Interview

B E L

« En live, c’est là que le groupe prend toute sa puissance »


Dimanche 9 novembre 2025

Né d’une rencontre presque fortuite et d’une alchimie immédiate, le duo B e L
B e L


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, formé par Bryan et Ludwig, puise dans la spontanéité et l’énergie brute du live. Entre gros riffs et complicité instinctive, les deux musiciens tracent leur route sans calcul, portés par la passion du son et l’envie d’aller toujours plus loin.


Crédit photo: JC Guillaume

Quand, comment et pourquoi est né votre duo ? Je veux tout savoir : - )
Bryan : À l’époque, mon ex-compagne avait un ami qui s’appelait Ludwig. Elle me l’a présenté. Elle n’arrêtait pas de nous dire qu’on devrait faire de la musique ensemble. En effet, on avait les mêmes influences et goûts musicaux. On a fini par se mettre dans le grenier de Ludwig pour jammer et voir ce que ça donne. On a tout enregistré et, à l’écoute, on s’est dit « oh putain, ça marche tout de suite ». Genre, on ne doit même pas se regarder pour les changements. Il sortait des gros riffs, enchaînait les solos fumants et moi je balançais tout ce que je pouvais pour le suivre. Ça a tout de suite matché.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de former un groupe ensemble ?
Ludwig : Le fait, justement, que ce soit hyper instinctif. On n’a jamais cherché, en fait, on a juste joué. En écoutant l’enregistrement, on s’est dit que ça pouvait faire un morceau, ça aussi. Après en avoir fait trois ou quatre, on s’est dit : mais faisons-le sur scène, et go, si ce n’est pas plus compliqué que ça.

Quelle est la signification du nom du groupe ? Simplement les deux premières lettres de vos prénoms ?
Ludwig : Quand j’enregistrais ces sessions-là, je mettais ça dans un dossier « Bryan et Lud », B et L. Je me suis dit que B e L
B e L


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, c’était pas mal, en fait, simple et efficace.

D’où venez-vous musicalement parlant ? Quels sont vos parcours respectifs, vos influences ?
Bryan : J’ai démarré, très jeune, à l’école secondaire, il y a plus de 20 ans, avec un groupe qui s’appelait Été 67. Ce groupe a un peu fonctionné et je suis resté dans le milieu musical. J’ai eu plein d’autres groupes par la suite comme It It Anita
It It Anita


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, Blanche, Girls in Hawaï, etc. Mes influences sont larges, des Beatles à Deftones
Deftones


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. Je ne sais pas si tu arriveras à situer (rires). J’aime tout, en fait, tous les styles musicaux, avec une préférence quand même pour les power chords.

Ludwig : C’est un peu pareil, on a les mêmes influences. Je viens du rock. Mon père est musicien aussi. C’est lui qui m’a acheté une batterie quand j’avais 7 ans. J’ai commencé avec ça, beaucoup les Beatles, Led Zeppelin
Led Zeppelin


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, Black Sabbath
Black Sabbath


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. Puis, je suis passé aux Guns avec lesquels j’ai appris à jouer de la gratte, en partie. Ensuite, je suis allé vers des trucs plus metal : Metallica
Metallica


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, Machine Head
Machine Head


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, puis des trucs plus violents comme Gojira
Gojira


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. Ma base, c’est vraiment le rock, en allant vers des trucs plus extrêmes, plus pop, plus blues. Mon parcours est un peu différent. J’ai toujours fait de la musique mais pas vraiment au niveau professionnel. On va dire semi-pro, quoi. J’ai fait des groupes de metal comme Goliath
Goliath


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, avec lequel on a sorti un album. Puis, j’ai fait un groupe plus rock qui s’appelait The Banging Souls, dans lequel il n’y avait déjà pas de bassiste. C’est là que j’ai commencé à travailler un son un peu différent en jouant sur un ampli guitare et un ampli basse. Ce qui est vraiment la composante essentielle de mon son pour B e L. Je me laisse aussi le temps de faire des remplacements dans des groupes de blues, de rock, de pop. Ça me nourrit musicalement, j’ai vraiment besoin d’avoir des trucs très divers. J’ai aussi, comme je suis caméraman, un projet où je fais de la musique de film.

Pourquoi avoir choisi un format instrumental ? Qu’est-ce que cela vous permet d’exprimer que les paroles limiteraient ?
Ludwig : On n’a pas vraiment réfléchi. C’est un peu comme tout ce projet, c’est très instinctif. On s’est vite dit que ça tenait la route comme ça. Il n’est pas impossible qu’un jour il y ait peut-être un membre en plus, par exemple, mais pour le moment, ça fonctionne comme ça. On a finalisé notre premier album qui sonne très bien comme ça, mais on a déjà envie d’aborder d’autres choses, des choses un petit peu différentes dans le prochain. On est en train de tester, par exemple, du clavier en même temps que la gratte, des sons supplémentaires qu’on va pouvoir peut-être lancer via un pad. On a envie d’explorer cette formule-là avant de prendre quelqu’un d’autre en plus. Peut-être qu’on ne prendra jamais quelqu’un d’autre. La question ne se pose pas. On suit ce qu’on doit faire.


Crédit photo: Wide Open

Comment se passe le processus de composition entre vous deux ?
Bryan : Il n’y a pas de pression. On se pose tous les deux et on joue sans se poser de question, sans réfléchir, de manière ouverte, et c’est là qu’il se passe des choses. On enregistre tout pour garder des traces.
Ludwig : On laisse une grande part à l’improvisation qu’on essaye de reproduire. Certains morceaux ou des moments de morceaux sont nés d’erreurs qu’on a faites en jouant. On essaye de se rattraper et, en fait, on se dit que l’erreur est terrible et on la retravaille pour la retaper dans la compo. Le but est vraiment de laisser libre cours un maximum et de faire quelque chose de cohérent avec ça.

Vous avez pas mal de dates, on commence à vous voir un peu partout. On sent que le projet prend de l’ampleur. Comment gérez-vous cette montée en puissance ?
Bryan : Ludwig a pas mal de contacts dans le milieu et bosse vraiment beaucoup là-dessus. On envoie beaucoup de mails pour le moment. J’ai quelques contacts aussi et on essaie tous les deux d’avancer là-dedans. Il y a un travail de management, de bookeur qu’on essaye de prendre en plus d’être musiciens. Oui, on nous voit un peu partout. Maintenant, ce n’est jamais assez (rires).
Ludwig : On en demande toujours plus, évidemment. C’est pas facile, on sait bien tout le boulot que ça demande, en plus de la musique, pour la faire exister. C’est une partie que j’apprends à prendre en charge. Pour le moment, on ne s’en sort pas trop mal, mais c’est sûr qu’à un moment on va être limités. On est demandeurs, on cherche des structures. Pour l’instant, on arrive à se débrouiller comme ça. On essaie de s’exporter un petit peu : on a joué en France il n’y a pas longtemps et on y retourne fin de la semaine. On gère cette montée en puissance de manière calme puisque, bon, de l’extérieur, comme toujours, tu vois que le groupe bouge, mais à l’intérieur, on sait ce qui nous manque, ce qu’on n’a pas, ce qu’on devrait faire, etc. On est très contents de commencer à avoir, apparemment, une réputation live et ça, c’est vachement important pour nous. Même si on est très fiers de notre premier album à sortir, c’est vraiment en live que le groupe prend sa puissance, son intensité.


Crédit photo: JC Guillaume

Justement, ma prochaine question porte sur votre rapport à la scène, au live.
Ludwig : C’est un groupe à voir en live. C’est hyper important parce qu’en live c’est intense, quoi.
Bryan : C’est une énergie qui se crée sur scène entre Ludwig et moi et qu’on essaie de donner au public. On n’a pas vraiment un message important à donner, mais ce qu’on donne, c’est cette énergie. Il y a un truc qui se passe. Quand le public commence à capter et à ressentir ce qu’on est en train d’envoyer, avec la musique et nos corps aussi, il y a pas mal de mouvements sur scène, ça amène quelque chose au visuel et au ressenti. C’est ce que je veux, en tout cas : donner du plaisir et de l’énergie aux gens. C’est vers ça que je vais.
Ludwig : Oui, pareil. Ce rapport au live a toujours été important. Quand j’ai vu la première fois Bryan sur scène, je me suis dit « putain, c’est un batteur avec qui j’aimerais bien jouer » parce qu’il dégageait cette intensité qui fait qu’il partage à mort ce qu’il fait. Je pense que je suis pareil sur scène. C’est peut-être aussi ce qui fait qu’on s’est trouvés très, très vite. Le live est vraiment super important pour nous.

Concernant votre premier album, que peut-on déjà en savoir ?
Ludwig : C’est un album qu’on a enregistré il y a un an au Koko Studio, chez Laurent Eyen. Il y a une grande pièce qui permet de nous enregistrer tous les deux ensemble, et ça, c’est hyper important. Du coup, ça rejoint le côté instinctif qu’on a ensemble et qu’il faut capter ensemble. L’album n’est pas encore sorti et on a déjà pas mal tourné. Du coup, on ne joue plus tout à fait pareil ce qu’on a enregistré. C’est normal, les morceaux évoluent. L’album va sortir fin de l’année sur toutes les plateformes. Normalement, on aura notre vinyle pour notre release party du 20 novembre au Belvédère.

Comment s’est déroulé son enregistrement ? Êtes-vous satisfaits du résultat ?
Bryan : L’enregistrement a été fait rapidement dans une belle pièce, tous les deux en live comme on voulait. On a fait pas mal de mix avec Laurent et du mastering, et oui, on est très contents du résultat. Je suis très satisfait aussi du design de la pochette qui est tiré d’une toile d’Émilie Goffinet. On est très contents de tout.

Votre release party aura donc lieu le 20 décembre au Belvédère à Namur. Impatients ?
Bryan : Évidemment qu’on est impatients, surtout qu’en plus on a un petit amour très serré avec le Belvédère parce qu’il y a Anne-Lise Rigole qui nous aide beaucoup et qui nous a pris sous son aile.
Ludwig : Quand le projet est né, je me suis dit qu’on devait faire une première date pour se tester un petit peu. Quand j’en ai parlé au Belvédère, Anne-Lise a dit « ah putain, un projet avec toi à la gratte et Bryan à la batterie, ça va défoncer. J’en ai pas encore écouté une mais je vous programme. » Donc, on a fait notre premier concert là le 19 janvier 2023. C’est une boucle un peu logique, tu vois, de refaire un concert là pour notre release party. C’est une salle qui nous a soutenus dès le départ.
On va jouer notre album comme il a été enregistré, c’est ce qu’on fait en live depuis maintenant deux ans. On va introduire quelques nouveautés puisqu’on a déjà de nouveaux titres, en fait. On a envie de les présenter aussi. On aura notre ingé son, Clément Delporte, qui nous accompagne depuis le début, et notre ingé light, Laurent Leblanc, qui va nous faire une super lumière et qui a déjà prévu d’apporter des petites choses en plus. Je pense que ça va être très, très bien.

Vos projets pour l’avenir ?
Ludwig : Continuer à faire de la musique. On aborde déjà le prochain album.
Bryan : Tourner un clip, et ce qui serait super, c’est de trouver une maison de disques, un bookeur et, le rêve, un manager. Voilà ce qu’on veut pour l’avenir. Et être en bonne santé. Au niveau des dates, nous serons le 21 novembre à la Zone à Liège, en première partie de Pile
Pile


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, le 28 novembre aux 2Ours avec Villenoire
Villenoire


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, et le 20 décembre au Belvédère pour la release party.

Voulez-vous ajouter quelque chose ?
Bryan : Merci Shoot Me Again pour l’intérêt.

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Questions décalées :

Qui est le plus sympa ?
B : C’est Ludwig.

Qui est toujours en retard ?
L : C’est Ludwig aussi.

Qui est le plus idéaliste ?
B : Les deux.

Qui râle le plus ?
B : Certainement moi.

Votre premier souvenir musical ?
B : C’est Pierre Bachelet au Forum de Liège, j’avais 5 ans.
L : C’est mon père qui me fait écouter les vinyles des Beatles.

Le dernier artiste/groupe que vous avez découvert et qui déchire ?
B : Diets.
L : Moi aussi. J’ai découvert Totorro il n’y a pas longtemps, que je ne connaissais pas, et j’ai trouvé ça super aussi.

Comment vous vous voyez dans 10 ans ?
B : Les mêmes.
L : Sur une scène, en train de composer pour un projet, si possible celui-ci, on sera en train de composer notre cinquième album.

Si vous pouviez voyager dans le temps pour jouer avec un groupe culte, ce serait lequel ?
B : Les Beatles.
L : Ou Led Zep, peut-être quand même.

La question que je n’ai pas posée et que j’aurais dû ?
L : Qui est le plus beau ? C’est moi quand même (rires).

Un tout grand merci, Isabelle.

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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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