Chronique

TRIBULATION
Where the Gloom Becomes Sound

Century Media Records

10 pistes - 48 min.
Sorti le 29-01-2021

Mercredi 27 janvier 2021

Après un début somme tout classique en tant que formation de death metal, Tribulation

Tribulation

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a commencé à étonner et attirer l’attention en adoptant un mélange de styles peu commun à partir de The Children of the Night (2015). Bien que fort différent, Down Below (2018) n’a fait que conforter l’excellente impression laissée par la formation.

Le métronome des suédois est réglé sur un tempo constant, au point que je pourrais continuer cette chronique en reprenant les termes introductifs de celle que j’avais réalisée pour leur précédent opus, à savoir que trois années se sont écoulées depuis la sortie de leur dernier long effort. A leur image, je n’ai pas changé ; mes attentes sont toujours aussi élevées lorsqu’il s’agit de découvrir une nouvelle production du quatuor qui mélange les genres, mais avec à chaque fois pour dénominateur commun l’occultisme et le gothique.

Malgré cette constance, tout n’est pas immuable avec les suédois puisque le guitariste Jonathan Hultén a décidé de quitter la bande pour se concentrer sur sa carrière solo ; il est remplacé au pied levé par Joseph Tholl (VOJD

VOJD

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De la première écoute de Where the Gloom Becomes Sound (2021), le cinquième album studio à leur actif, je retiens en particulier un rapprochement marqué avec le précédent opus, ce qui n’a pas toujours été le cas auparavant. La présence d’éléments gothiques prononcés ainsi que de mélodies puissantes participent fortement à ce sentiment de similarité. L’importance du mouvement gothique se fait ressentir jusqu’au titre de l’album puisque celui-ci est inspiré par la composition Hades “Pluton” du one man band allemand de dark wave Sopor Æternus and the Ensemble of Shadows.

Dès le morceaux d’ouverture In Remembrance, le magnétisme de leur esthétisme reconnaissable entre mille opère. Après un début aux notes formelles et minimalistes, nous retrouvons l’obscurité accrocheuse que nous chérissons tant et dont les effets sont décuplés par un jeu de guitares à la fois subtile et sinistre ; la voix râpeuse de Johannes Andersson ne fait que renforcer ce sentiment de réconfort.

Dans notre chronique de Down Below, je soulignais que la voix râpeuse et monocorde de Johannes Andersson manquait parfois de nuances, ce qui donnait à l’interprétation vocale un aspect assez rigide. Cette rigidité vocale n’a pas évolué mais est à présent diluée par des partitions instrumentales qui gagnent en légèreté, notamment avec un travail remarquable des réverbérations qui résonnent de façon cristalline.

Au risque de passer pour un éternel insatisfait, ce que Where the Gloom Becomes Sound gagne en élévation, avec ses sonorités pointilleuses prenant le pas sur une musique viscérale, il le perd en morosité. Or, c’est cette morosité romantique, cette association du désespoir et de la sensibilité rugueuse qui m’avait personnellement marquée chez son prédécesseur.

Complexe et fort d’une culture musicale pointue, Where the Gloom Becomes Sound devrait facilement trouver son public. Néanmoins, sa complexité qui écrase par moment la morosité viscérale qui animait jusqu’alors Tribulation

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me laisse un léger arrière-goût que je n’ai pas encore entièrement digéré. A vous d’y goûter et de vous forger votre propre opinion.

Tags : Tribulation - Where the Gloom Becomes Sound - Chronique - Gothique

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