Reportage

Mass Hysteria : folie furieuse à La Madeleine

Bruxelles (La Madeleine), le 23-03-2019

Mardi 26 mars 2019

Un concert de Mass Hysteria
Mass Hysteria


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, c'est la promesse de pouvoir laisser le poids du quotidien dans la fosse et de repartir plus léger. Grâce à un savant mélange de textes engagés et de messages résolument positifs, il se dégage de leur musique un optimisme contagieux. Autant te dire que dans le contexte de morosité générale actuel, on attendait leur concert avec une impatience non feinte. D'autant plus que, cette fois, après d'innombrables passages en Belgique sur des scènes plus confidentielles en termes de capacité, les Français se produisent dans la belle salle bruxelloise de La Madeleine.



Tandis que, guidé par l'expérience des concerts de Mass Hysteria, je laisse ma veste au vestiaire, les premiers riffs de guitare résonnent derrière les portes battantes de La Madeleine. Fitz Roy
Fitz Roy


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s'est emparé de la scène pour lancer les hostilités. Le son est lourd et, lorsque la voix rauque du chanteur s'élève, on a tout de suite en tête une flopée de références rock/metal alternatif et post-grunge. On pense à Seether
Seether


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, Stereophonics, Burn Season, chacun selon son propre parcours musical. Sur scène, le quatuor bruxellois ne se distingue pas par son expressivité et le contact avec le public se limite à une présentation, des remerciements et le témoignage du plaisir qu'ils ont à ouvrir pour Mass Hysteria. Mais ça reste cohérent avec leur univers musical ! Il y a dans leur prestation quelque chose de massif qui évoque avec pertinence le massif rocheux auquel le groupe doit son nom. Les mecs maitrisent leur sujet, le show est carré, les têtes bougent, le public se laisse convaincre au fil des morceaux, on se surprend à donner de la voix sur le refrain de « Back Off » et le temps passe l'air de rien. On en vient finalement à regretter que le programme les amène à quitter la scène après trente minutes. Je découvre en écrivant ces lignes qu'on avait déjà chroniqué leur premier album, Drops, et il y a fort à parier qu'on te parlera encore de Fitz Roy
Fitz Roy


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sur Shoot Me Again.



Dès que les lumières de la salle s'éteignent et que tous les musiciens ont rejoint la scène sous les applaudissements, une inquiétante mélodie de piano s'élève dans le noir, vite rejointe par un riff de guitare puis une partie rythmique ravageuse. On avait pointé le potentiel en live de ce « Reprendre mes esprits » qui ouvre l'album Maniac, on n'est pas déçu. « Je suis venu reprendre mes esprits, surprendre mes ennemis ! », crache Mouss, tandis que le public se lance sans hésiter une seule seconde dans un premier pogo et accompagne le vocaliste sur l'entêtant refrain du morceau. « Ça va... aller, ça va, ça va aller ! » Ça va en tout cas être une putain de soirée.

On profite de la (très courte) accalmie à la fin du morceau et d'un cours de philo accéléré où il est question d'« une bonne Jupiler » et de « Belges un peu vénères » pour admirer la scénographie. Avec les escaliers qui descendent de part et d'autre de la scène, la plateforme surélevée qui accueille la batterie est bien mise en valeur. À mi-hauteur, de chaque côté, deux espaces avec des spots dans le sol dirigés vers le plafond font office de piédestaux pour les guitaristes Yann et Fred. Visuellement, ça claque. De manière générale, l'éclairage profite au groupe et donne tout à coup une ampleur bienvenue à sa prestation. La Madeleine s'avère être un écrin digne de Mass Hysteria
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. À moins que ça ne soit l'inverse.



Le groupe enchaine sur « Vae Soli ! » et l'indémodable « Une somme de détails ». À en juger par les coups que je reçois dans le dos, les deux morceaux font mouche. Au même titre que l'ensemble de la setlist ce soir, en fait. Preuve s'il en est que Mass Hysteria
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relève depuis de nombreuses années le pari d'une évolution musicale sans sacrifier pour autant ce qui les définit depuis toujours : des prestations live d'une puissance à peine croyable. Il suffit de regarder les vidéos de leur passage au Hellfest en 2016 pour s'en convaincre une fois pour toutes. Et la tracklist de Maniac ne déroge pas à la règle : l'enchaînement de « Chaman acide », « Se brûler sûrement », « Nerf de boeuf » et « Derrière la foudre » en milieu de concert met la salle sur les rotules. Le concert est ensuite brièvement interrompu alors qu'on vient chuchoter quelque chose à l'oreille de Mouss : il y a apparemment un voleur de téléphones dans la salle, et l'organisation appelle à la prudence. Je vérifie mes poches comme tout le monde. On apprendra plus tard que l'« enculé » a été intercepté et que la police attend les victimes à la sortie. Tout est bien qui finit bien donc.

Pour introduire « L'enfer des dieux », Mouss invite le public à avoir une pensée pour les victimes des attentats de Nice, du Bataclan et de tous ces évènements tragiques. Son message est émouvant, et le regard que lui portent les musiciens à cet instant l'est tout autant. Même Yann, d'ordinaire toujours si sérieux sur scène, esquisse un sourire. Et le public de chanter comme un seul homme : « Si l'enfer des Dieux, c'est leur amour des hommes. L'enfer des hommes, c'est leur amour des dieux ! » Vient ensuite le morceau que j'attendais depuis le début du concert, un de ceux qui retournent une salle à coup sûr : « Plus que du métal ». Le compteur de décibels passe dans le rouge alors que le niveau sonore dépasse le seuil des 100db. Après un pogo endiablé, je me rends à l'arrière de la salle pour profiter d'une vue d'ensemble sur la scène pour « Tout est poison » et « Chiens de la casse » . D'ici, le show est encore plus impressionnant, même si on pourra regretter que la salle ne soit pas plus remplie. Faut voir le côté positif : ça fait moins de file au bar.



Et pendant que le groupe quitte la scène et qu'on se demande ce qu'ils ont sélectionné pour le rappel, on réalise que, jusqu'à présent, Mass Hysteria
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n'a pas joué un seul morceau d'avant 2000. Conclusion : on va prendre cher. Le groupe s'en tient d'abord au dernier album avec l'excellent « Arômes complexes », puis Mouss prend la parole : « Rappelez-vous, c'était dans les années '90 et, à cette époque-là, la mode c'était de sauter. Jump around, jump around, jump up and get down ! » Et là, claque sur claque : « Contraddiction », « P4 » et « Donnez-vous la peine ». Mouss et Fred font même quelque chose que, de leur propre aveu, ils s'étaient dit qu'ils ne feraient plus : ils descendent dans la fosse avec quelques mecs de la sécu et lancent un formidable circle pit autour d'eux. Enfin, pour clôturer une soirée complètement folle, les Mass Hysteria
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nous font le cadeau de jouer « Furia » avec la fougue des débuts pour nous mettre littéralement le feu dans le cerveau.

On parle souvent, à propos des concerts de metal, de leur effet cathartique. Je ne pourrais pas citer de meilleur exemple que les concerts de Mass Hysteria
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– tous, sans exception. Un concert de Mass Hysteria
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, c'est un shoot d'endorphine pure qui te laisse debout les bras ballants avec un sourire béat sur la face. Ça fait toujours un bien fou pour le moral et c'est pour ça qu'on y retourne à chaque occasion.
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