Interview

L(H)AZARUS

''Il faut essayer de composer une musique à soi mais s’insérer dans cette scène alternative, c'est déjà bien!''


Jeudi 27 novembre 2025

Dernièrement, on a vu un jeune duo très sympa sur scène, à Liège, dont on n’avait pas encore parlé. On a vite pallié ce manque en proposant à Jonathan Rappe et Hadrien Michel de nous parler de leur projet qui navigue entre post-punk, stoner, garage et post-rock. Formé en 2023, le groupe est à suivre. On a fait connaissance, donc : - )





Pouvez-vous vous présenter brièvement et présenter L/h/azarus
L/h/azarus


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à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Le chanteur/bassiste/guitariste s’appelle Hadrien, le batteur/claviériste s’appelle Jonathan. On a la trentaine bien faite, on perd nos cheveux et on commence à s’y connaitre en prêt immobilier. Pour ce qui est de L(h)azarus, c’est un projet qu’on a lancé officiellement en 2023. Il s’agit d’un duo assez influencé par la vague actuelle du post-punk, et par ce qui tourne autour du garage, du stoner et post-rock. Mais, globalement, on y met tout ce qu’on aime bien. Donc ça mélange du son lourd, dark, atmosphérique, mélodieux. Ça reste toujours difficile à décrire précisément, mais voilà l’idée générale.

Comment s’est formé le duo ? Quelle est l’histoire derrière votre rencontre et la création du projet ?
On se connait depuis qu’on a 15 ans. On vient du même coin de campagne près de Ciney, même si on n’habite plus là-bas. On a commencé à faire de la musique ensemble à cet âge-là. Quand le groupe dans lequel on jouait tous les deux (Cosy Nest) s’est terminé, on s’est lancés dans de la composition à deux. On a trouvé un fil rouge et L(h)azarus est né, tout simplement.
Donc, l’histoire derrière, c’est l’histoire de deux potes qui ont plus ou moins toujours fait de la musique ensemble, qui écoutent les mêmes choses, qui vont très souvent voir des concerts ensemble, qui s’échangent beaucoup de musique. Il y a de ça : on est des fans de musique avant tout.

D’où vient le nom L/h/azarus
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et pourquoi cette typo ?

En fait, dans la période durant laquelle on cherchait un nom de groupe, Jonathan lisait une BD qui s’appelle 40 days dans le désert B de Moebius. Dedans, il y a un personnage qui s’appelle L(h)azard. C’est un jeu de mot entre Saint-Lazare, l’ami ressuscité de Jésus, et le mot hazard qui signifie « danger » en anglais. On aimait bien l’idée (même si ça n’a pas de signification particulière pour nous) et on l’a juste « anglicisé » en L(h)azarus. Et une fois qu’on s’est arrêtés sur ce nom, on a découvert plein de trucs qui s’appelaient « Lazarus » donc bon… Heureusement qu’on a la typographie particulière, haha.

Qui fait quoi dans le duo ? Est-ce que les rôles sont bien définis ou tout se mélange ?

Il y a une base assez bien définie : Hadrien est fondamentalement guitariste (et/ou bassiste, mais c’est pareil) et Jonathan est fondamentalement batteur. Pour le reste, Hadrien chante bien donc on s’est assez vite dirigés vers ce choix. Jonathan joue un peu sur un clavier placé à côté de la batterie. Ça, c’est arrivé plus tard parce qu’on y voyait un intérêt pour certains morceaux. Et puis, on écrit tous les deux des paroles, sans trop se concerter.

Un duo, c’est une force ou une faiblesse ?
Franchement, une force. Enfin, on a l’impression, on n’a jamais joué dans des orchestres, haha. Mais ça reste quand même vachement plus simple de se mettre d’accord à deux qu’à sept pendant le processus de composition. Même si on n’est pas toujours d’accord sur certains choix à faire, on arrive toujours à quelque chose qui nous botte tous les deux. Puis, en concert, ça donne une prestation particulière : on est placés quasiment face-à-face, on essaye de produire un son complet avec une bonne assise de basse alors qu’on n'est que deux, et de manière générale, la dynamique ne ressemble pas à un groupe de trois ou quatre.

Comment décririez-vous votre univers musical ?
Un joyeux bordel en duo, où la noirceur du post-punk se mélange aux riffs rythmés de l’indie, aux accords lourds du stoner… En termes d’influences, on peut citer en vrac IDLES
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, Queens of the Stone Age
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, The Datsuns
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, et puis une flopée de groupes belges.

Quelles sont vos principales influences, musicales ou non ?
On n’a pas l’impression d’avoir des influences autres que musicales dans ce qu’on fait dans L(h)azarus. Il y a un morceau, qui s’appelle Mandatory Euphoria, dans lequel on a inséré un dialogue issu du film Le meilleur des mondes qui est une adaptation du roman de science-fiction d’Aldous Huxley. À part ça…




Y a-t-il un premier album en préparation ?

Oui et non. On continue de composer et on prévoit d’enregistrer quelque chose de nouveau assez vite, mais ce sera sûrement un second EP. Maintenant, je pense que quoi qu’il arrive, on compose un peu tout le temps, donc l’album reste toujours une préoccupation pour nous.

Comment se passe le processus créatif ?

D’abord, en général, ça part d’une idée d’Hadrien, que ce soit un petit riff ou déjà une ébauche de morceau. Après, Jonathan pose la batterie et en même temps on teste des choses, on continue à élaborer et arranger le morceau tous les deux. Dans la foulée, Hadrien teste des trucs au niveau du chant, soit avec des paroles déjà écrites, soit avec des syllabes sans signification. On pose alors les paroles après, en s’inspirant de l’ambiance du morceau.
Ensuite, on a jeté beaucoup de morceaux après avoir passé du temps dessus. C’est quelque chose d’assez important pour nous : on ne garde que ce qu’on trouve vraiment excitant à jouer. Ça nous arrive aussi beaucoup de retoucher un morceau après l’avoir joué plusieurs fois en concert, parce qu’il y une partie qui nous plait moins ou parce qu’on a une petite idée intéressante.
Enfin, une chose à laquelle on fait attention, c’est de conserver une certaine simplicité dans les morceaux. Souvent, on finit de boucler un morceau, puis on se rend compte qu’il est un peu trop chargé en fioritures, et on le simplifie. Ça ne nous empêche pas d’avoir des morceaux avec des parties très différentes dedans, mais on cherche à ce qu’il y ait simultanément un côté « droit au but ».

Quel est le message véhiculé par L/h/azarus
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? Voulez-vous faire réfléchir le public ou le faire bouger ?

Ce n’est pas l’objectif principal du projet. On a nos idées politiques, qui transparaissent sans doute dans les paroles. Mais ce qu’on cherche avec ce projet, c’est juste de faire de la bonne musique.

Est-ce que Liège et sa scène alternative ont un impact sur votre son et/ou votre identité ?
Complètement ! Je pense même que ça a été décisif (et ça l’est toujours). On est des grands fans de La Zone. On y a découvert plein d’artistes au fil des ans : Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs, Ronker, La Jungle, The Guru Guru, Bleached
Bleached


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, Onmens
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, Le Prince Harry
Le Prince Harry


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, Swain
Swain


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et plein d’autres. C’est aussi là qu’on répète. C’est devenu un endroit important pour nous, aussi pour sa philosophie punk progressiste.
Et au-delà de la Zone, la scène liégeoise est juste dingue. Quand tu écoutes des morceaux comme More d’It It Anita
It It Anita


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, Pin?acolalove de Cocaine Piss
Cocaine Piss


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ou Sentinel de Daggers
Daggers


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, tu te dis que Liège peut suffire à combler tous tes désires. Rien que ça, haha. Et puis, c’est pas juste les liégeois : Liège, c’est aussi un lieu de rendez-vous de toute la scène underground. Il n’y a pas longtemps, on a partagé l’affiche avec Parlor
Parlor


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, un groupe français de hardcore. Tu étais là d’ailleurs ! Eh ben, eux comme plein d’autres voient Liège comme un point de passage obligé.
Et, pour terminer, ben c’est Liège quoi. Les gens sont chaleureux, pas prise de tête, il y a un vrai amour pour l’underground sous toutes ses formes. Donc, ça, ça nous nourrit évidemment.



Comment se démarquer dans la scène alternative belge (qui est très foisonnante selon moi) ?
Si tu as une solution, on la veut bien ! Et en même temps, est-ce qu’il faut chercher à se démarquer ? On sait pas trop. Oui, il faut essayer de composer une musique à soi, et à faire des prestations scéniques communicatives et excitantes. Mais s’insérer dans cette scène alternative, c’est déjà bien.

Quels sont vos prochains projets : sorties, concerts, clips, etc. ?
On va jouer dans quelques salles sympas qu’on connait bien : les Deux Ours, le Belvédère. On est aussi en train de déterminer une date avec les gars de La Cahute, qui est un collectif qui organise des concerts dans des endroits différents dans la région de laquelle on vient. Leurs affiches sont toujours cools donc on est assez contents.
On va aussi passer dans l’émission Showcase sur MaTélé. L’émission est enregistrée dans des lieux assez cools en Wallonie, comme des vieux châteaux. Ce sera live + interview.

Où voyez-vous L/h/azarus
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dans quelques années ?

On n’ambitionne pas vraiment de sortir d’un cercle plutôt underground mais au moins le champ de nos prestations : des belles salles de concerts, de plus gros festivals… Et puis avoir en poche un vrai album dont on serait hyper fiers ! On sent que notre démarche musicale touche les gens et on veut surtout continuer à partager ça.

Vous souhaitez ajouter quelque chose ?
Merci à toi !




Votre moment préféré de la journée ?
Les moments où on mange.

Le dernier artiste/groupe que vous avez écouté ?
On écoute de la musique en permanence, c’est trop dur de s’arrêter sur un seul truc ! Les dernières découverte marquantes, ce serait HEALTH
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et Prison Affair
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pour Jonathan ; The Murder Capital
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et Last Train
Last Train


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pour Hadrien.

Vous avez une routine avant de monter sur scène ?
Boire des coups !

Plutôt analogique ou numérique ?

Analogique sans hésiter, mais le numérique nous aide aussi. Il ne faut pas rejeter l’apport du numérique à la musique, mais l’analogique a ce truc un peu spécial de proposer un son souvent intéressant et assez focalisé. Ça constitue une contrainte féconde pour composer et s’approprier un son.

Plutôt studio ou live ?
Les deux ! Même si le live reste notre terrain de prédilection.
Vous préférez les festivals ou les petites salles ?
Les petits festivals et les petites salles. On n’a pas encore fait de gros festivals donc on peut pas vraiment comparer. On a un peu de mal avec les tout petits bars. Pas parce qu’on n’aime pas le principe, au contraire, on est très friands en tant que spectateurs, mais le problème c’est qu’on fait un peu trop de bruit. On a déjà eu le cas où on devait se retenir un peu de jouer (et surtout de frapper sur la batterie, c’est ça le souci). Ceci dit, ça nous déplairait pas de faire une version plus soft et lo-fi de nos morceaux, dans une configuration qui conviendrait bien à des concerts dans les bars.
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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