Interview

PRIMAL AGE

2ème partie de l'interview du groupe, à l'occasion de la sortie du nouvel album Masked Enemy

Mardi 15 juin 2021

Bonjour, comment allez-vous en ces temps particuliers et particulièrement compliqués ?

Salut, on va aussi bien que la situation le permet.

Vous faites partie des groupes qui ont décidé de planifier la sortie d'un album en pleine crise Covid. Dans quelles mesures, la situation sanitaire vous a contraint, positivement ou négativement, à modifier votre façon de travailler, d'écrire, de composer ou d'enregistrer ?

La compo a démarré il y a 4 ans, donc on a retardé la sortie à ce 11 juin au lieu de sortir au printemps mais on ne voulait pas le garder indéfiniment sous le coude. La contrainte principale a été de ne pas se voir pour répéter (1 seule répète au complet avant le stud). Les morceaux étaient prêts à 90 % et les textes aussi avant le premier confinement. Le côté positif c'est que j'ai eu le temps de placer les lignes de chant tranquillement avant de les envoyer à Didier pour qu'il puisse se préparer de son côté. Pour les instruments chacun peut bosser dans son coin mais il était important que Didier s'imprègne du chant pour envoyer la sauce, ce qu'il a fait à merveille.

Credit Photo : Tristan Sberna

C'est évidemment compliqué de préparer une bonne promo via la scène pour défendre votre nouvel album, Masked Enemy, mais des perspectives commencent à s'entrevoir. Sans doute avec des contraintes très différentes d'un pays à l'autre. Mais en tant que groupe Hard Core, qui est au contact de son public, comment envisagez-vous la reprise des prestations live ? Est-ce compatible face à un public assis par exemple ?

Wow clairement on peut difficilement envisager un public assis pour ce genre de musique, ça aurait un côté lunaire. Ce projet d'album nous a permis de garder de l'actu et donner des nouvelles régulières à ceux qui nous suivent. On a plein de supers chroniques qui sortent et une journée promo avec plus de 30 médias à Paris. Donc le boulot de promo se fait quand même. Maintenant clairement ne fait de ne pas jouer commence à devenir insupportable et frustrant. On devait faire un fest en mai qui a été annulé à moins d'une semaine. On a une petite dizaine de dates de prévues mais à compter de 2022. On est supers contents de sortir des albums mais la finalité reste de les jouer.

Deadlight Entertainment ayant cessé ses activités, vous vous retrouvez chez WTF Records Comment s'est passé la migration ? C'est le moment de dire du mal de Alex « Hate Couture » Martinez... Il appréciera et après tout, il vend bien des slips !:-)

Ca s'est passé très tranquillement. On avait proposé le projet à 45 labels et c'est Tim de WTF Records qui a montré une grosse envie de nous sortir en donnant pas mal de garanties, en expliquant qu'il suivait le groupe depuis de début. On savait qu'Alex arrêtait Deadlight Entertainment , et non je n'ai rien de mal à dire à son sujet)). Au contraire j'en profite pour saluer une fois encore son soutien pendant 10 ans. Là c'est l'opportunité de partir sur une nouvelle collaboration.

PRIMAL AGE

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est né dans les années 90 avec un style qui mélange Metal et Hard Core dont il figure parmi les premiers représentants français du genre. Un genre assez typé et propulsé à l'époque : Edge Metal. Est-ce que ce terme (Edge Metal) a encore une signification aujourd'hui en 2021 ?

On va dire que ça va surtout faire écho chez les gars qui ont connu cette époque. La scène hardcore a dû voir passer depuis 5 ou 6 vagues différentes les unes des autres. Ca n'a pas été toujours évident pour nous de nous y retrouver, donc on a eu cette chance de pouvoir se produire sur des shows metal. Mais tu sais, c'est un peu comme quand tu as une double nationalité, quand on joue sur une scène HC on nous dit qu'on est un groupe de metal, et sur les fests metal qu'on est hardcore. Avantages et inconvénients d'être hybride).

Edge Metal rime avec des riffs et des breaks très spécifiques. Que vous représentez encore aujourd'hui. Toutefois, on peut noter à l'écoute de Masked Enemy, quelques écarts. Comme par exemple ce côte Grunge Unplugged sur The Downside Of Progress ou ces accents très orientés Thrash Metal sur Who Dares Wins. D'où viennent ces variations ?

Les petits instrus sont là pour aérer la structure. C'est l'occasion d'explorer des horizons différents. Mais d'une manière plus générale, quand on envisage un album, on le veut à la fois cohérant et varié. Personnellement, je ne supporte pas d'écouter 10 fois le même titre. En plus on a des influences assez larges donc ça peut se ressentir. On fait exactement la musique qu'on souhaite et on laisse les auditeurs mettre les étiquettes qu'ils veulent)). On doit en totaliser une bonne dizaine.

Votre nouvel album s'intitule Masked Enemy. Qui est cet ennemi masqué ?

Ceux qui organisent la vie de l'humanité à leur guise, disposent de tout l'appareil politico, médiatico judiciaire pour arriver à leurs fins quoiqu'il arrive. Ils opèrent souvent dans l'ombre et nous croyons avoir un quelconque pouvoir en élisant des marionnettes politiques sur lesquelles se défouler quand on devient déçus. On fait face à un système hyper bien huilé et on se rend bien compte que les gens sont de plus en plus perdus ou pas concernés.

Le PRIMAL AGE

PRIMAL AGE

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actuel est composé de membres d'âges différents. Comment se passe cette mixité générationnelle ? Vous semblez en avoir fait un atout ? Les plus vieux tiennent encore la route ?:-)

Didier et moi sommes les 2 vieux, derniers survivants de la première époque, Flo et Miguel (notre nouveau batteur) au milieu, et Ben le plus jeune qui n'était pas né quand on a commencé. On fonctionne comme un centre de formation et on va revendre les joueurs au mercato)). Ca se passe bien, les plus âgés amènent de l'expérience et les jeunes une vision différente car on n'a pas écouté les mêmes groupes. Et oui, les vétérans font en sorte de rester en forme.

En tant que groupe Hard-Core, l'engagement a du sens pour vous. Vous défendez la cause animale, l'écologie et vous apportez matière à réflexion. Au-delà des causes plus politiques, un titre m'a frappé et pas que pour son énergie dégagée. Passion Vs Fashion. (entre vieux, on peut se le permettre) Cela fait donc 30 ans que la scène tente de se démarquer des poseurs. N'est-ce pas une cause perdue ?

Oui sans doute et c'est sans doute ce qui m'a amené à écrire ce texte. Je suis choqué de discuter avec des jeunes qui te disent qu'ils font un groupe et qu'ils veulent juste être connus dans le milieu avant de passer à autre chose dans 3 ans. Sinon écrire est un bon moyen d'expression, et on essaie d'exploiter toutes les facettes de la composition, si on peut apporter du fond en plus de la musique... Et pour ce qui est des causes perdues, on en a fait une spécialité et va savoir, à nos débuts le végétarisme et véganisme étaient plus que confidentiels. Aujourd'hui, même s'il y a encore du boulot à faire, on peut dire que l'idée a fait son chemin et que tout le monde en a entendu parler.

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