Reportage

Death Shall Rise Festival : la chaleur du Death à taille humaine !

Trèves (Exhaus), le 04-07-2015

Lundi 6 juillet 2015



Traditionnellement, Trèves marque ses débuts d’été par le Summerblast Festival, l’événement annuel incontournable pour les fans de Hardcore de la région. Mais cette année, Alphadoubleplus s’essaie à la nouveauté en organisant un nouvel événement en plein air, axé extrême cette fois : le Death Shall Rise. Evidemment, c’est le cadre tout particulier de l’Exhaus qui accueille ce petit festival qui a déjà rencontré son public puisqu’il affiche quasi sold out avant l’ouverture des portes.


(le calme avant la tempête et l’assurance d’avoir de l’ombre en cette journée de canicule !!)

Enfin un sold out qui n’en aurait pas été vraiment un il y a encore quelques semaines, les nouvelles réglementations en matière de sécurité ayant fait diminuer la capacité d’accueil du site. Je pénètre dans celui-ci sur les coups de 15 heures, le temps de constater qu’une partie du public attendu est effectivement déjà au rendez-vous, ainsi que la chaleur, aussi extrême que la musique proposée aujourd’hui puisque la température avoisine les 40 degrés ! Par chance, la zone principale où se déroulent les réjouissances est très largement ombragée, et plusieurs points d’eau sont accessibles, notamment ce brumisateur / jet d’eau fort appréciable. De manière assez classique, le bar (assez demandé, forcément !) et les stands de merch’ sont disposés de part et d’autre, le tout conférant cette atmosphère de mini-festival fort appréciable, surtout ainsi à taille humaine.



C’est Bitterness Exhumed
Bitterness Exhumed


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qui se charge donc d’ouvrir le feu, un groupe du cru et de très grande qualité, qui avait d’ailleurs ouvert ici même pour Napalm Death
Napalm Death


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(tiens donc) en 2013. Mélangeant différents styles avec brio (Grind, Crust, Death), Bitterness Exhumed
Bitterness Exhumed


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envoie un son très lourd, parfois empli de dissonances, même s’il manque de clarté aujourd’hui. Assez à part dans leur approche, avec des morceaux tantôt speed et tantôt plus posés, les Allemands proposent là un set collant pile poil à l’affiche du jour tout en étant suffisamment personnel pour éveiller l’intérêt. Parfait pour démarrer ce festival.



Autre groupe géographiquement proche à se produire aujourd’hui : Torment of Souls. Les panneaux à l’effigie de leur Zombie Barbecue (sorti en 2014) et la mise en place générale montrent une grande volonté de paraître « pro »... à moins que l’on ne mette ceci sur le compte de l’expérience, le groupe existant depuis 1994 ! Plutôt old school, Torment of Souls officie dans un gros Death qui tâche mais sait aussi dévoiler quelques riffs très prenants, voire quelques leads vraiment pas dégueu dans leur côté plus mélodique. Il faut dire qu’avec trois guitariste sur scène le groupe a de quoi faire. L’attitude plutôt cool des lascars aidant (le chanteur balance quelques bombes à eau dans l’assistance histoire de rafraîchir l’atmosphère), le public semble se prendre assez au jeu. Walking Dead rencontre d’ailleurs un gros succès en fin de set, preuve que Torment of Souls jouit d’une certaine côte ici.



Avec Ichor
Ichor


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on passe à une catégorie supérieure. Le groupe, originaire de Trèves, est l’auteur de trois albums sortis chez Bastardized Recordings et Siege of Amida, et enregistrés aux fameux Hertz Studio en Pologne. Surtout, il a de l’expérience scénique à revendre et ça se sent ! Exploitant sa thématique principale basée sur les profondeurs sous-marines et la fin de l’existence, Ichor
Ichor


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possède une vraie prestance sur scène. Tous barbouillés de noir et très impliqués, les membres du groupe en imposent, notamment le chant, délivré par le très charismatique Eric. Un feeling que l’on pourrait rapprocher parfois de Behemoth
Behemoth


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, mais aussi de groupes plus « modernes » avec ces riffs profonds et diversifiés, et ces quelques solos sur fond de blasts bien appuyés (Apophis ou Ra'iora issus du petit dernier, Depths). Un super concert sous une chaleur accablante !



Il est toujours intéressant de réserver une place à un OVNI dans ce type d’affiche. Cette fois c’est Mantar
Mantar


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qui occupe ce créneau, le duo allemand jouant un hybride très personnel de Black/Death/Doom/Punk. C’est évidemment leur seule sortie majeure, Death by Burning, qui occupe la setlist, à commencer par cette intro (Spit) qui met bien dans l’ambiance délivrée par un duo qui a de plus une disposition scénique assez particulière, avec la batterie de côté et un pied de micro très bas. Doté d’un feeling très rock’n’roll, Mantar
Mantar


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délivre un excellent set, musicalement très riche malgré le peu d’instruments représentés sur scène, et ponctué par les bons moments de leur unique album, tels que Astral Kannibal ou White Nights. Il parait néanmoins clair que dans une (petite) salle les effets seraient décuplés et les sensations encore toutes autres.



Déjà passés par Trèves en décembre dernier pour un show complet dans la petite salle de l’Exhaus, Desaster
Desaster


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est ultra-côté chez nos amis outre-Rhin mais certes moins connu par chez nous. Formé en 1988, le groupe a sorti de nombreux albums et autres splits, et oeuvre dans un Black/Thrash d’excellente facture qui envoie sec ! Les riffs plutôt rapides sont de véritables odes au genre, et Desaster
Desaster


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prend possession des lieux comme s’il se produisait en tête d’affiche. Un rouleau compresseur qui permet de dégager le terrain pour les trois derniers groupes de la soirée.



A commencer par Benighted
Benighted


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, qui avait prévenu quelques jours avant que le groupe délivrerait un concert spécial pour l’occasion. Manifestement déjà bien entamés, les Benighted
Benighted


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fêtent effectivement plusieurs événements puisque cette journée sert de « bachelor party » pour Olivier (guitare) et Eric (ancien bassiste), tous deux déguisés de manière à ce que le public « prenne un maximum de photos et les mette sur Facebook pour qu’ils aient honte le plus longtemps possible », dixit Julien, manifestement ravi de cette journée. Olivier-Pikachu, et Eric-Bourriquet (qui fera plusieurs apparitions clownesques) insufflent donc bonne humeur et détente à ce concert, basé sur la setlist habituelle du groupe cette année (pardonnez-moi cette paresse après trois live reports en six mois où figure le groupe!). Le concert est réussi, comme d’habitude, les hits tels que Let the Blood ou Slut trouvant largement le répondant recherché. A signaler également, la présence de Kevin Paradis à la batterie, en remplacement annoncé de Kevin Foley, qui s’en tire avec les honneurs dans ce contexte... festif !



Alors que la chaleur se fait moins accablante, l’heure est déjà arrivée d’accueillir l’une des têtes d’affiche de la soirée : Obituary
Obituary


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. Ce son ! Dès les premières notes de Redneck Stomp (cette instru qui fait un retour bienvenu dans la setlist) on comprend qu’on va s’en prendre plein les oreilles une heure durant avec ce son lourd, grave, mais clair et puissant. Des qualités que l’on retrouve d’ailleurs sur le dernier album en date de Obituary
Obituary


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avec les excellents Centuries of Lies et Visions in my Head joués juste derrière. Le public est au rendez-vous et le groupe acclamé comme il se doit, notamment lors de l’exécution des classiques qui font toujours autant mouche (l’enchaînement Infected / Intoxicated). A ce tire, Slowly We Rot se taille une belle part de la setlist avec quatre titres joués (Bloodsoaked et Til Death sont interprétés ensuite), tandis que le groupe picore dans ses autres albums pour jouer de l’alternance entre son répertoire old school (Don’t Care, Back To One, Dead Silence) et son dernier né (Back on Top et le formidable Violence), dans un ensemble cohérent et punitif à la clé. Car qu’est-ce que ce groupe peut groover ! Donald Tardy et Terry Butler forment une section rythmique imparable tandis que les guitares monstrueuses de Trevor Peres et Kenny Andrews (qui fait du très bon travail aux solos depuis son arrivée en 2012) nous feraient presque oublier que John Tardy est un vocaliste hors pair, un des meilleurs dans le genre. La conclusion sur le duo Inked in blood / Slowly we Rot symbolise bien la réussite d’un groupe qui parvient à conserver son héritage tout en continuant à sonner moderne. S’il est toujours appréciable de voir les Floridiens dans un contexte de festival, ça l’est encore plus dans les conditions du jour, en petite configuration.



Alors que Napalm Death
Napalm Death


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démarre son set je m’inquiète de deux choses : qu’une petite partie du public ait déjà quitté les lieux après Obituary
Obituary


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(finalement ce n’était que marginalement le cas), et ce son immonde du début d’un set démarré avec Silence is Defeaning, où le chant est totalement inaudible. Quelques minutes et un nouveau micro plus tard (le tout accompagné d’un « ahhhhhhh » de soulagement de l’ensemble de la foule), je peux profiter d’un concert de Napalm Death
Napalm Death


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dans tout ce qu’il a de plus habituellement jouissif : cette fureur, cette envie d’en découdre après autant d’années passées à jouer une musique si exigeante, et les discours toujours si British de Barney. John Cooke remplace Mitch Harris à la guitare sans que le volume du groupe en pâtisse, et les classiques du groupe (When All Is Said and Done, Scum – joué si fort que la bannière du groupe se décroche !-, Suffer The Children, Nazi Punks Fuck Off,...) répondent de belle manière aux six extraits de Apex Predator – Easy Meat joués ce soir : Smash A Single Digit, gros carton, Cesspits, Adversarial/Copulating Snakes, How the Years Condemn, Metaphorically Screw You ; bref pas les plus mauvais extraits, loin s’en faut ! Un nouvel album qui, à en juger par la réaction du pit, semble validé par les fans, excepté peut-être l’étrange Dear Slum Landlord, pas forcément adapté au contexte du jour, il est vrai. Bref, un Napalm Death
Napalm Death


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excellent, comme d’habitude, pour conclure un festival qui ne l’était pas moins.



Affiche cohérente, organisation au top malgré le petit retard accumulé dans l’après-midi, emplacement fétiche de l’Exhaus, public répondant présent... cette première édition du Death Shall Rise remporte un joli succès. De quoi en laisser espérer d’autres dans les années à venir !


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