Interview

DISCO CHIESA

« C’est quelque chose d’unique, une alchimie naturelle »


Vendredi 31 octobre 2025

Ce qui devait être une simple collaboration sur un morceau lors d'un concert, entre La Jungle
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et Spagguetta Orghasmmond
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, est finalement devenu un projet à part entière : Disco Chiesa
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La formation rassemble donc les 5 membres des deux groupes susmentionnés (Stephen, Roxie, Jim, Tom et Barako) et propose un mélange déjanté de rock, d’indie disco, de kraut et de punk.
Fort de deux tournées à guichets fermés en 2023 et 2024, le groupe sort son premier album « Self Titled Debut Album », le 28 novembre prochain.
Stephen et Jim nous racontent cette aventure de dingues, à l’avenir incertain, teintée d’humour et d’un peu de folie.




Donc, tout est parti d’un feat improvisé sur scène entre La Jungle et Spagguetta Orghasmmond, c’est ça ?
Stephen : Alors, pas tout à fait (rires). Nous étions en 2020, le premier confinement était passé, il y avait un peu plus de libertés et Vincent Vandenbranden, qui a longtemps programmé des soirées au Belvédère à Namur, projetait d’organiser un mini festival nommé Mochetés Scéniques, le samedi 24 octobre 2020 avec La Jungle
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et Spagguetta Orghasmmond
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notamment. Mika (chanteur trublion de Spagguetta) a remarqué que nos deux groupes allaient jouer l’un après l’autre sur scène et il a eu l’idée de proposer à La Jungle de jouer quelque chose en commun lorsque le premier des deux groupes aurait terminé son set, cela afin qu’il n’y ait pas de transition entre les deux lives. Il a donc demandé à Jim et Roxie si ça les branchaient et on s’est donné un premier rendez-vous au Rockerill pour composer quelque chose de commun. La sauce a pris assez rapidement, pour ne pas dire instantanément car après cette première journée, nous avions déjà deuc morceaux.
Entre-temps, le deuxième confinement était annoncé et Vincent a préféré annuler le festival. Dommage mais en même temps c’est son initiative qui finalement est à l’origine de cette rencontre, donc au final, ça n’a pas été qu’un échec (rires). Vincent, si tu nous lis, merci !

« Et donc Vincent nous annonce que le festival est annulé mais nous avions déjà prévu d’autres jours pour répéter. A chaque rencontre, nous avons composé entre un ou deux morceaux, ce qui fait qu’en sept ou huit jours, nous avions composé pas moins de dix morceaux. »

Quand le deuxième confinement s’est arrêté, tout le monde a repris ses activités. Et donc, vers la fin 2022, nous nous sommes dit que nous irions quand même bien au bout du projet et nous avons planifié deux semaines de résidence à l’auditorium Abel Dubois à Mons où nous avons véritablement mis sur pied le projet. A la fin de la résidence, nous avons donné notre premier live, le 19 janvier 2023, devant les 100 personnes qui ont pu assister à ce concert, la jauge étant limitée.

Avez-vous senti immédiatement qu’il se passait un truc spécial ?
Jim : Oui la magie a opéré assez rapidement. Il faut dire que le manque de répétition et de contact se faisait bien ressentir avec le Covid.
Stephen : Présenter ces morceaux qui nous étaient presque tombés du ciel en 2020 et que nous trouvions particulièrement fun et originaux était particulièrement excitant car personnellement je savais que l’alchimie avait opéré et que nous présentions des morceaux « hors du commun », c’est-à-dire qui viennent d’un univers propre à eux et que nous n’avons absolument pas forcés.
Jim : Pendant toute cette résidence on a répété en configuration live sur la scène. Donc on était bien rodé déjà.

Est-ce que Disco Chiesa
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doit être vu comme un mélange de deux choses (La Jungle
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et Spagguetta Orghasmmond
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) ou une entité à part entière ?

Stephen: Disco Chiesa
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n’est ni du Spaguetta Orghasmmond ni du La Jungle
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mais bien une entité à part entière.

« Certes, on peut certainement y retrouver des sonorités des deux groupes, mais le mélange proposé ici est quelque chose d’unique, un mélange propre, une alchimie qui s’est opérée naturellement, probablement grâce à l’expérience des deux groupes oui. »

Nous ne sommes parti d’aucun schéma préexistant, nous nous sommes laissés guider par un fil qui nous a conduit à Disco Chiesa
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Jim : Disco Chiesa
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c’est vraiment un autre groupe. Très spontané. Même si on a mis un peu de temps à sortir le disque.

Vous avez joué à guichets fermés avant même d’avoir sorti un morceau. Comment vous expliquez cet engouement ?
Stephen: Oui, c’est assez surprenant (rires). Les deux groupes bénéficient d’une certaine visibilité et pour certain d’une sacrée réputation. Je pense que cette collaboration a dû susciter une certaine curiosité, surtout dans un exercice vachement différent que d’habitude.
Jim : Les gens nous ont supporté dès le début. C’est vraiment cool. Il nous ont fait confiance alors que l’on n’avait rien à leur faire écouter. Il fallait qu’on assure le live du coup.

Vous faîtes un peu tout à l’envers ou de travers, non ? D’abord deux tournées, puis un nom de groupe puis un premier album. Qu’est-ce que c’est que ce joyeux bordel ? (rires)
Stephen : Oui, très bonne question et bien… je pense qu’on a fait ce qu’on a pu en fonction de nos agendas respectifs. La réalisation finale du disque nous a pris un an, que nous n’avons pas pu prendre avant et surtout nous avons peaufiné les compos au fil des résidences et des lives, ainsi que de nouvelles compos qui sont arrivées au fil du temps. Nous n’aurions pas su faire autrement.
Jim : On a voulu un peu tourner les chansons en live. Pour voir si tout marchait correctement. On fait des préprods. Puis le studio. Et pour le nom, on savait que l’échéance serait d’office la remise de l’artwork du disque pour le pressage. Et c’est vraiment ce qui s’est passé.




D’ailleurs, ce nom, « Disco Chiesa », n’a pas été facile à trouver, semble-t-il. Vous avez fait appel à la communauté. Pourquoi ? A quoi fait référence ce nom ?
Stephen : Oui effectivement nous avons galérés (rires). Lors du premier live à Mons, nous avions demandé au public de proposer des noms pour cette nouvelle formation, mais il n’y a rien eu qui nous a botté vraiment. Juste après ce live, lorsque nous nous sommes retrouvés au café sur la grand place de Mons, en y reparlant, Steve notre ingé son a sorti « Belgique Loisirs », ça nous a bien fait marrer un bon momment (rires). Mais un petit quelque chose nous turlupinait quand même, déjà la marque était encore déposée et nous ne pouvions pas nous appeler de la sorte mais il manquait ce côté Italo, car oui tous les morceaux de Disco Chiesa
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sont chantés en italien.
Ensuite, il y a eu deux équipes (rires). Personnellement, j’étais parti pour Spagguetta & La Jungle ENSEMBLE, comme nous avions communiqué pour la tournée de 2024. Finalement assez clair pour la communication, mais comme nous considérons ce projet comme quelque chose de nouveau, on a essayé de trouver un nom propre.

« C’est finalement Mathieu qui a proposé Disco Chiesa, qui est un refrain d’un des morceaux et qui fait référence aux églises désacralisées qui ont été transformées en night-club, dans les années 80, 90, voir 2000. Il y a le côté italien, fun, court, original, il n’y a pas d’autre groupe nommé ainsi, bref ça colle ! »

Jim : On a bien fait de ne pas se précipiter. Car Disco Chiesa ravit tout le monde. Ca tombe sous le sens. Et ça raconte en effet un peu nos débuts.

Y a t-il un leader dans Disco Chiesa ? Comment est organisé votre quintet ?
Stephen: Non il n’y a pas de hiérarchie dans Disco Chiesa.

Comment décririez-vous le son et l’univers de Disco Chiesa
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à quelqu’un qui n’a jamais entendu ni La Jungle
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ni Spagguetta Orghasmmond
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?

Stephen : Il y a du groove, c’est dansant, c’est par moment post-punk, ça peut tendre vers le tropical, il y a des moments très énergiques, d’autres plus mystérieux, il y a de la mélodie, de la dérision aussi.
Jim : De l’indie disco par moment. Du kraut un peu, du rock progressif par ici. Et du punk par là.

Votre premier album « Self Titled Debut Album » sort le 28 novembre prochain. Comment ça s’est passé ? Vous avez tout composé ensemble ou chacun a apporté des choses ?
Stephen : Nous nous sommes mis rendez-vous pour une première séance. Nous avons installé le matos habituel des deux groupes, à savoir, la batterie de Rémy, les amplis basse et guitare de Mathieu, les claviers de Tom et mes bongos et pad électro que j’utilise dans Spagguetta, un micro pour Mika. Tom a effectivement pour ce jour-là proposé un rythme binaire sur son synthé et une mélodie simple à tendance « synth-punk » une peu comme ça (rires). On s’est tous mis à jouer, ça a donné le morceau « Ali Buma Ye », un beat bien punk, un synthé simple et efficace, Mathieu avec un riff de basse groove et simple, du bongo par-dessus pour les refrains, et du floor tom en plus pour les couplets. Mika raconte le fameux match de boxe entre Mohamed Ali et Georges Foreman qui a eu lieu à Kinshasa en 1974. Pourquoi il raconte ça ? Car il est fan de boxe.
Le même jour, Mathieu fait tourner un riff très simple sur sa pédale loop, un riff qu’il vient de faire à l’instant. On s’est tous mis à jouer dessus, ça a donné Solid Jeans.
Séance suivante, Mika me propose de prendre la basse de Mathieu, qu’il utilise aussi dans La Jungle. Je joue de la basse une fois tous les cinq ans, là, je l’ai touchée, ça a sonné et voilà que nous jouons The Party. Pourquoi ? Comment ? Je ne sais pas.
Le même jour, Rémy improvise un rythme bien groove et assez énergique (ça n’étonnera personne (rires)), quelques notes de basse, quelques notes de clavier, quelques notes de guitare et le morceau Bestie Fiera sort tout seul. C’est comme ça que ça s’est passé…
Jim : Quelque fois Mika partait avec Rémy chercher des sandwich chez ce bon vieux Vanyutrecht. Et en revenant Tom, Nico et moi on avait composé les bribes d’une ou deux chansons. Ça a toujours été simple, évident. Ca allait hyper vite pour la compo.



Est-ce que l’album raconte une histoire/véhicule un message ou c’est avant tout une expérience sonore ?
Stephen : Chaque morceau raconte une histoire propre à l’imagination de Mika. Il y a pas mal de vécu lors du premier confinement, notamment cette histoire d’église où il est arrivé en retard à la répète car il était à un enterrement. En arrivant, il nous raconte le moment où le prêtre encense le cercueil du défunt, et il voit partir par la porte de l’église le nuage d’encens. En brodant, il en est arrivé à Disco Chiesa sur le refrain. Chaque morceau est une histoire qu’il a tirée de son imagination.
Jim : Et pour mes textes, je me réfère aux textes de Mika et je brode autour. En anglais du coup. Mais plus dans les métaphores.

Quelle place occupe l’improvisation et la scène dans votre projet ?
Stephen : Initialement, il n’y a pas vraiment d’improvisation sur scène. Il y a effectivement quelques passages plus libres où on attend certains signaux avant d’enchaîner mais il est vrai qu’à la fin de certains lives, le public en redemandait et nous avons improvisé parfois un quart d’heure, vingt minutes, sur base d’un morceau qui était en construction et qui s’appelle désormais Vacanze. La base étant kraut et basé uniquement sur un DO, on va dire qu’on s’est bien défoulé dessus (rires). Ça nous a permis de le structurer par la suite. Mais initialement, tout est construit.

Quelqu’un a écrit ceci sur Facebook, à propos d’une annonce pour un de vos concerts : « On aurait dit un bazar complètement dingue alors qu'en fait c'était un truc complètement fou ! Genre un commando de musiciens révolutionnaires venus pour libérer l'univers de la musique de patriarco-arcaïco-merdo-libéraliste qui gangrène la société contemporaine. » Etes-vous d’accord avec ça ?
Stephen : Hahaha, et bien je n’avais pas vu passer ce commentaire. C’est très flatteur et ça décrit bien, non seulement ce que je ressens moi-même lorsque nous jouons, mais si, en plus, c’est ce que cette personne a ressenti, alors je pense que nous avons bien réussi notre coup.
Jim : J’aime bien en tout cas. Un concert est une fête.

Est-ce que Disco Chiesa
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a vocation à perdurer ou c’est avant tout une aventure entre potes limitée dans le temps ?

Stephen : Qui vivra verra comme dit le proverbe. Effectivement, nous ne savons pas encore quand nous allons reformer Disco Chiesa, peut-être en 2027 ?
Jim : On se laisse vivre. On a chacun des actus aussi via nos différents projets.

Avez-vous des actualités à annoncer pour la suite ?
Stephen : La sortie du disque est prévue pour ce 29 novembre 2025. Nous ne connaissons pas encore la suite.
Jim : Oui le disque sera en écoute intégrale à ce moment là. Boom !

Si vous voulez ajouter quelque chose, c’est maintenant :-)
Nico Debreew is simply the best ! (Mika)
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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