Reportage

Knocked Loose transforme le Trix en champ de bataille

Anvers (Trix), le 02-03-2024

Mardi 5 mars 2024



Fin novembre 2019, Knocked Loose
Knocked Loose


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lançait sa tournée européenne pour la promotion de son deuxième album A Different Shade of Blue dans un petit Trix Club qui, il faut bien l’avouer, avait bien transpiré. Trois ans plus tard, c’est dans l’enceinte de la grande salle du Trix qu’on pouvait retrouver le groupe du Kentucky, alors en première partie de luxe de Stick To Your Guns
Stick To Your Guns


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. Dans mon live report de cette soirée, je mentionnais justement la popularité grandissante des Américains et je mettais l’accent sur le fait qu’ils pourraient très bien, eux aussi, remplir la salle en tant que véritable tête d’affiche. Pour voir la prophétie se réaliser, il aura donc fallu attendre un peu plus de 15 mois.

Nous voilà maintenant en mars 2024 et Knocked Loose
Knocked Loose


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investit le Trix pour la troisième fois en 5 ans, en ayant suivi à la lettre les différentes étapes du parcours initiatique. On le voyait venir depuis bien longtemps car, déjà à la suite de l’EP A Tear in the Fabric of Life (2021), la formation avait clairement gravi un échelon en devenant la figure majeure de cette nouvelle scène Metalcore ultra violente. Il n’est alors pas étonnant que la venue du groupe dans nos contrées en ce début d’année soit, une nouvelle fois, sold out, et ce, depuis plusieurs mois. Avec toute cette hype, c’est donc avec beaucoup d’impatience et d’excitation que je me dirige vers ce qui va être, mais je n’en calcule pas encore les proportions, un véritable champ de bataille.



Bien évidemment, Knocked Loose
Knocked Loose


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n’est pas venu seul ce samedi soir et est accompagné de deux premières parties très différentes qui ont la lourde tâche de chauffer le public. Les premiers à fouler la scène sont donc les Français de Headbussa
Headbussa


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. Le groupe originaire de Paris a l’énorme privilège d’avoir été choisi par les héros du soir eux-mêmes et en ayant cette information en tête, on se doute bien que ça va poutrer. L’entrée des musiciens sur une musique du Seigneur des Anneaux annonce directement la couleur, ça va être la bagarre. Il ne faut d’ailleurs pas attendre bien longtemps (quelques secondes quoi) pour voir un grand trou se former au milieu du pit. Faut dire que le Beatdown Hardcore fortement métallisé qui va être proposé, est violent et est redoutable de méchanceté.

Comme souvent avec ce genre de formations, les breaks défilent dans mes oreilles comme des petits pains et permettent aux premiers mosheurs de se comporter comme de véritables chimpanzés en balançant leurs bras et leurs jambes dans tous les sens. Durant 25 minutes, Headbussa
Headbussa


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va majoritairement nous faire voyager à travers son dernier EP Vengeful Mind (2023) paru sur le label américain Daze Records. Des morceaux comme « Martyrs » et « PFM » sont emplis de viciosité et foutent le bordel devant la scène. Isaac Hale (guitariste-chanteur de Knocked Loose
Knocked Loose


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) viendra, capuchonné, chanter quelques paroles pour le plus grand bonheur des fans. Situation amusante, le chanteur de Headbussa
Headbussa


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nous demandera d’ouvrir un pit alors que celui-ci fait déjà presque l’entièreté du parterre de la salle. Bref, avec une prestation aussi agressive et efficace, je peux assurer avoir passé un excellent moment et je ne serais pas étonné d’entendre davantage parler de la formation à l’avenir.



Pour cette seconde première partie, on change complétement de registre avec les Américains de Deafheaven
Deafheaven


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. Il faut dire que les voir ajouter à ce line up ultra bourrin m’a quelque peu surpris et je ne dois pas être l’un des seuls car le devant de la scène est totalement déserté par une partie du public. Il est vrai que le Blackgaze (voir même le Post Rock sur le dernier album) du groupe a de quoi faire fuir les amateurs de breakdowns et de cassages de neurones. Moi-même, je suis loin d’être sensible à la musique proposée par les natifs de San Francisco. Néanmoins, à la vue de quelques t-shirts, on dirait que certains d’entre nous ont fait le déplacement spécialement pour eux. Ça me rassure un peu ! Je ne m’attends donc à rien, à l’exception d’être transporté par les compositions mélancoliques et contemplatives de Deafheaven
Deafheaven


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. En tout cas, s’il y en a bien un qui s’est mis comme mission de dynamiser sa performance, c’est bien George Clark (chant) qui gigote dans tous les sens. Alors qu’on a plus tendance à voir les frontmen de Black Metal être statique sur scène et arborer une posture inquiétante, George se comporte comme un chanteur de Hardcore et a l’air complétement emporté par son art.

Avec un temps de jeu conséquent de 45 minutes, le groupe va alterner entre des chansons venant de deux de ses albums les plus illustres, à savoir Sunbather (2013) et New Bermuda (2015). C’est ainsi que nous allons avoir droit à « Brough to the Water », « Sunbather » et Gifts for the Earth ». Au niveau du son, celui-ci n’est pas mauvais mais on entend très mal la voix de George à certains moments, l’effet de réverb et le blast beat intempestif n’aidant clairement pas. Alors que le public semblait doucement s’endormir, le groupe balance « Black Brick » et son riff d’ouverture plus rentre dedans qui permet aux fans d’exulter. C’est néanmoins, le final sur « Dream House » qui récoltera les plus grosses acclamations. En somme, ce fut une prestation sympathique malgré mon manque d’intérêt mais je pense que j’aurais davantage apprécié le show autour d’un plateau Blackgaze et affinités.



Alors que le set de Deafheaven
Deafheaven


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vient à peine de se finir, j’observe une grande partie du public migrer vers la partie en escalier de la salle. Est-ce que les spectateurs sont déjà conscients de ce qu’il va se passer ? Sans aucun doute mais les plus naïfs et les plus téméraires d’entre nous (dont je fais partie) foncent, au contraire, se placer devant la scène. C’est d’ailleurs toujours marrant de voir certains fans s’échauffer les poignets et les bras, ainsi on est prévenu. Sur les coups de 21h30, les lumière s’éteignent et une musique inquiétante est lancée. Pas besoin d’être un expert de la formation pour reconnaître le début de « Deep in the Willow », l’un des singles sortis l’année dernière et que je découvre en live pour la première fois. Je ne vais surprendre personne en disant ça, mais au premier coup de guitare, toute la fosse se mute en bagarre générale. Durant ce moment intense, mon attention va se porter quelques instants sur la scène car je vais être étonné de la voix de Bryan Garris (chant) qui, excusez-moi de l’expression, part un peu en couille et manque cruellement de puissance. Heureusement, ce problème sera vite réglé après quelques minutes.

Ensuite, Knocked Loose
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enchaîne avec « Where Light Divides the Holler » et « God Knows » qui sont les deux seuls titres joués ce soir, venant de l’EP A Tear in the Fabric of Life. Il parait que George Clark (Deafheaven
Deafheaven


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) est venu prêter main forte au micro durant « God Knows » mais étant attaqué de tous les côtés, je ne l’ai malheureusement pas remarqué. Le show se poursuit avec « Deadringer » qui reçoit un énorme accueil. A ce propos, ce sont d’ailleurs tous les morceaux de Laugh Tracks (2016) qui seront les mieux reçus. Je suppose que leurs sonorités lorgnant davantage vers le Beatdown n’y sont pas pour rien. Alors qu’on aurait pu espérer souffler quelques secondes, les Américains ne nous donnent aucun répit en balançant « Trapped in the Gasp of a Memory », « Belleville » puis l’incroyable « Denied by Fate » et son break final vilain au possible. C’est vrai que je n’en ai pas encore parlé mais, depuis le début de la soirée, il n’y a pas de barrières devant la scène. Malgré le fait que celle-ci soit assez haute, ça n’empêche pas un grand nombre de fans de faire du stage dive. S’il vous fallait une métaphore de ce qui se passe devant moi, je dirais simplement que la chanson des Weather Girls, « It’s Raining Men », n’a jamais aussi bien porté son nom.



La morceau suivant est « Oblivion’s Peak » et vu les réactions, il était attendu. Malheureusement (ou plutôt heureusement pour la personne concernée), le groupe va s’arrêter au milieu de la chanson pour qu’on vienne en aide à une personne s’étant mal réceptionnée lors d’un stage dive. Je profite de ce moment de calme pour reprendre mes esprits et surtout apercevoir un spectateur, le nez en sang, peinturlurer en rouge le sol du pit. Quand je vous dis que c’était violent ! Après cet incident, Bryan Garris décide de nous rappeler que nous sommes là pour passer un bon moment et n’hésite pas à réexpliquer les règles de sécurité. Puis, le groupe reprend au break de « Oblivion's Peak » devant une foule calme et consciencieuse… Non je rigole, le pit est encore plus agressif et destructeur qu’auparavant. Quelques jours avant ce concert, Knocked Loose
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a sorti un nouveau single nommé « Blinding Faith » provenant d’un futur nouvel album prévu pour le mois de mai (You Won't Go Before You're Supposed To) et ce que je peux en dire, c’est qu’en live, ça défonce ! La formation clôt la partie sur A Different Shade of Blue avec « …And Still I Wander South » et surtout « Mistakes Like Fractures » qui fonctionne toujours à la perfection. Et que serait une prestation du groupe sans « Billy No Mates » suivi de « Counting Worms ». Encore une fois, cet enchaînement ne fait pas dans la dentelle et permet d’achever les derniers survivants d’une bataille sans fin. Après presque 55 minutes de show, la formation termine de la plus belle des manières par « Everything is Quiet Now ».

Pas besoin de réfléchir longtemps pour affirmer avoir vécu le concert le plus violent qu’il m’ait été donné de vivre. C’est clairement une expérience que je ne risque pas d’oublier de sitôt. Le pit n’a pas arrêté une seule seconde et je ressors de là avec un tas de coups bleus et le visage balafré. Malgré tout ça, Knocked Loose
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a prouvé, avec cette performance 5 étoiles, qu’il est bien le maître du Metalcore ultra violent et confirme son statut de futur grand. J’ai survécu à cette bataille mais j’attends déjà avec impatience la suivante.

Remerciements au Trix pour l’invitation et à Nicolas pour les photos.
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AUTEUR : Maxime
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant of...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leur...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....

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