Reportage

KING PRAWN enflamme le Belvédère !

Namur (Belvédère), le 22-03-2024

Mercredi 27 mars 2024

Vendredi dernier, Namur accueillait l’un des groupes parmi les plus emblématiques de la scène british. Pratiquement vingt-cinq ans jour pour jour après que KING PRAWN
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ait mis le feu aux planches lors d’un concert Quasimorock au Château Saint-Rock de Ciney, ce n’était donc pas par hasard que le Belvédère avait délégué la joyeuse mission aux deux groupes héros de la scène locale, SKATING TEENAGERS
SKATING TEENAGERS


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et MAD MEN’S TEAM
MAD MEN’S TEAM


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, d’ouvrir la voie royale à l’une des formations phares de la scène « punk fusionné ».





En effet, quelques mois plus tôt, SKATING TEENAGERS
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fêtait ses 25 ans et annonçait tirer sa révérence lors d’une petite sauterie entre groupes frères et autres revenants dans une salle des fêtes de Pessoux ultra blindée qui en ressent toujours certains effluves. Mais comment résister à l’appel lorsque, cinq mois plus tard, on vous propose d’ouvrir pour un groupe vous ayant tellement parlé à l’époque que vous en aviez décidé de donner une orientation plus claire à votre formation naissante ? MAD MEN’S TEAM
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ne se tenant jamais loin de ce genre de coups fourrés, c’est assez logiquement que le public namurois s’est donné rendez-vous dans un Belvédère affichant sold-out.

Situé sur les hauteurs entre le Château de Namur et le Théâtre de Verdure, auparavant point d'arrivée du téléphérique de la Citadelle, le Belvédère et son staff est une salle accueillante. Sa configuration vous laisse rapidement entrevoir que, même complète, vous ne vous y sentirez pas serrés comme des sardines (bien que pour ce soir on aurait pu parler de crevettes royales !) Pour ma part, tous les ingrédients sont rassemblés et c’est sans surprise que je ressens vite cette franche camaraderie et les liens indéfectibles animant la majeure partie d’un public qui a autant accroché à l’épopée ska-punk wallonne qu’à la fusion unique et détonante des londoniens, mélangeant des éléments de punk, hardcore, metal, ska, dub, reggae et hip hop. Bien qu’éloigné de la mouvance et n’ayant plus suivi KING PRAWN
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depuis leur retour après une longue pause à la suite de leurs quatre premiers albums (de First Offence en 1995 à Got the Thirst en 2003), bien que The Fabulous New Sounds of..., sorti en 2019, ne se soit pas imprimé de la même façon qu’à l’époque, j’ai toujours considéré avoir ici affaire à un groupe sans frontières, éloigné des qualificatifs ska-punk un peu faciles, et pour lequel j’éprouve un profond attachement.

Il est maintenant l’heure de s’avancer une dernière fois en nombre devant SKATING TEENAGERS
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qui va nous concentrer 25 années en un peu plus d’une heure de set généreux, à l’image de son ska-skate-punk « californio-condruzien » et de sa présence ininterrompue sur les scènes wallonnes. Procrastination cueille directement l’assemblée qui ne tarde à se densifier, dont une partie connaissant ses classiques a sans doute déjà une pensée en faveur de Benja, trompettiste qui n’aura pu vivre cette dernière joute, empêché par un voyage professionnel incontournable. Une présence qui aura manqué tant on connaît son penchant pour la résonance publique. Une situation qui aura pourtant fait honneur à son suppléant, Philippe Quewet, aujourd’hui binôme de Bods et qui aura transposé ses parties au saxophone. D’une deuxième guitare il est également question avec Antoine, comme on ne l’avait plus vu depuis longtemps (hormis la date à Pessoux et ses nombreuses réapparitions), et qui nous rappelle que leurs deux albums ont été enregistrés avec deux guitaristes. On a droit au classique Palace, appuyé par la voix de Ben, ex-guitariste et compositeur du morceau. Avec l’efficacité qu’on leur connait, les Skating se baladent dans une discographie qui n’a plus de secret pour le public. On appréciera aussi l’apparition d’Amandine au clavier, emmenant la section cuivre de son MAD MEN’S TEAM
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sur le sautillant Disillusion avant une conclusion en roue libre sur l’emblématique I Wanna Shoot My Bassplayer, suivi d’un Who’s Rocky qui met un terme à 25 années d’existence sublimées par un état d’esprit fun qui n’a d’égal que le sérieux musical.

MAD MEN’S TEAM
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s'avance. Il y a comme une histoire d’inceste entre les deux premières parties. L’annonce initiale aurait pu laisser sous-entendre un assemblage des deux groupes cinaciens, ce qui ne nous empêche de se rappeler un instant que Gilles B, le batteur des premiers, est le chanteur qui vient de s’emparer du micro. Et que l’autre Gilles, qui vient de s’installer derrière les toms, fut le premier batteur des Skating. MMT s’est retiré de la circulation il y a de cela plus de dix années, entrecoupées de quelques prestations sporadiques. Hormis l’absence de leur trompettiste (second pincement pour Benja), la configuration de ce soir reste celle de leur come-back avec quelques titres offerts lors de l’infâme sauterie d’octobre. A l’opposé de l’aspect mélodique et « wallifornien » des Skating, MMT c’est le côté sauvage et vicieux du ska-punk cinacien. Let’s rock ! Et la bête est lâchée pour nous servir 7 titres orchestrés pour aller chercher le public à coup de salves cuivrées, rythmes sautillants et riffs cinglants, dans lesquels se fondent quelques interludes et un splendide solo de saxo offert par Augustin. Alors que le traditionnel et bondissant Wake Up final constitue le pont idéal vers KING PRAWN
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, on sent que la température est montée d’un cran. On se dit que l’on vient de redécouvrir certains morceaux légèrement réarrangés pour le plus bel effet. Et que cette bande est décidément capable de tout sauf à tirer sa révérence.

'' En garde!!! This is the sound of London town / The sounds of KP in your fucking face / With the E rush / For all you fucking freaks, fiends and deviants / Blow your mind / To this shocking vibe / So hold tight / As we go innnn one... '' Bitter Taste nous replonge à corps perdu dans le monde sauvage et merveilleux de KING PRAWN
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. En un rien de temps, le combo nous fait ressentir son éternelle vitalité communicative et il ne faut pas beaucoup plus qu’un No Peace dans la foulée pour enflammer le Belvédère qui ne s’arrêtera plus de chauffer. Les sept Londoniens, cuivres compris et omniprésents, nous régalent ensuite avec leur fusion contagieuse et des titres phares puisés dans tous leurs albums (hormis l’initial First Offence). Et ce durant près d’une heure et demie d’implosion / explosion simultanée, en intégrant un des derniers singles (le langoureux Hide from Tomorrow) et trois titres issus de leur dernier album en date (2019), sur lesquels on apprécie la présence du clavier, instrument intégré lors de leur retour en 2012. Ces mecs s’expriment au naturel, heureux d’être là. KING PRAWN
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reste un doux monstre enjoué de précision, de groove, d’accroche et de puissance. Le longiligne '' Devils Hands '' balance inlassablement ses riffs et tricotte ses mélodies, soutenues par une rythmique toujours implacable, pendant que l’inusable Al Rumjen, impressionnant d’ancrage et de maîtrise, nous emporte dans le flux et les vibrations de sa voix inégalable. Tout y passe, du sensible Someone to Hate et son fond mélancolique en passant par le très rythmé Day In Day Out et le classique Survive, face un public acquis qui ne faiblit pas d’une ride et qui ne se suffira pas du final The Dominant View et son groove contagieux. En reveux-tu ? En revoilà... Tiens ! Fume cette version clavier psychotrope de Smoke Some Shit avant l’assaut final : Not Your Punk !

Si ce soir circulait cette vigueur palpable pour tourner une page du ska-punk cinacien, en dynamitant un Belvédère garni d’une génération lui déclarant sa flamme éternelle, KING PRAWN
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nous aura une fois de plus confirmé son amour réciproque et surtout démontré qu’il reste une force avec laquelle il faut toujours compter, dont l’attrait est intemporel.


Merci au Belvédère et à Louis pour l’invitation.
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