Reportage

Bullet For My Valentine: ce n'était pas un concert, mais plutôt du racket!

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 09-02-2014

Lundi 10 février 2014


Coldrain
Coldrain


Clique pour voir la fiche du groupe
- © Wim Heirbaut

Hier soir la grande salle du 110 du boulevard Anspach se la jouait metalcore à l'occasion de la venue des Gallois de Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
. Dans leurs bagages, les boys de Bridgend emmenaient les Japonais de Coldrain
Coldrain


Clique pour voir la fiche du groupe
et les Allemands de Callejon
Callejon


Clique pour voir la fiche du groupe
. Bref, voilà une affiche qui, sur papier, avait de quoi ravir les bébés ados émos de la capitale. On a bien dit "sur papier" car dans les faits, il faut bien avouer que les enceintes de l'Ancienne Belgique ont déjà craché des décibels de bien meilleure qualité que ceux que l'on a pu entendre hier soir. Cependant, à lire les commentaires de ces mêmes bébés ados émos sur les réseaux sociaux directement (voire même pendant) après le concert, on a le sentiment que leur soirée fût bien meilleure que la nôtre.


Devant l'AB il est à peine 18 heures, mais une file déjà bien longue s'est formée allant jusque dans la rue du Plattesteen. Armés de bonnets, t-shirts, petites chaussures en toile et de ceintures à clous, le tout estampillé B4MV
B4MV


Clique pour voir la fiche du groupe
, les jeunes bébés ados émos attendent patiemment. Une fois dans la salle et agglutinés devant les barrières de sécurité, leur soirée (et notre cauchemar) peut commencer.

A mi-chemin entre Justin Bieber et Oliver Skyes (Ndlr: le chanteur de Bring Me The Horizon
Bring Me The Horizon


Clique pour voir la fiche du groupe
), les Japonais de Coldrain
Coldrain


Clique pour voir la fiche du groupe
n'ont pas trop de peine à faire vibrer nos jeunes bambins à la mèche teinte en blond flashy. Alternant un chant screamo et des passages chantés, Masato, le chanteur maigrichon de cette froide pluie de février joue avec un public qui, déjà, lui mange dans la main. Dans les gradins, quelques parents prennent, de leur côté, leur mal en patience. Avec trois album au compteur dont un dernier modestement baptisé The Revelation, ce jeune groupe originaire de Nagoya, la troisième ville du pays du soleil levant, donne l'impression de remuer la même sauce pendant les trente minutes qui lui sont octroyées. Dans le public, ça lève les bras, ça fait des signes du diable (avec les mauvais doigts) et ça court en cercle (non un vrai circle pit les enfants, c'est autre chose). Nous, on cherche encore où était l'originalité. Au bar, sûrement.


Callejon
Callejon


Clique pour voir la fiche du groupe
- © Wim Heirbaut

Clap, reprise, scène 2. Viennent ensuite les Allemands de Callejon
Callejon


Clique pour voir la fiche du groupe
. Créé en 2002 à Düsseldorf, ce groupe à l'énergie débordante aura sans doute été celui le plus appréciable, ou plutôt le plus sincère, de la soirée. Même s'ils ont été fort peu aidé par un son de très mauvaise qualité, Callejon
Callejon


Clique pour voir la fiche du groupe
nous a montré une envie de bien faire les choses, dans un style bien à eux. Avec les yeux bardés de noir, le chanteur du groupe se démène et a des allures de Till Lindemann (Ndlr: le chanteur de Rammstein
Rammstein


Clique pour voir la fiche du groupe
). Au moins, lui, il a l'air heureux d'être là, ce qui ne sera pas l'impression que nous donneront les starlettes de la soirée. Dans une avalanches de décibels Callejon
Callejon


Clique pour voir la fiche du groupe
passe en revue son répertoire déjà composé de pas moins de cinq albums studio et refait vibrer le jeune public présent dans la fosse. Si au niveau de la qualité on reviendra, pour ce qui est de l'esprit rock'n'roll, eux ils l'ont, c'est un fait certain.


Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
- © Wim Heirbaut

A cinq jours de la fête des amoureux, nous voilà face aux quatre Gallois de Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
. Si en 2010, leur dernier passage dans la salle bruxelloise n'avait pas rameuté la toute grande foule, hier soir l'AB était carrément à moitié vide. Les cheveux gominés Matthew Tuck lance le début d'un set ou plutôt d'un simulacre de concert. Crachant à côté du micro l'homme se la prend de haut. Face à un public âgé en moyenne de 16 ans (on a largement fait remonter la moyenne d'âge), c'est vraiment petit!

Alors que le groupe entame "Scream Aim Fire", titre éponyme de leur second opus, on se pose notre première question de la soirée: mais qui a tué l'ingé son? Est-ce le Colonel Moutarde avec le chandelier dans la cuisine des backstages? Ou alors Mademoiselle Rose avec la clé anglaise dans hall principal? Le mystère demeure entier, mais une chose est sûre, Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
a réussi l'exploit de nous pondre un son des plus dégueulasse du début à la fin de la soirée. Dans une salle à l’acoustique d'habitude si parfaite, il faut vraiment le vouloir. Si ce brouhaha nous incommode, les bébés ados émos, eux, se régalent. Y a pas à dire, il leur en faut vraiment très peu.

Alors que le groupe est encore en tournée promotionnelle de son dernier album, Temper Temper, sorti en février de l'année passée, il faut attendre la sixième chanson pour avoir le premier extrait de leur dernier-né. D'où notre seconde question de la soirée: bouderaient-ils volontairement ce dernier opus dans le but de ne pas décevoir des fans de moins en moins nombreux sans doute réfractaires au changement?

En toile de fond la pochette de l'album est bien là, mais sur scène on ne l'entend pas, ou presque. "Temper Temper" tout d'abord et plus tard "Dirty Little Secret" seront les deux seuls morceaux interprétés en entier de cet album. Il y aura bien un petit bout de "Riot", le single du disque pourtant, qui sera placé dans un medley reprenant cinq morceaux, mais pour le reste, nada, quedal, broquette. Si nous, on ne l'a pas encore trouvé trop désagréable, Temper Temper et son metalcore de plus en plus rangé ne font visiblement pas l'unanimité chez les fans. B4MV
B4MV


Clique pour voir la fiche du groupe
l'a compris et balance principalement des titres issus des trois premiers disques du groupe.


Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
- © Wim Heirbaut

Si dans la fosse nos charmantes têtes blondes s'amusent, sur scène on n'a pas l'impression que l'ambiance soit à la fête. Silence entre les morceaux et quand Matt Tuck parle c'est pour balancer les classiques "Do you wanna hear that f*** song?". Ben oui, si les jeunes fans présents hier prennent leur pied, la moyenne d'âge sur scène avoisine les 35 ans. Vous imaginez Justin Bieber en concert à cet âge? Et on s'étonne de ne pas les voir s'amuser. Après tout, peut-être sont-ils conscients qu'ils sont presque en fin de carrière et qu'il ne leur reste plus des masses d'euros à pouvoir grappiller dans les poches de nos petits ados émos adorés.

Avec tout ça on en oublie presque de vous parler de ce solo d'anthologie que nous a proposé Micheal Padget. Du véritable n'importe quoi! Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
ce n'est après tout que le résultat d'un accordage diminué de deux tons (Ndlr: pour les bambins voulant faire comme Padge, on appelle ça le Drop C, en Do) histoire de faire le max de potin possible ou alors pour cacher les défauts. Ici on pioche la deuxième solution.

Après avoir quitté la scène sans même adresser un mot à tous ces petiots qui ont quand même déboursé 28 euros, B4MV
B4MV


Clique pour voir la fiche du groupe
nous revient sous les acclamations du public et nous bombarde d'un "Ace of Spades". Massacré par un ingé son aux abonnés absents, le morceau composé par Motörhead
Motörhead


Clique pour voir la fiche du groupe
crée la surprise. Non pas du fait qu'il soit joué par le groupe, mais plutôt par le fait que le public en connaisse les paroles! B4MV
B4MV


Clique pour voir la fiche du groupe
n'aura visiblement pas raté complètement l'éducation musicale de ses fans. A noter que "Ace of Spades" date de 1980, année de naissance de Matt Tuck. Le groupe prend ensuite congé de son public après avoir balancé "Tears Don't Fall", un morceau issu de son premier album, The Poison, qui fêtera ses dix ans l'année prochaine.

Le pire dans tout ça, c'est que nos petits cœurs auront eu le sentiment d'assister au concert de leur vie... En tout cas, voilà sans doute de quoi alimenter les conversations des cours de récré!
TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook

► COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

► A VOIR ENSUITE