Reportage

Agar Agar: La transe a l'etat pur

Bruxelles (Botanique - Rotonde), le 29-11-2023

Mercredi 6 décembre 2023





Un peu de quiétude dans ce monde brutal. Entre la prestation électrique de Lorna Shore
Lorna Shore


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à l'Ancienne Belgique et l'arrivée éminente de Civic
Civic


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au Botanique, nous avons décidé de faire une pause avec le projet ''électropop'' français du moment, Agar Agar !
Avec leur style en vogue et quelques tubes à leur actif, le duo avait pour mission d'illuminer un mercredi frisquet ou simplement de réchauffer nos âmes et nos oreilles. L'excitation était palpable, surtout dans le cadre idyllique du Botanique, un lieu idéal pour un projet qui a déjà parcouru un beau chemin. Le groupe nous a gratifiés d'un projet original le 20 janvier dernier avec un album/jeu vidéo, rien de moins. Intitulé ''Player No Player'', cet opus montre une évolution notable dans la discographie du duo, le propulsant dans un univers dont ils nous confient les clés, bien qu'il faille encore trouver la porte. Clara Cappagali et Armand Bultheel se libèrent artistiquement, transformant le modeste projet Agar Agar en une œuvre d'art plus tangible, à l'image de leur performance sur scène.




Après avoir malheureusement manqué de peu Bilou, que nous avions déjà découvert lors d'une lointaine Fifty Session et que nous recommandons vivement, nous nous sommes installés non loin de la scène pour profiter du spectacle. Force est de constater qu'Alexandre Kontini a relevé brillamment le défi, l'Orangerie n'a jamais été aussi belle. Dans son décor désertique, les synthétiseurs sont disposés entre les fleurs des sables, encadrés par une haute montagne qui nous toise d'un regard presque insolent. Si déjà sans musique le pouls s'accélère, tout prend son sens vers 21 heures lorsque les deux artistes ouvrent le bal avec Crave, extrait de leur dernier opus. Les réactions sont instantanées, le public se démultiplie en vagues de danseurs éthérés, emportés par les modulaires et les boîtes à rythmes. Le concert débute lentement, le feu s'installe, la fumée s'élève au-dessus de la scène, dévoilant le début d'une setlist percutante qui frappe fort dès le deuxième morceau avec I'm That Guy, offrant à Clara l'opportunité de chauffer davantage une foule déjà en extase. La voix douce de la chanteuse, posée sur les beats de son collègue, dissipe tout doute dès les premières minutes et fait oublier la question qui nous taraudait depuis notre arrivée dans la salle : ''Et si Agar Agar n'était pas aussi bon en live qu'en album ?'' Rassurez-vous, cinq minutes auront suffi à faire disparaître cette pensée envahissante.




Ils sont visiblement ravis d'être là. Malgré la fatigue d'une tournée qui s'achève après cette date, une véritable énergie positive émane du groupe, qui surmonte les nuits sans sommeil par de petits sauts et des déhanchements bien calculés. On se perd dans le puissant kick mis en avant par une salle du Botanique qui résonne. Après le délicieux Fangs Out, on ressent même une légère tension dans les doigts tremblants de Clara. Cela ne l'empêchera pas de trouver les bonnes notes, que ce soit vocalement ou sur ses synthétiseurs, pour le hit, un de plus, Prettiest Virgin, transformant la transe en une danse collective, une salle bondée frappant du pied. Alors qu'Armand joue avec le BPM pour transformer la piste de danse en un exutoire via des passages de morceaux de Drum and Bass, on en profite pour jeter un coup d'œil à la marée humaine venue applaudir le projet français. Entre amateurs bobo unionnistes et jeunes branchés à la frange, l'éclectisme du public reflète bien la fraîcheur d'Agar Agar. Il est temps, la montagne se soulève pour ouvrir ses yeux (littéralement) et nous propulser à un nouvel étage d'un spectacle qui ne suit pas notre temps, qui n'appartient pas à notre ère. Entre ''You're High'' et ''Nap'', pas une seule pause pour reprendre notre souffle, nous nous fions aux BPM jusqu'au dernier rappel avec ''Sorry About The Carpet'', où les fleurs s'illuminent et où les cîmes s'assoupissent, parés de rubis.

C'est un peu court, mais c'est probablement parce que nous avons tellement apprécié. Cela démontre que s'aventurer hors des sentiers battus du rock ne fait jamais de mal. L'énergie pince-sans-rire du groupe a fait mouche, ne cachant pas une absolue générosité tant dans le son que dans les actes. Agar Agar a porté le Botanique très haut ce soir, et nous ne retombons pas. La froide nuit bruxelloise nous avale et nous gardons l'oeil hagard.


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