Reportage

Opération commando d’As I Lay Dying à l’AB

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 16-10-2019

Jeudi 17 octobre 2019



En se positionnant comme une étape indispensable du Shaped by Fire Tour, l’Ancienne Belgique nous réserve, encore une fois, une soirée mémorable dont elle a le secret. Nous sont servis sur un plateau d’argent Fit for a King,
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Unearth
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, Chelsea Grin
Chelsea Grin


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et As I Lay Dying
As I Lay Dying


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qui n'est nul autre que l’hôte organisant la tournée en célébration de la sortie du solide Shaped by Fire (2019).

Le retour de la bande à Tim Lambesis il y a quelques mois a fait couler beaucoup d’encre. Faut-il accepter la rédemption de Tim et sa volonté affichée de rattraper sa tentative de commanditer l’assassinat de son ex-femme ou faut-il au contraire le bannir à jamais de notre paysage musical ? Consacrer un peu de notre temps et de notre argent à son groupe, n’est-ce pas accepter tacitement l’acte heurtant qu’il a réalisé ? Le débat reste ouvert et ne se refermera pas de sitôt, en atteste la récente interview du leader de Cult of Luna
Cult of Luna


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-Johannes Persson- qui se dit effaré par la rapidité avec laquelle Tim Lambesis a pu retrouver sa place d’antan dans le milieu musical.

Notre trajet jusqu’à la salle mythique de l’Ancienne Belgique s’est, comme à l’accoutumée, révélé laborieux. Il aura fallu plus de deux heures pour parcourir en voiture les 130 kilomètres qui nous séparent de notre destination ; les transports en commun n’offrent hélas pas de réelle alternative satisfaisante étant donné que le trajet prendrait presque trois heures, ce qui est difficilement tenable lorsque la soirée se déroule au milieu d’une semaine de travail. L’accès à la culture et la mobilité dans la capitale sont décidément des thèmes qui mériteraient plus d’attentions politiques.



Les texans de Fit for a King
Fit for a King


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ont pour mission de nous faire oublier au plus vite notre pénible voyage et ce, en trente minutes montre en main. Le set se concentre majoritairement sur leur dernier effort, Dark Skies (2018).

Les titres joués alternent entre breakdowns agressifs et passages plus calmes à la voix claire comme le metalcore nous en a -trop-habitué ces dernières années. La puissance vocale de Ryan Kirby et le jeu de scène du bassiste Ryan O'Leary se relèvent rapidement être les deux atouts majeurs de la formation.

On pourra difficilement prendre le groupe en défaut au niveau de l’exécution, néanmoins le contenu paraît trop calqué sur ce que nous entendons à longueur de journée pour réellement nous subjuguer. Si on y ajoute les cœurs du bassiste envoyés au public avec ses mains ou les mouvements de bras en l’air de gauche à droite, notre compte est bon ; Fit for a King
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a d’indéniables qualités mais est trop éloigné de nos goûts pour nous satisfaire.



Si le metalcore « à la guimauve » de Fit for a King
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nous a refroidi, Unearth
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va rapidement réchauffer l’ambiance. Vous voulez de la brutalité ? Alors vous avez sonné à la bonne porte et vous devez probablement être nombreux, tant nous avons entendu en boucle qu’il est illogique de les cantonner à trente minutes de prestation et de les faire passer avant Chelsea Grin
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Parce que la diversité est à privilégier à la monotonie réconfortante, la setlist de la soirée propose des incursions sur The Oncoming Storm (2004), The March (2008), Watchers of Rule (2014) et bien évidement Extinction(s) (2018). Sans surprise, chaque titre nous réchauffe les tympans et nous permet d’un peu plus s’imprégner de cette agressivité présente sur l’entièreté de leur discographie. Le temps de jeu est pourtant trop court pour en profiter pleinement. Il ne s’agira pas de notre meilleur souvenir en compagnie d’Unearth
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mais nous avons néanmoins apprécié ce rapide tour de piste. Les américains peuvent être satisfaits d’avoir rempli avec vigueur la mission impartie.



Lorsque l’affiche du Shaped by Fire Tour a été dévoilée, nous avons un bref instant crû que Chelsea Wolfe
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y prendrait part ; notre degré d’excitation est descendu aussi rapidement qu’il était monté lorsque nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait en réalité de Chelsea Grin
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dont le deathcore paraît fort éloigné de notre zone de confort ; à la vue du nombre de personnes quittant la salle après Unearth
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et qui ne reviendront plus avant As I Lay Dying
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, nous ne devons pas être les seuls à ne pas être coutumier du style musical.

Bien que présent davantage par curiosité de voir à l’œuvre le nouveau vocaliste Tom Barber que par envie, nous allons rapidement en prendre pour notre grade. De bout en bout, Chelsea Grin
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ravage tout sur son passage, au point de nous laisser béat. Le show est carré, puissant et enivrant. L’apothéose sera probablement l’interprétation de Playing With Fire et ses « burn » qui résonnent dans la salle comme des coups de marteau venant nous fracasser l’âme en mille morceaux.

Nous sortons de la salle étourdis par cette vague de deathcore qui nous a retourné le cerveau et nous nous promettons de rapidement nous pencher sur Eternal Nightmare (2018) -opus dont six titres ont été interprétés en terre bruxelloise- qui n’avait pas retenu notre attention lors de sa sortie. A entendre les conversations à la pause offrant un peu de répit avant le dernier acte, vous êtes nombreux à afficher l’envie de (re)découvrir la discographie de Chelsea Grin
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Le retour du roi As I Lay Dying
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à Anvers en décembre 2018 avait constitué ma plus grosse claque musicale en concert de l’année ; cette soirée mémorable dans une salle à taille humaine n’est pas prête de quitter le rayon de mes souvenirs heureux. La tournée 2019 est d’un autre acabit, les lieux sont plus grands, ce qui n’empêche pas la salle principale de l’Ancienne Belgique d’être proche du sold out.

Pendant un peu plus d’une heure, As I Lay Dying
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va jongler entre ses anciens titres phares (Through Struggle, A Greater Foundation, Parallels etc.) et les pistes de Shaped by Fire (2019) dont bien évidement les excellents Blinded et Gatekeeper. Au rayon des surprises, on mentionnera le duo entre Tim Lambesis et Ryan Kirby sur Redifined ainsi que l’intro étendue de The Darkest Nights assurée par Tim oeuvrant exceptionnellement à la guitare.

Comme il y a un peu moins d’un an, les américains arrivent pied au plancher et ne lâcheront pas l’accélérateur avant que la dernière note ne soit jouée ; ils sont en ces lieux pour accomplir une opération commando visant à ensevelir l'assemblée avant de s’en aller, nous laissant hagard au milieu du chaos ambiant. Cette impression de surpuissante, qu’As I Lay Dying
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arrive à dégager mieux que personne, se propage rapidement dans le public qui se déchaîne du début à la fin.



Le pit envahit une partie conséquente des lieux au point que rester debout se révèle une épreuve de force. Le fléau -terme on ne peut plus adéquat- des slammeurs complique encore davantage l’exercice ; nous avons rarement porté autant de personnes par-dessus la foule durant une heure (plusieurs dizaines), nos bras et épaules s’en souviennent encore à l’heure d’écrire ces lignes. Certes, le surf humain n’a jamais été répertorié sur la liste des pratiques à rejeter mais pour le coup, te veel is te veel. Au plus le temps avance, au plus les surfeurs en herbe tombent sur le sol avant d’arriver au-devant de la scène, sans qu’ils ne semblent s’inquiéter d’écraser leurs congénères qui tentent tant bien que mal dans les soutenir dans les airs. Ajoutez au tableau un sol extrêmement glissant en raison de la bière présente en masse, les blessures ont probablement été nombreuses ce soir.

Les réglages sonores durant la prestation d’As I Lay Dying
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ne furent pas à la hauteur des efforts des américains. Globalement, le rendu sonore était bien trop brouillon, avec notamment des guitares reléguées au second plan. Autre fait négatif marquant, un ou plusieurs voleurs a/ont fait des ravages ; plusieurs des personnes qui nous entourent se sont faites subtilisées leur gsm ou portefeuille, il faudrait endiguer au plus vite ce phénomène nauséabond.

Ce soir, As I Lay Dying
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a confirmé leur état de forme constaté il y a quelques mois à Anvers. Il ne s’agit cependant pas cette fois d’un sans-faute, le rendu-sonore n’ayant pas répondu aux attentes, sans oublier le manque de civisme -slam intempestif et vol- d’une partie du public. Malgré tout, la soirée nous laisse un sentiment positif et nous n’hésiterons pas à accourir à la prochaine venue des superhéros du metalcore en Belgique.

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AUTEUR : Renaud
Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasio...
Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasion de le croiser lors d'un concert à l'A.B., au Reflektor ou en festival. N'hésite pas à lui fait part de ton avis et des idées qui te viennent à l'esprit lors de la lecture de ces chroniques, il ...
Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasion de le croiser lors d'un concert à l'A.B., au Reflektor ou en festival. N'hésite pas à lui fait part de ton avis et des idées qui te viennent à l'esprit lors de la lecture de ces chroniques, il t'en sera reconnaissant....
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Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasion de le croiser lors d'un concert à l'A.B., au Reflektor ou en festival. N'hésite pas à lui fait part de ton avis et des idées qui te viennent à l'esprit lors de la lecture de ces chroniques, il t'en sera reconnaissant....

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