Reportage

The Sonics : La rédemption des temps oubliés

Liège (Reflektor), le 27-01-2018

Lundi 12 février 2018



Ambiance des grands soirs au Reflektor de Liège en cette fin de janvier placée sous le signe du bon vieux rock’n’roll et d’un retour au cœur des glorieuses sixties. C’est en effet la présence des Sonics, pionniers du garage rock et fervents défenseurs de la cause protopunk et du son ultra-saturé, qui a attiré les regards au cœur d’une cité ardente qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Les papys rockers ont balancé une sauce énergivore à l’aide d’un son des plus remarquables, de reprises surdynamitées et de morceaux originaux qui sentent bon le microsillon poussiéreux ! Une expérience à couper le souffle !

C’est un duo de valeureux Lidjeûs qui se charge d’inaugurer cette belle soirée : The Goon Mat & Lord Benardo
The Goon Mat & Lord Benardo


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. Ces messieurs sont le résultat de la fusion d’un rock garage brut avec un blues rock aux consonances roots et boogie. On pense immanquablement à Bob Log III
Bob Log III


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. Le Goon Mat s’installe à la guitare et aux percus tandis que son fidèle serviteur Lord Benardo prend possession de l’harmonica. Au programme : riffs de guitares crus, harmonica déchirant, voix distordues sous un amas de fuzz. Le tout bien aidé par un son lourd, crade et une attitude irrévérencieuse. Ça groove et ça swingue sauvagement et l’on peut se demander à quelle violence nous aurions pu faire face si le duo eût été quatuor. Ils ont sorti un nouvel album il y a quelques semaines (« Take Off Your Clothes ») témoignant de leur rhythm 'n' blues explosif et de leur boogie saillant aux accents punk. Nous n’avons pas encore retiré nos vêtements mais ce n’est que partie remise, messieurs !



L'histoire de The Sonics
The Sonics


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est bien connue. Après deux excellents disques que sont « Here Are The Sonics » et « Boom » au milieu des années soixante lançant les bases du garage rock et inspirant par la même occasion de nombreuses formations telles que The Stooges
The Stooges


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, The Cramps
The Cramps


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, The Fall, The Fuzztones
The Fuzztones


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ou encore The Black Keys
The Black Keys


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, le combo décide de se séparer en plein boom (c’est le cas de le dire) pour finalement reprendre vie et sortir de leur retraite anticipée fin des années 2000. Les tournées se succèdent à un rythme effréné et un nouvel album, près de 50 ans après le précédent, est offert au monde en 2015 (« This Is The Sonics »). Mais le grand âge de nos rockers n’aidant pas, le guitariste Larry Parypa, le chanteur/claviériste Gerry Roslie et le batteur Bob Bennett annoncent qu'ils ne seront plus de la partie en ce qui concerne les représentations live. Ils sont dès lors remplacés respectivement par Evan Foster (The Boss Martians), Jake Cavaliere (The Lords Of Altamont
The Lords Of Altamont


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) et Dusty Watson. Et comme si cela ne suffisait pas, le génial bassiste Freddie Dennis, déjà remplaçant du bassiste original Andy Parypa, le frère de Larry, a été victime d’une crise cardiaque l’an passé et manque également à l’appel. Don Wilhelm, présent lors de la première réunion, se charge du remplacement au pied levé. Vous suivez toujours ? C’est ainsi que le saxophoniste Rob Lind demeure le seul membre de la formation originale.



Les lumières s’éteignent et la salle s’apprête à accueillir comme il se doit les cadors de Tacoma qui débarquent débordants de classe dans leurs complets noirs. Premières lignes de basse, première salve de guitare cinglante, le coup d’envoi est donné et Cinderella est entamé. Déjà, le gros Ampeg crache son fiel. Le chant est désormais une affaire collective au sein des Sonics puisque ce soir tous les protagonistes hormis le batteur prendront les rennes derrière le micro. Pour ce premier morceau, c’est Wilhelm qui est au four et au moulin. Il mène la danse sans fioritures même si le chant est difficilement perceptible par moments. Les morceaux s’enchaînent à une vitesse folle : pas de temps mort. Il faut dire que la plupart ne dépassent pas les 2 minutes 30. Et voilà qu’arrive Shot Down ainsi qu’une reprise endiablée de C’mon Everybody d’Eddie Cochran où Foster marque des points à l’applaudimètre, tant son chant est éructé avec urgence et fait danser toute la salle. Rob Lind, avec son look d’autocariste séduisant à la retraite, envoie valser le nouveau morceau Sugaree nous ramenant aux plus belles heures des rock’n’roll revisités. Il y a de tout dans ce morceau… On pense à Chuck Berry revenant d’entre les morts pour jammer avec Huey ''Piano'' Smith. Un must du genre ! En parlant de Berry, c’est le prénommé Richard qui a ensuite droit à son petit cover en la personne de Have Love, Will Travel. On se retrouve inexorablement possédés par le bluesy Be A Woman. C’est démentiel, ça riffe à mort, quel son !



Cavaliere passe enfin derrière le micro. Rien de plus normal puisque c’est avec Get In The Car de ses Lords of Altamont
Lords of Altamont


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que l’on poursuit le show. Evan Foster se métamorphose en martien de la guitare dont les solos se chargent de réchauffer encore un peu plus l’atmosphère. On sort l’harmonica pour You've Got Your Head on Backwards avant un premier cover du déroutant Little Richard (Lucille) que l’on retrouvera plus tard avec Keep a Knockin’. L’ovation est totale pour Louie Louie version punk avant un I’m Going Home au jeu de batterie hallucinant, une putain de frappe. Rayon reprises, le groupe nous gratifiera encore des excellents Money de Barrett Strong et Dirty Robber des Wailers (ceux de Tacoma, pas ceux de Bob Marley !). Des hits intemporels joués pied au plancher auxquels s’ajoutent la fougue et la vitalité d'une jeunesse perdue mais dont l'esprit est toujours bien présent à l’image de Psycho pour lequel le public survolté danse le twist. C’est déjà l’heure du rappel et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on n’a pas vu le temps passé. Et bien entendu, on en redemande ! Et pour le retour sur scène, nous avons droit (je vous le donne en mille) … à un dernier cover emprunté cette fois à Ray Charles : I Don’t Need No Doctor. Le son est crade, roots et bien trash, la véritable marque de fabrique de The Sonics
The Sonics


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. Un petit Strychnine pianoté avec vigueur plus tard et l’on se quitte avec un énième classique en guise d’apothéose : The Witch.



On ressort époustouflé par la capacité intacte des Sonics à transcender un public, une nouvelle preuve s’il en fallait que le gang de Tacoma n’a rien perdu de sa superbe. Pionniers ultimes d’un genre qui inspirera des milliers de groupes dans le monde, The Sonics
The Sonics


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est plus qu’une simple attraction à voir sur scène, c’est un emblème historique, le côté sombre du duel Beatles/Rolling Stones
Rolling Stones


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, présageant l’arrivée du punk d’Iggy Pop
Iggy Pop


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et pour lequel nous leur donnons rendez-vous en vue d’un futur album annoncé prochainement… This Is The Sonics !



Remerciements au Reflektor et à Samuel Volan
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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...

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