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« Je ne prête pas attention à ce que les gens disent. Je suis et je fais, basta. »

Mardi 24 mai 2022

Il est connu sous différents noms et surnoms et est très présent dans le milieu culturel alternatif carolo. Artiste, musicien, coordinateur du Rockerill à Charleroi (et j’en passe), il soutient les artistes « con passione » (c’est juste pour lui montrer que je sais aussi parler italien :-) ). Rencontre avec Michaël Sacchi alias Mika. Sincérité et humour au programme.



Crédit photo: Sharp147

Bonjour, comment vas-tu ?
Benissimo !

Comment je t’appelle ? Michaël Sacchi ? Mika ? Mika Hell ? Mika Udini ?
Appelles-moi Mika, c’est plus simple…

Ok ! Mika, tu es une figure incontournable du milieu culturel alternatif de Charleroi. Certaines personnes te qualifient même d’activiste culturel. Qu’en penses-tu et que représente l’alternatif pour toi ?
Bah… Je ne prête pas attention à ce que les gens disent. Je suis et je fais, basta. Après moi, il y en aura d’autres. J’aime la découverte artistique et le contact avec les artistes. Quant à l’alternatif, c’est juste ce qui n’est pas vraiment commercial, mais c’est vaste. Et bon c’est très subjectif.

Qu’est-ce qui te plait justement dans l’art et chez les artistes ?
Dans l'art, tout me plait car lard c'est du cochon et dans le cochon, tout est bon ! Chez les artistes, j’apprécie leur vision du monde, loin des codes de notre société actuelle.

Au Rockerill côté salle, tout roule comme tu veux au niveau de la fréquentation, des retours du public, de la reconnaissance du lieu, etc.?
On n’est jamais assez content. Certains artistes méritent une plus grande reconnaissance mais c’est la vie. Ça fait quand même plaisir de voir 100 personnes remuer avec le sourire. C’est une communion entre l’artiste, le public et la salle. C’est cool !

Je sens un peu de déception dans ta réponse, non ? Le public est difficile à mobiliser ou le milieu trop chargé (trop d’offres/trop de demandes) ou… ?
Les amoureux de la musique sont trop peu importants dans une ville comme la nôtre. Si on était à Berlin ou à Londres, on pourrait tout se permettre, qu'importe le jour et le style musical. Mais bon, à trois c'est pas non plus top car on ne va pas y laisser notre foie et notre foi ! C'est la réalité et il faut faire avec. No regret.

Que souhaites-tu pour l’avenir du Rockerill ?
L'avenir du Rockerill passe par une réhabilitation du bâtiment, la conception de la grande salle, la réévaluation de notre contrat programme et l'engagement de personnel.

Le Rockerill c’est un lieu qui a de la gueule et qui est chargé d’histoire. Ce passé minier et industriel (parfois défini par certains comme sombre, laid et sale) est-il un avantage ou un inconvénient ?
Un avantage pour son esthétisme, un inconvénient pour son côté pratique et au niveau du confort. Summer is paradise, winter is hell. C’est écrit sur le mur.

Au niveau programmation, tu es plutôt électro punk, je me trompe ? C’est une volonté assumée de ne pas aller vers d’autres styles de musique ?
Non, c’est juste que quand on essaie d’autres styles, il faut un certain temps avant de fidéliser le public. Et puis on est que trois à programmer. J’attends des propositions mais les collabs c’est pas toujours évident. Au final, je fais plaisir au public qui est fidèle depuis le début, mais je ne suis pas fermé à d’autres styles musicaux. J’aime le jazz, le reggae, l’indus, etc. Je programmerais bien 3 soirs par semaine mais j’ai pas envie de mourir au bar avec une pancréatite et à moitié sourd.


Crédit photo: Sharp147

Au Rockerill côté label ( Rockerill Records ), tu représentes une soixantaine de groupes/artistes majoritairement locaux. Quel est l’intérêt d’une structure pour soutenir les artistes carolos ?
C’est une démarche bénévole mais c’est passionnant. Aider les groupes à se développer. Néanmoins, il nous manque une personne pour s’occuper du suivi à temps plein. Un label c’est une entité à part entière. Elle mérite aussi un développement durable et plus pro ! Et quand tu dis locaux, là on sort des Français de La Réunion, des Mexicains, des Flamands. C’est plutôt loco que locaux… !

Qu’est-ce qui te motive tous les matins à bosser pour faire connaître et bouger le milieu alternatif ?
Je ne me pose pas la question de savoir ce qui me motive. J'ai un chouette métier dans un chouette milieu avec de chouettes collègues. C'est top de pouvoir bosser comme ça !

Tu évolues en tant que musicien au sein de Spagguetta Orghasmmond
Spagguetta Orghasmmond


Clique pour voir la fiche du groupe
et Affligeant. Passer de l’autre côté de la scène, c’est important pour toi ?

Important non, si ça s’arrête demain, c’est bien, on fera autre chose.

Qu’est-ce cela t’apporte ?
C’est une aventure. Humaine, l’amitié, la passion et aussi la curiosité. Laisser une trace aussi avec nos disques et partir en concert ou en tournée, c’est un hobby plutôt plaisant.

Comment tu jongles avec toutes tes casquettes ?
Je les fais tourner sur ma tête.

Tu es un super héros ?
Non pas du tout. J’ai de plus en plus envie de me focaliser sur certaines choses plutôt que de me disperser mais bon, faute de moyens et de temps…

As-tu d’autres projets dans ton chapeau?
L’écriture, la vidéo et le collage. J’ai parfois envie de prendre une pause pour pouvoir me réorienter. J’ai un défaut, je suis curieux et passionné.


Crédit photo: Sharp147

J’ai notamment entendu parler de l’ouverture d’un studio d’enregistrement au Rockerill. Qu’en est-il ?
C’est en cours mais on a d’abord besoin de réparer la toiture avant d’investir dans le matos.


Quelques questions rapides et décalées:

Asperger le public de champagne, c’est une tradition au Rockerill ? C’était du Cava, ça colle moins au cheveux.
Sur une ile déserte, tu emportes quoi ? Un tourne disque et des vinyles.
Qu’est-ce qui te rend heureux ? Etre entouré de ma famille et mes amis et si possible en montagne.
Le moyen d’expression artistique que tu préfères ? Tous, avec parcimonie. Pourquoi ? Je te répondrai quand j’aurai le temps d’y consacrer du temps.
Es-tu attaché à ta région ? Ma région, c’est plus que ma région. Je suis aussi bien dans les Fagnes qu’en terrasse à Liège ou dans la campagne tournaisienne. J’y ai de la famille et des amis. Pour le reste, j’aime ma région du Frioul en Italie coincée entre les montagnes autrichiennes, slaves et les plages de l’Adriatique.
La boxe, ça te manque ? Prendre des coups sur la gueule de me manque pas, en donner non plus, mais j’aimais les entrainements intenses et l’histoire de ce sport si particulier.
Le mot que tu dis le plus souvent sur une journée ? « babibou » mais en rotant.
Qu’est-ce que tu penses de notre webzine Shoot Me Again ? C’était le premier webzine et le meilleur agenda. J’ai fait le tour des salles de Belgique grâce à lui.
Si tu veux ajouter quelque chose, n’hésite pas. J’ai soif et la pompe est branchée, là, donc…
Besitos !

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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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