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Autoproduction

5 titres - 55min
Sorti le 22-07-2016


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Mardi 6 septembre 2016

Il arrive quelquefois qu'un nouveau groupe attire sur son simple nom un intérêt démultiplié de la part des auditeurs et autres observateurs de l'univers musical. Si ce nom est aussi original et érudit que El Lenguaje Como Obstáculo
El Lenguaje Como Obstáculo
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, groupe argentin évoluant dans un registre post-métal instrumental, il attise nécessairement la curiosité des commentateurs les plus exigeants qui donneront, en guise d'introduction seulement, toutes les gloses, exégèses et autres interprétations possibles afin d'expliquer le choix du-dit nom. Néanmoins, puisqu'il s'agit parfois d'aller droit au but et d'éviter, tant que faire se peut, de longs atermoiements philosophico-linguistiques qui ne pourront que nous mener aux origines de cette passionnante question du langage considéré comme un obstacle (à la pensée, à la conscience...) et à tous ceux qui y ont apporté un témoignage aussi fondamental que polémique, nous ne perdrons pas plus de temps à distinguer, en ces lignes, les positions prises par Schopenhauer, Hegel, Bergson ou autre Lacan à travers les époques...
Trêve de « non-sens » dilatoire, El Lenguaje Como Obstáculo
El Lenguaje Como Obstáculo
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, que nous appellerons désormais ELCO tant par commodité que pour soulager nos amis lecteurs, qui, l'on peut s'en douter, n'apprécient que fort modérément les longues phrases sinueuses sans aucun contenu, ELCO donc, nous arrive avec un premier LP intitulé I ; tout simplement. I est très beau. Tout simplement.
Cinq amis argentins s'entendent autour d'un concept musical « post-moderne » qui n'aura qu'une seule finalité : sillonner doucement les mystérieux méandres de la mélancolie.
Ils choisissent pour ce faire, tout au long des cinq titres de l'album, le schéma, plutôt efficace, du tapis musical violoncelle – piano – guitare (parfois accompagné d'une trompette façon Miles Davis
Miles Davis
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époque Bitches Brew), heurté brutalement par un break « vrombissant » où batterie, guitare et basse s'accordent pour alourdir le thème (Amoralia), pour le transfigurer (Adonis Minos), voire le dissoudre (Lehg II).
La mélancolie se décline naturellement, insatiablement, de manière quelquefois désuète, dérisoire comme un poisson d'avril découvert au dos d'une veste en plein mois d'août. Mais toujours cette maîtrise, cette justesse dans le ton et la structure (le sublime Salto).
L'on regrettera certes les « vrombissements » souvent prévisibles, et, à force de répétitions, un brin monocordes ; l'on regrettera aussi une unité thématique qui échappera à l'auditeur non-hispanophone : le très beau Lehg II faisant par exemple référence à un historique voilier argentin et Alud II à l'université de Deusto (Espagne).
Reste un objet musical empreint d'une douce évidence, d'une fragile violence où les cordes dominatrices confient à la mélancolie le pouvoir, le temps de I, de briller loin, très loin au dessus des contingences usuelles d'une époque.
En attendant II...


Tags : post-rock, post-metal, ambient
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