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LA CAHUTE : « On préfère rassembler cent personnes dans un lieu unique plutôt que viser grand »

Jeudi 5 septembre 2024

Constitué d’un noyau impliqué dans l’underground musical local depuis de nombreuses années, un nouveau collectif vient de naître, bien décidé à servir quelques programmations annuelles en plein cœur du Condroz. Rencontre avec LA CAHUTE qui, d’une seule voix, nous parle de ses intentions à la veille d’un premier rendez-vous avec MMUURR
MMUURR


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et LTDMS
LTDMS


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Comment est née La Cahute ?
L’envie de faire revivre une dynamique de concerts avec de vraies gens qui jouent leur musique dans le Condroz.
En fait, en allant voir des concerts ailleurs, on se remémorait ceux que d’autres organisaient dans le coin et on se disait depuis des années : et pourquoi pas nous ? Le DIY du concert, s’il te manque une orga, tu la crées toi-même.
En discutant, on a le sentiment que d’autres personnes sont aussi en attente de ce genre de truc. C’est sans doute là que notre projet prend tout son sens.

Avec quelles intentions ?
Se retrouver pour écouter du bon son avec de bonnes gens et dans une belle ambiance. Aussi l’occasion de faire découvrir de chouettes lieux.
Et si ça peut être accompagné de breuvages et nourriture locaux, c’est encore mieux.
Une cahute, quoi ! C’est brinqueballant, un peu artisanal, mais chaleureux et convivial, et on y vit de beaux moments entre amis.

Qui s’y trouve derrière ?
Au départ, François et Benja en parlaient lors de chaque sortie concert. Sont venus se greffer Isa, Jean et Tommy.
Ce qui est intéressant dans cette équipe d’amis, c’est que chacun amène son expérience et ses capacités / connaissances qui se complètent et que le tout forme un ensemble cohérent et efficace.

La première affiche proposée rassemble MMUURR
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et LTDMS
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. C’est beaucoup de consonnes (en ajoutant le DJ) ! Ce sont surtout deux formations belges francophones et ça gravite autour des courants indie / math / post / noise rock.

Oui, le défi pour la prochaine soirée est de n’avoir des groupes qu’avec des voyelles.
On remercie d’ailleurs nos vieux amis de LTDMS
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qui ont de suite voulu soutenir l’initiative et MMUURR
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qui nous font confiance pour notre première.
Ca nous semblait une affiche cohérente qui puisse amener autant les convertis que les curieux.



Est-ce ce type de créneau que vous voulez creuser par la suite ?
Pas spécialement de style défini, entre les influences de chacun. François aimerait ressusciter La Ruda Salska, Benja lui ce serait Mutiny on the Bounty
Mutiny on the Bounty


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, Tommy veut inviter la moitié de l’affiche du HellFest, Jean a des contacts dans le Hardcore (musical ;-) autrichien et Isa aimerait Vitalic ou Brutus
Brutus


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. On va voir... L’idée est de proposer des découvertes, ou parfois moins, mais toujours du son ravigotant. Faut que ça pulse ! On est en contact avec Oasis mais on n’ose pas encore trop en parler...

Comment voulez-vous construire les prochaines affiches ?
Au-delà des groupes en voyelles, ce qui est intéressant, c’est que l’on va nous-mêmes (re)voir plus de live, avec un autre œil. On en discute, on se renseigne, mais un point de repère pas mal jusqu’ici : on aime chacun tous les groupes qu’on fait jouer.
Cela sera aussi fonction des opportunités.

A quel rythme ?
On va voir comment la sauce prend mais l’objectif actuel est de faire 2-3 soirées par an.
Pour le moment, on sera déjà content d’avoir essayé.

Vous évoquez les places limitées. Tu peux nous parler du lieu, de sa situation et de votre rencontre avec la ferme « La vache d’ici » ?
Anthony et Valérie-Anne aiment que la ferme soit ancrée dans des dynamiques conviviales (cinéma à la ferme, l’estaminet, ...). Depuis quelques temps, en croisant Anthony, il parlait également de concerts dans sa ferme. On s’est dit de part et d’autre qu’on voulait tenter l’affaire. Le lieu a donc été vite trouvé.
Au niveau des « places limitées », il ne s’agit pas vraiment d’une « salle de concert », nous sommes donc limités pour le nombre de spectateurs.
Notre ambition, pour le moment, n’est pas de rassembler 3 000 personnes autour d’un événement. Et cela ne le sera peut-être jamais. On préfère avoir une centaine de personnes dans un lieu unique pour vivre une bonne expérience au niveau ambiance et musique plutôt que viser très/trop grand au détriment de la qualité.

Certains d’entre vous ont l’expérience de la scène, peut-être moins celle d’organisateurs. On constate que la situation des petites et moyennes structures devient compliquée et certaines orgas sont en difficulté. J’imagine qu’il existe pas mal de barrières à contourner. Y a-t-il aussi des éléments et leviers de départ sur lesquels vous pouvez compter pour pérenniser votre initiative ?
On est plusieurs à avoir déjà organisé des concerts (N4 Records, Belvédère, Esperanzah!) C’est notamment la raison pour laquelle on a justement longuement hésité, au-delà de la procrastination et des soupers spaghet’ bolo chez Isa, peu productifs.
En réalité, on s’étonne que peu d’événements existent mais ça peut clairement devenir compliqué. Il y a beaucoup de contraintes (normes incendies, sécurité du public, ...) Ca veut dire des démarches, des obstacles, des coûts qui n’existaient pas – ou dont on ne s’embarrassait pas – dans le far-west des nineties. Ceci, sans compter l’administration d’une ASBL, que nous ne sommes pas encore.
Par contre, quand on a abordé le Centre Culturel de Havelange avec notre projet, encore peu défini, ils nous ont rapidement proposé un soutien technique ultra-appréciable. De même que la commune nous apporte un soutien logistique. On a la chance d’être sur les terres du Metal Méan. Du coup, cinq quarantenaires qui organisent un p’tit concert, ça n’effraie plus mais suscite peut-être de l’intérêt.

Région rurale au demeurant et dépourvue de lieux/structures permanents dédiés aux musiques amplifiées, le cœur du Condroz a pourtant une histoire qui regorge d’initiatives pour la scène rock. Je pense aux Quasimorock, Skanifest, CityRockersNights, Metal Méan, ... qui ont eu leur retentissement. Sans compter les initiatives plus sporadiques. Est-ce en quelque sorte cette flamme que vous souhaitez raviver ?
D’entrée de jeu c’est clairement cela qu’on évoquait ! Il y a toujours eu une espèce de scène locale, que ce soit en termes d’orgas ou de groupes. Si on peut être un témoin-relais de ce grand bidule, c’est tout gagné et aussi un peu l’intention.
Dans les initiatives que tu évoques, ce que l’on veut arriver à reproduire, c’est une démarche où, en tant que public, tu viens en sachant que tu vas passer une bonne soirée. Qu’elle soit centrée sur un artiste que tu viens voir ou juste le plaisir d’être là.
Notre volonté, c’est que même si on fait jouer des groupes découvertes, ce qui on l’espère ne sera pas toujours le cas, en tant que spectateur, en venant dans la Cahute, tu auras l’assurance de passer une bonne soirée, bien entouré et avec du bon son.

Qu’est-ce qui peut constituer de bonnes raisons pour un groupe et le public de passer par chez vous ?
On est gentils !

Quel est votre état d’esprit un mois avant ce « clap première » ?
Excitation ! On décompte les jours comme avec un calendrier de l’Avent.
Sinon, on a encore quelques petits trucs à régler, mais confiants que cela puisse susciter de l’intérêt ou de la curiosité. Du moins, on se sera fait plaisir au moins une fois.

Un dernier mot ?
Support your local scene & fuck cover bands !


RDV le 12 octobre à la ferme La Vache d’ici à Méan avec MMUURR
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