Interview

TEMPLE OF NOTHING

On avançait depuis un moment, même depuis Lazarus avec l’idée d’apporter un nouveau riff plus evil et plus gloomy que le précédent

Mardi 21 mai 2013

TEMPLE OF NOTHING

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a eu la chance dès ses débuts d'ouvrir pour une série de groupes prestigieux comme WEEDEATER

WEEDEATER

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, ACID KING

ACID KING

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, ELECTRIC WIZZARD, EYEHATEGOD

EYEHATEGOD

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ou CHURCH OF MISERY

CHURCH OF MISERY

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. Est-ce que ces occasions vous ont mis la pression pour sortir votre premier album ?

Oli : C’est vrai que quand tu te retrouves, dès tes premiers concerts à ouvrir pour de pareils groupes, c’est réellement impressionnant autant que grisant. Je ne pense pas que ça nous ait mis la pression pour sortir le premier album, sinon on l’aurait sorti plus tôt - on ne fait pas du doom pour rien.

Par contre, ça a été un beau challenge d’assurer notre petit set à côté de ces bêtes de scène qu’on retrouve sur Wikipedia au mot « doom » ou « sludge ». Ca fait super plaisir quand tu reçois un compliment d’un Jim Bower par exemple ou que tu bois à la bouteille de moonshine que te tends Dixie de Weedeater

Weedeater

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. En 2001, j’ai fait mon travail de fin d’études sur le stoner/doom et j’avais eu l’occasion de réaliser une petite interview de Lori d’Acid King

Acid King

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, puis là on joue sur la même scène, alors bien sûr c’est fou.

Perso, un des trucs les plus motivants c’était au concert avec Electric Wizard

Electric Wizard

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. La réaction d’un public qui n’attendait rien de bien fameux en première partie et finalement qui reste, qui vient devant et qui adhère. Le gars de la salle qui ne nous prend pas vraiment au sérieux quand on arrive, puis qui vient s’excuser après en te disant : « ok je me suis trompé... » Puis tous les bons retours des gens. Et après, megateuf et photos bien drôles...

On a profité de tout ça à fond avant de sortir cet album. Pas de raisons de se précipiter… Comme tu le sais il y a de grosses différences entre Lazarus et Psalms… Prendre le temps permet de construire tout ça naturellement. Le jour où tu te mets la pression pour sortir un album c’est que tu es professionnel et que tu le fais pour un contrat. On bosse tous. La musique doit rester un plaisir sinon ça nous fait deux boulots ou trois ou quatre ! Ca n’empêche pas de s’y investir corps et âme. Ce n’est pas une question de pression mais de plaisir.

Comment s'est passé l'enregistrement de Psalms Of Solitary Self-Indulgence ?

Chris : L'enregistrement s'est étalé du mois d'octobre 2012 au mois de février 2013. Comme j'ai un peu de matériel d'enregistrement chez moi, j'ai proposé de m'en occuper. J'avais déjà fait quelques démos avant et je me suis dit qu'avec ce matériel, il y avait moyen de faire un album décent, sans pour autant rivaliser avec des grosses productions onéreuses. Nous n'avions pas vraiment envie d'aller dans un studio mais plutôt de faire ça de manière assez old school, avec les contraintes que ça implique tant au niveau du son que niveau technique. On a donc enregistré basse/batterie dans le local de répétition, puis les guitares et les voix chez moi. Le plus difficile a été de coordonner les agendas, ce qui explique tout ce temps. Le mixage a pris un gros mois (mais pas à temps plein évidemment) et le mastering un week-end pour arriver au résultat que tu connais.

Cet album est assez surprenant par son ton. Aviez-vous conscience de créer un climat bizarre en usant de manière minimaliste cette tonalité ?

Oli : On avançait depuis un moment, même depuis Lazarus avec l’idée d’apporter un nouveau riff plus evil et plus gloomy que le précédent. Puis on a commencé a jouer en drop do et chaque nouveau riff était effectivement plus gloomy que le précédent, jusqu’à arriver à cet album.

Personnellement, au niveau des textes, ça m’a permis de retrouver des sensations que j’avais oubliées depuis la fin de l’adolescence avec mes premiers essais de poésie noire. Je ne pensais pas m’y remettre, ni en anglais d’ailleurs. Vraiment, Messieurs du Temple, ce fut un plaisir. Sincèrement, Merci.

Chris : Tu dois savoir qu'en dernière minute, nous avons décidé d'écourter l'album de deux morceaux, qui étaient pourtant enregistrés et mixés. A mon sens, ils dénotaient, ils étaient dans une autre dynamique et rendaient l'album hétérogène. Or, il y avait cette envie d'avoir un album monolithique et homogène, un long voyage atmosphérique, intense et pesant. Par contre, ce climat bizarre dont tu parles s'est sans doute développé de manière inconsciente au fur et à mesure qu'on avançait dans le processus de composition. Chacun amène des idées et il y a un élagage naturel qui se fait, et peut-être que c'est ça qui donne naissance à ce climat que l'on retrouve dans nos morceaux. C'est peut-être notre marque de fabrique, qui sait.

D'ailleurs par rapport à votre démo Lazarus EP, Psalms Of Solitary Self-Indulgence s'aventure bien plus dans l’imaginaire obscure et occulte, non ?

Oli : Oui, c’est vrai que Lazarus reste un premier essai, pour lequel on n’avait pas encore de but vraiment précis. Mais je l’adore par sa spontanéité. Pourtant, je pense que le magicien était déjà occulte par définition, que Blanket était déjà dans une veine symboliste. De plus, elle évoque le suicide d’un ami. Ce qui n’est pas imaginaire mais douloureux en tout cas.

Les thèmes étaient donc déjà assez obscurs mais ici c’est plus affirmé et le son rend ce côté « tout englué dans un rêve poisseux » et permet de créer ce climat de bout en bout. Le genre de climat que tu ressens dans un cauchemar ou tu cours pour fuir quelque chose que tu ne vois pas vraiment et que tu ne peux courir qu’au ralenti.

N’importe qui peut ressentir ce climat, même s’il ne connaît pas les textes ou leur signification. C’est la concrétisation de Psalms par rapport à Lazarus.

Olivier m'a surpris sur Wolf's Blood et sur Queen Of The Black Moon. Il a révélé des registres vocaux qu'il n'utilisait pas forcément avant.

Oli : Merci. La musique reste intéressante pour moi quand je parviens à me renouveler. Créer n’est pas répéter mais apporter du neuf. Et c’est possible même dans un style qui a ses clichés bien ancrés.

C’est une question de contexte, c’est en lien avec le texte qui a besoin, pour prendre vie, d’être chanté d’une certaine façon ou hurlé au moment qui le réclame. Chaque chanson est pour moi comme un rêve/cauchemar éveillé, j’essaie de donner vie de cette façon à la scène qui se déroule à tel ou tel moment d’un morceau. C’est le cas pour la pulsion animale, la peur, la colère primale qui est incarnée par le loup. Ce loup qui, quoi qu’on fasse, reste vivant en nous, endormi ou éveillé. Soit tu le fais intervenir dans ta vie à bon escient, soit il te domine et dirige tes actes. Je vis cette chanson comme un rituel où je deviens moi-même le loup, comme dans une transe chamanique. L’idée de base de ce titre était le rite des guerriers-loups qui buvaient le sang du loup qu’ils venaient de tuer afin de s’approprier sa force et rentraient ainsi dans une rage indomptable et invincible. Voilà, cette bête étant en chacun de nous, pourquoi ne pas hurler ? Ce n’est pas ce que je voudrais faire tout le temps mais si ça sert le morceau, mille fois oui.

Qu'en est-il de la sortie physique de l'album ? Une version vinyle avait été envisagée si je ne me trompe pas ?

Chris : en fait, nous manquions cruellement du budget pour sortir l'album en version physique donc nous nous sommes dit qu'on allait le sortir en digital pour commencer, voir les retours et puis le presser plus tard dans l'année. Une version cd dans un premier temps et une version vinyle plus tard. C'est prévu mais impossible de donner une date précise.
Cela dit, nous sommes surpris du résultat de la sortie digitale qui nous a permis de vendre des copies aux Etats-Unis, en Norvège ou encore en Hongrie... et à l'album de se retrouver sur des sites de téléchargement (rires).

Parlons un peu de l'artwork de l'album. De quoi s'agit-il sur la photo ? On dirait une photographie qui date des années 30...

Chris : je ne peux pas t'en dire beaucoup plus parce que je n'en sais rien en fait (rires). L'artwork a été réalisé par Chris Dexters, un infographiste qui s'occupe d'une partie des visuels du Roadburn, entre autres. Il était là lors de notre tout premier concert et il a eu l'air de vraiment apprécier notre set et nous a proposé à l'époque de faire un logo pour le groupe gratuitement. Depuis, il vient régulièrement nous voir en concert et c'est naturellement qu'on lui a demandé de faire notre pochette. Il nous a fait plusieurs propositions, toujours dans une veine mystique et un peu retro et celle-là à fait l'unanimité au sein du groupe. Maintenant, je suis certain que chacun y verra quelque chose de différent. Cela dit, je vais quand même demander à Chris de quoi il s'agit (rires).

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et SET THE TONE

SET THE TONE

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partagent la même section rythmique. SET THE TONE

SET THE TONE

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vient de sortir son nouvel album, un peu après TEMPLE OF NOTHING

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donc. Est-ce que la promo des albums respectifs ne va pas être trop difficile à gérer pour John et Geoffrey ?

John : Ca ne devait pas se passer comme ça en théorie, les deux sorties devaient être plus espacées… Mais on a pris pas mal de retard dans l’enregistrement avec Temple Of Nothing

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… Donc voilà, les deux albums sortent quasi en même temps … On va faire avec… De toute façon, avec les deux groupes, on fait beaucoup moins de concerts qu’avant, on a tous des vies bien remplies en dehors de nos différents groupes donc on ne fait plus que ce qu’on a vraiment envie de faire…

Oli : C’est dur pour tout le monde. On joue tous dans plusieurs formations, on bosse, on a nos familles. Après, comme ce n’est pas un boulot et que ça doit rester un plaisir, il faut planifier, établir des priorités. On ne sait pas tout faire en même temps. Mais comme même jouer avec Wizard ou EyeHateGod

EyeHateGod

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ne nous met pas la pression… on va prendre le temps, comme d’habitude, et ce qui devra se faire se fera.

Etes-vous allés au Roadburn cette année ? Les membres de TEMPLE OF NOTHING

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sont des assidus.

Oli : 8 fois. Ca fait vraiment beaucoup de tabac, d’herbe magique et de bière. C’est vrai que c’est la grand-messe. Il faut arriver à choper un billet et à survivre physiquement et mentalement mais quel pied. Quand tu reviens, tu fais une mini-dépression tellement c’est un univers vraiment à part. Tu te sens chez toi, parmi les tiens. C’est unique pour moi car me sentir chez moi, ce n’est pas souvent.

Chris : Oui, nous y sommes allés. Et c'est toujours un moment intense. Chaque fois, je me dis que je ne vais pas être surpris et pourtant je découvre toujours de nouveaux groupes, de nouveaux sons et je repars avec plein d'idées et d'envies. Pas évident de reprendre le boulot le lundi suivant... (rires)

Au fait, quel est le dernier disque ou groupe que vous avez écouté et qui a fait l'unanimité au sein de TEMPLE OF NOTHING

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?

John : Pas sûr qu’un groupe fasse vraiment l’unanimité…

Chris : En y réfléchissant, je crois que le seul album récent qu'on a tous acheté, c'est le dernier Saint-Vitus

Saint-Vitus

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.

Oli : Sinon dans ce qu’on aime en commun, je vois :
Honor found in decay - Neurosis

Neurosis

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The laughing stalk - Wovenhand

Wovenhand

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Le dernier Nick Cave

Nick Cave

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De Vermis Mysteriis – High On Fire

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Sorrow and Extinction - Pallbearer

Pallbearer

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Les concerts dans votre créneau musical en Belgique ne courent pas les rues. Même si cela s'améliore doucement, allez-vous recourir à l'étranger pour multiplier les apparitions scéniques ?

Oli : Ce serait bien.

Chris : Oui, on va continuer à chercher des plans à l'étranger. Jusqu'ici, ça a plutôt bien fonctionné. Mais notre but n'est pas de faire un maximum de concerts. Quand on a monté le groupe, on était tous d'accord sur le fait qu'on n'avait pas envie de recommencer à écumer toutes les scènes pour jouer à tout prix. On l'a tous fait avec nos autres groupes et on n'avait plus envie de jouer partout, juste pour dire de jouer. On s'est dit qu'on allait privilégier la qualité à la quantité. Donc on refuse régulièrement des dates qui ne correspondent pas à ce qu'on imagine pour le groupe. Jusqu'ici, ça nous a plutôt bien réussi.

Quels sont les prochains concerts de TEMPLE OF NOTHING

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? Des projets à venir ?

Oli : Un clip est en préparation pour Queen of the Black Moon qui sera réalisé par Leslie (Thousand Lost Civilizations / BlackOut Multimedia). La suite est tout aussi mystérieuse que l’album lui-même. Nous le saurons quand la septième trompette aura sonné.

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