Reportage

The Darkness : They Believe In A Thing Called... Rock !

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 22-11-2023

Lundi 27 novembre 2023



Il y a tout juste 20 ans, la fratrie Hawkins et leurs petits copains nous offraient un véritable retour au cœur des années glam en balançant « Permission to Land », un premier et décapant album revenant aux fondamentaux d’un hard rock glamour à souhait, certes démodé pour l’époque mais qui n’en était pas moins catchy pour autant. Marchant sur une corde raide entre les deux gratte-ciels que sont AC/DC
AC/DC


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et Queen
Queen


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, The Darkness
The Darkness


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a tâté les sommets entre arrogance bien placée, humour kitsch et minimalisme exacerbé. Avec des sujets aussi existentiels que la branlette ou l’injustice de contracter une MST et une panoplie d’accoutrements aussi rétro que douteux, ils ont immédiatement attiré l’attention d’un public en manque de rythmes entraînants et de mélodies faciles à fredonner. Transporté en haut des charts grâce au cultissime single I Believe In A Thing Called Love, le groupe n’aura pas réussi à capitaliser sur ce succès pour la suite de sa carrière et les albums suivants n’atteindront jamais la réussite de ce premier effort. L’entrée en cure de désintoxication de Justin, le chanteur, aura même un temps raison de l’avenir du groupe en 2006. Fort heureusement de retour cinq ans plus tard, la formation anglaise continue d’enchaîner les disques et les tournées avec une certaine régularité. 2023 est donc l’année de célébration et un arrêt par la case Bruxelles est fort bienvenu afin de fêter cet anniversaire au cœur d’une Ancienne Belgique non loin d’atteindre sa capacité maximale.


La salle s’obscurcit sur le coup de 20h45 au moment où retentit Arrival de ABBA grâce auquel les membres de The Darkness
The Darkness


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font ainsi une entrée solennelle sous de scintillants lights verts. Justin Hawkins vêtu d’un catsuit à la Fredo Mercure, Dan Hawkins et son éternelle veste en cuir, Frankie Poullain au costume flamboyant et Rufus Tiger Taylor (dernier arrivé au sein du groupe en 2015 et qui n’est autre que le fils de Roger Taylor, emblématique batteur de Queen
Queen


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) prennent place sur scène et envoient immédiatement la sauce avec l’énervé Black Shuck. D’emblée, les guitares cinglantes transpercent l’atmosphère et se mélangent sans peine aux cris aigus et si reconnaissables de Justin : parfaite et maîtrisée entrée en matière ! Forcément, la setlist de ce soir se compose exclusivement de chansons du premier album ainsi que des quelques faces B des singles qui l'accompagnent. Un régal pour l’assemblée qui n’en demandait pas tant. Le quatuor va s’évertuer à donner plus qu’il n’en est permis à un public venu assister à un show d’envergure, cochant au passage tous les clichés possibles. Et cela débute par Get Your Hands Off My Woman au titre évocateur et pour lequel nous avons droit à un merveilleux poirier et un claquement de jambes exécuté au rythme de la batterie. Jamais avare de discussions avec son public, l’aîné des Hawkins prend le temps d’effectuer quelques vocalises (un peu à la manière d’un dénommé Freddie, tiens tiens…) et de demander à un fan aux premiers rangs le morceau qui lui ferait plaisir. Le groupe met donc Growing on Me en selle et démontre sa dextérité en jouant des accords de guitare derrière l’épaule. Le public veut du show, on va donc lui en donner ! Etonné de voir un gosse de huit ans participer à cette teuf démentielle, le chanteur questionnera ce dernier sur son âge après avoir servi The Best of Me. Le percutant Givin’ Up et ses chœurs saccadés prolongent l’exaltation ambiante. Nous avons affaire à une performance explosive avec un son digne des plus grands et dont les amplis présents ne sont que les modestes porte-paroles.



Une douce euphorie envahit le public pour Love Is Only A Feeling qui invoque les dieux des seventies et qui a une aura bien plus impressionnante en live que sur CD. Justin se place ensuite aux claviers présents à droite sur la scène et enchaîne : « Ne vous attendez pas à ‘Bohemian Rhapsody’ pour la chanson suivante mais on a voulu faire quelque chose d’aussi narratif et on veut que vous ressentiez une ferveur similaire » avant d’entamer Curse of The Tollund Man qui voit le groupe lorgner vers des territoires progressifs avec une intro à la western spaghetti et une imitation un peu étrange de la guitare Red Special de Brian May
Brian May


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. Après un Stuck In A Rut quelque peu dispensable, notre sympathique leader s’amuse avec sa guitare et dédicace la chanson suivante à l’ensemble des fans portant de beaux t-shirts à leur effigie. Il apostrophe aussi un autre spectateur en lui demandant son prénom et, après avoir obtenu une réponse, balance : « Ok, cool… » avec une indifférence qui fait sourire le reste des spectateurs et spectatrices venu.e.s en nombre.

La rance et entraînante ballade How Dare You Call This Love? rappelle Thin Lizzy
Thin Lizzy


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avant une reprise surdynamitée du Street Spirit de Radiohead
Radiohead


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. En faisant chanter le public sur le début de Friday Night, le combo britannique largue une immense bombe nostalgique qui sent bon la flower-pop chérie des Kinks. Et voilà qu’arrive le moment que tout le monde attend avec impatience et qui est introduit en ces termes : « Je vous préviens ! Si jamais, vous voyez n’importe qui dans cette salle filmer ne serait-ce qu’une seconde du prochain morceau en ne prenant pas pleinement part à la fête, vous lui retirez immédiatement son téléphone et vous le balancez n’importe où ! » Inutile de préciser de quel titre il s’agit ! La foule est en total délire, c’est l’apothéose du show qui ne pourra guère être surpassée par le long rappel qui s’ensuit. Le quatuor nous revient, vêtu d’extravagants peignoirs en soie, et s’amuse à jouer à ‘qui va à la chasse perd sa place’ en échangeant leurs instruments. C’est ainsi que l’on retrouve Rufus Taylor à la basse tandis que le cadet Hawkins prend place derrière les fûts. On sort la guitare acoustique pour I Love You 5 Times au cours duquel on nous sommera de « lever les mains pendant le solo » dans un français impeccable. On nous offre un tout dernier temps fort avec une version rallongée de Love on the Rocks With No Ice pendant lequel Justin Hawkins est transporté à travers la salle sur les épaules d’un agent de la sécurité afin d’y disséminer un dernier solo de guitare dantesque. Les sujets de Sa Majesté ont ainsi mis le point final à une prestation époustouflante avec une gouaille « à l’anglaise » et une présence scénique des plus louables.



En réinterprétant ces désormais classiques avec un enthousiasme contagieux, un humour assumé et une cool attitude divertissante, The Darkness
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a prouvé qu’il était bien plus qu’un simple pastiche rock se contentant de singer les stars d’antan. Si le regretté Lemmy Killmister de Motörhead
Motörhead


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leur avait reproché à l’époque d’avoir sorti une parodie d’album (l’épisode truculent de la rencontre entre le Godfather of Metal et le groupe est d’ailleurs raconté par Dave Grohl dans le documentaire qui lui est consacré), la réponse de la bande de Lowestoft aurait très bien pu ressembler à quelque chose comme ceci : « Parodic ? Maybe, but still alive ! »

Remerciements à l’Ancienne Belgique
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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...

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