliser mais une bonne entrée en matière pour ce soir, et un groupe à revoir.

On a beau s’appeler Loudblast
Loudblast


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et avoir derrière soi un grand et lourd historique, y compris des concerts (déjà !) en support de Death
Death


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il y a vingt ans, participer à cette tournée nécessite d’en payer le prix. Alors, la bande à Stéphane Buriez a mis la main à la poche, allant même jusqu'à, polémique ou non, proposer à ses fans un financement participatif. Loudblast
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est donc bel et bien présent et c’est accompagné d'une intro lugubre qu’ils investissent une scène décorée par deux grands panneaux à leur effigie. Stéphane essaie de motiver directement la foule sur l’entame (A Bloody Oath) mais malheureusement le son fait défaut, et ce morceau, ainsi que les autres extraits de leur pourtant très bon Burial Ground, n’auront pas le même impact ce soir sur la scène du Trix que sur album. C’est vraiment dommage, car suivant l’attitude de Stéphane, on sent le groupe vraiment motivé. Quelques bons solo surnagent, Junior Rodriguez fait un bon boulot en remplacement de Hervé à la batterie, et Loudblast
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semble avoir indéniablement soif de reconnaissance sur cette tournée. Mais l’ensemble sonne un peu brouillon, limite cacophonique rendant difficile la reconnaissance des différentes titres joués ( dont l’entrainant From Dried Bones et My Last Journey en clôture). Peut-être aurais-je dû me déplacer pour régler ce problème de son, mais je ressors déçu de la prestation d’un groupe que j’apprécie pourtant habituellement sur scène. Dommage pour cette fois, et à revoir à nouveau.

Curieusement, en restant au même endroit le son s'avère bien meilleur pour Abysmal Dawn
Abysmal Dawn


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après un ou deux titres. Un groupe dont le leader, Charles Elliott, devait lui aussi participer à la première tournée US labellisée Death To All (comme le monde est petit... ). Beaucoup plus rentre dedans que leurs prédécesseurs, les Américains nous livrent leur Death tantôt brutal tantôt plus technique et ça fait plutôt du bien ! Tout en sobriété (pas de backdrop, pas de décor de scène, des musiciens au look « simple »), tout en apparente facilité (même si les growls profonds du bassiste sont sous-mixés en début de set et que le son reste assez plat), Abysmal Dawn
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a en plus la bonne idée de proposer une setlist variée où les morceaux plus rapides alternent les titres comportant des intro plus lentes ou des passages disons plus mélodiques (By My Demons... qui laisse quand-même vite place à un furieux circle pit... loin d'être le dernier de la soirée d'ailleurs). L’ensemble se digère ainsi mieux que sur album et on arrive assez vite à la fin du concert avec My Own Savior, dédié à Chuck, et In Service Of Time en conclusion d’un set bien efficace. Si Abysmal Dawn
Abysmal Dawn


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cherchait à marquer les esprits pour cette incursion européenne c’est probablement réussi.



A l’origine, Massacre
Massacre


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devait assurer le support principal pour cette tournée, avant que leur nouveau split n’oblige le management à trouver une autre solution, en l’occurrence un set de Death
Death


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heureusement rallongé de 30 minutes, et un merch' au prix revu à la baisse. Il est peu probable que cette annulation ait vraiment joué un rôle dans la fréquentation finale, avec un Trix maintenant bien rempli, même si peut-être pas autant que pour At The Gates
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quelques semaines auparavant. Un rapide coup d’oeil dans l’assistance me permet de constater en tout cas un certain mélange générationnel : clairement, la musique composée par Chuck transcende les générations.

Que dire également du line up rassemblé ? Bâti autour des deux variantes venues auparavant en Europe, il impressionne : le surdoué Max Phelps se voit ainsi secondé à la guitare par Bobby Koelbe (qui a officié sur l’album Symbolic), sorti de sa retraite Metal ; le tout soutenu par une section rythmique de premier ordre, avec Steve DiGiorgio (qui avait déjà officié au Neurotic) et Gene Hoglan, excusez du peu ! J’avais personnellement beaucoup aimé le show du Neurotic avec Matt Harvey (Exhumed
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) au chant, qui semblait prendre un pied monstrueux, mais il est indéniable que Max Phelps donne toujours l’impression de s’être mué en réincarnation de Chuck.

L’entame sur The Philosopher fait oublier les quelques errements précédents sur le son, même si la guitare de Bobby Koelbe a tendance à ressortir un peu trop fortement, contrairement au chant de Max Phelps un peu sous mixé. Un petit côté désagréable à la longue quand-même, et qui me fait préférer un nouvel emplacement sur la première marche derrière la fosse.

Après cette amorce déjà canon, le morceau titre (et intro) de Leprosy est joué en deuxième position et recueille une belle ovation, avant de laisser sa place à un Left To Die repris à gorge déployé par une partie de l’assistance chauffée à blanc et décidée à le montrer : pit bien furieux et nombreux slams caractérisent ainsi cette soirée assez chaude dans l’ensemble. On peut même dire que l’aspect polémique ‘tribute band ou non’ passe au second plan, une grande partie du public semblant fascinée par l’exécution de cet alliage de titres aussi intemporel. Un ravissement, malgré deux ou trois pains de Steve ou Bobby (on leur pardonne), et ces quelques blancs entre les morceaux qui viennent casser un peu la dynamique, autrement bien entretenue par des musiciens qui semblent assez complices entre eux et ravis de se retrouver sur scène.

Suicide Machine et son intro sur bande suit, avant que Steve ne prenne la parole (il le fera plusieurs fois ce soir) pour rappeler la valeur de cette soirée, cet « immemorial tribute to Chuck » et d’enchainer avec un Overactive Imagination épique, puis de faire honneur à l’album phare de cette tournée avec 1000 Eyes (et sa conclusion magique), puis un Without Judgment que l’on est bien content de retrouver au menu.

Tous les albums de Death
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sont représentés dans la setlist concoctée par le groupe, ainsi Spirital Healing se voit mis à l’honneur le temps de son morceau éponyme, avant de laisser sa place à l'intro caractéristique de Within The Mind. Moment fort également avec Lack of Comprehension, qui montre l’aisance de Steve à la basse, décuplée par le plaisir monstrueux qu’il semble prendre à jouer sur scène tous ces classiques. Ce sera ensuite au tour de Gene d’haranguer quelque peu la foule, avant un Flattening of Emotions tueur. C’est alors que Max Phelps s’éclipse pour céder sa place durant trois morceaux à Steffen Kummerer de Obscura
Obscura


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(qui aurait dû prendre part à la première tournée US de Death To All avant qu’un problème de visa ne le rattrape). Sur Symbolic, on comprend vite que le rendu n’est pas du tout le même qu’avec Max. Difficile à décrire, peut-être gagnant en puissance et en côté direct ce qu’il perd en similitude avec Chuck , le résultat reste très correct, notamment sur Zero Tolerance, joué ensuite, et sur l’énorme Bite the Pain qui vient joliment conclure le concert avant le rappel.

Un rappel entamé (avec le retour de Max) sur l’inévitable paire Zombie Ritual / Baptized in Blood qui semble faire plaisir à toute l’assistance. C’est alors l’heure des présentations durant lesquelles chaque musicien est acclamé, surtout Max Phelps, lui qui donne tant de vie à la musique de Chuck. Généreux, et respectant la promesse d’avant tournée, le groupe interprète encore deux titres avec l’énorme Crystal Mountain (cher à Decrepit Birth
Decrepit Birth


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), et un Pull the Plug final et grandiose.

D’après Eric Greif (President de Perseverance Holdings Ltd. et ancien manager de Death
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), il n’y aura plus, ou en tout cas pas avant longtemps, de concert labellisé Death
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DTA Tours au-delà de l’été prochain, ceci en raison de l’agenda surchargé des différents protagonistes. Si cela est le cas, cette soirée revêtait encore plus d’importance : outre la rareté de ce type de prestation, entendre ces classiques interprétés aussi justement par des musiciens au tel CV restera un moment rare et précieux.

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