Interview

PROTOGONOS

''Fears, c'est plus qu'un EP, c'est une porte d'entrée vers un univers qu'on construit depuis de nombreuses années''


Jeudi 20 novembre 2025


Crédits photos : JC Joam Nago

A l'aube de la sortie de son EP ''Fears'', Protogonos
Protogonos


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, au travers de la voix de son chanteur Nico, nous raconte son groupe, son évolution et ses perspectives toujours plus ambitieuses sur la scène metal française.

Avant d'évoquer votre EP et ses retombées, peux-tu revenir sur la genèse de votre groupe il y a 10 ans de ça ?
Nico : Proto, ça s'est formé fin 2015 par la rencontre de Ben à la guitare et Jérémy à la batterie et le line-up s'est complété jusqu'en avril 2017, où on s'est retrouvé à cinq. C'est là que l'apprentissage à commencer, avec les premières scènes et l'envie d'aller plus loin avec une vraie identité musicale et visuelle. ça a mis du temps, on s'est construit autour de personnalités aux expériences très diverses. Ben, par exemple, était très jeune, il avait 21 ans. Aurel, lui, avait déjà fait de la scène... Notre premier EP a vraiment été une première vraie prise d'expérience pour tailler le projet et aller faire de belles scènes.

Pourquoi avoir choisi Protogonos comme nom ?
Nico : C'est bien que tu demandes ça car ça suit ce que je disais. Protogonos, c'est une divinité de la mythologie grecque, à l'origine de tout ce qui s'est construit. C'est le chaos primordial, dont tout est sorti. On aimait beaucoup car on aimait cette idée de créer à partir de rien. C'était représentatif de là où on était par rapport à là où on voulait aller.

ça fait donc dix ans maintenant que vous êtes là, avec quelques EP et albums au compteur. Comment tu résumerais ces dix années passées avec le groupe ?
Nico :
Je dirais qu'on a avancé à notre rythme avec une volonté de produire, d'essayer, de se tromper et de réussir parfois, tout en restant indépendants et cohérents à notre guideline. Faire de belles scènes ça a beaucoup d'implications, beaucoup d'étapes à franchir... Et c'est toujours resté en ligne de mire. On se faisait pas d'illusions mais on avait cette conviction que pour apprendre, il fallait que ce soit sur scène. On voulait axer la production de ce qu'on faisait autour de ce but : grandir en jouant, en vivant la musique devant les gens. On a sorti deux albums, From Chaos to Ashes (2020) et Silent Oppressor (2022), ça nous a permis d'affiner notre son vers quelque chose de plus personnel. Si t'écoutes Ex Nihilo (2017) puis Silent Oppressor, tu sens un GAP. Avec ce dernier, on a réussi à proposer un metalcore moderne et émotionnel, avec une voix aux influences death. C'est un genre que j'apprécie pas forcément mais c'est ma voix, tout simplement. Alors on a capitalisé sur ça, pour trouver notre style à nous. Pendant ces dix ans, on a engrangé de l'expérience, on a voulu évoluer pour les spectateurs, travailler la scènographie... ça nous a permis de grandir et de rencontrer notre public. En deux mots : on retient l'évolution humaine et artistique. Protogonos c'est une aventure collective qui continue de grandir.



Ce 21 novembre, vous sortez donc un EP, Fears, que vous présentez justement comme une ''nouvelle ère'' pour le groupe, avec une trilogie derrière. En quoi consiste celle-ci ?
Nico :
La trilogie s'intitule Veil, avec un côté mystique qui correspond à notre style. C'est une réflexion sur l'humain avec une portée psychologique. Perso, je me sens concerné par des choses que je ressens, et par l'humain. La trilogie explore deux facettes d'un parcours intérieur, avec une dualité lyrique, narrative et artistique. Il y aura ensuite un troisième acte qui va balancer ce qui s'est dit dans les deux premiers. Fears est plutôt sombre dans les textes et va fouiller au plus profond dans nos failles, nos peurs etc. On voulait pas juste parler de phobies ou d'angoisses au sens classique, mais plutôt y apporter une dimension psychologique : comment on les vit, comment on réagit...

Dans Inner Strife par exemple, vous évoquez une entité qui vous hante. Quelle est-elle ?
Nico :
Y a deux manières de répondre. La première est personnelle : je suis concerné par ce que j'écris, je suis impliqué dans ce que je raconte. Tous les sujets abordés me touchent de près ou de loin. Mais l'entité, sur le plan narratif, c'est Médusa. Figure symbolique qui traverse la trilogie et représente ce qu'on a peur de regarder en face au risque d'être pétrifié. Elle est suggérée dans les deux premiers EP et va prendre une place prépondérante ensuite, mais je veux pas trop spoiler (rires). Globalement Innter Strife ça parle de la peur de voir les choses en face.

Qu'est-ce-que vous entendez par ''nouvelle ère'' ?
Nico :
C'est un tournant à la fois artistique et structurel. On a consolidé notre équipe. On fige rien parce que la musique c'est vivant, mais je pense qu'on a trouvé notre style à ce niveau-là. C'est la première fois un cycle complet sur plusieurs années, avec une continuité dans la production, etc. Les choses sont plus abouties et plus sincères.

Au niveau de vos inspirations, est-ce-qu'elles aussi, elles ont évolué avec le temps ?
Nico :
Sur le plan des groupes, on fait un metalcore très inspiré des années 2010, avec Parkway Drive
Parkway Drive


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... Aujourd'hui, le metalcore a beaucoup évolué, il est plus moderne, un peu différent. On s'inspire aussi d'univers ambiants comme dans la synth wave. Sur la partie narration, il m'a fallu du temps en tant qu'auteur pour écrire vrai et accepter de me dévoiler au travers des textes. C'est pas évident mais c'est essentiel pour être vrais sur scène aussi. Mon inspiration vient de là aussi.

Tu insistes sur l'importance des concerts. Est-ce-que certains sont prévus, notamment chez nous ?
Nico :
On va annoncer les dates après la sortie de Fears le 21. On y pense sérieusement, on a plusieurs pistes. On est déjà venus en Belgique et on a toujours eu un super accueil. Clairement, on aimerait venir en 2026.

Pour la petite histoire, je vous ai découvert au Cabaret Vert il y a trois ans. J'imagine que cette date était un step important dans votre carrière. Est-ce-que vous en avez d'autres en tête dont vous rêvez ?
Nico :
Le Cabaret vert, c'était clairement notre plus grande scène. On pensait jouer devant 3-400 personnes et finalement il y en avait près de 1500. C'était incroyable. Nous, on a pu jouer en première partie de Mass Hysteria dans des salles sold-out, pareil pour Rise of The Northstar... Quand je parlais de belles scènes au début, je parlais de ça. On a investi dans notre scénographie pour pouvoir habiller ce genre de scènes. Je pourrais parler du Hellfest ou de Graspop, des scènes que tout le monde veut faire... Ce serait pas un aboutissement car ça voudrait dire que c'est la fin de quelque chose, mais en tout cas, ce serait une étape pour une suite derrière.

Aurais-tu un mot de la fin pour conclure cette interview ?
Nico :
Merci à celles et ceux qui nous suivent depuis le début et ceux qui nous rejoignent. Fears, c'est plus qu'un EP, c'est une porte d'entrée vers un univers qu'on construit depuis de nombreuses années. On y a mis nos tripes, il y a beaucoup de nous là-dedans et on espère qu'il trouvera un écho chez ceux qui subissent cette lutte intérieure.
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