Reportage

Jera on Air 2025 - Jour 3 : Roller Coaster, avalanche d'émotions et futur radieux

Ysselsteyn (Jera on Air), le 28-06-2025

Mardi 7 octobre 2025



C’est samedi matin, il fait beau, tout le monde se lève avec des cernes comme pas possible et je commence doucement à sentir arriver les symptômes physiques de la trentaine. Bref, on est bel et bien le dernier jour du festival. Contrairement à l’année dernière où j’avais un peu trainé à tout remballer (et donc rater le premier groupe), j’ai été prévoyant cette fois-ci et c’est donc sans aucune pression et même avec quelques minutes d’avance que j’arrive sur le site du festival. Entre un début d’après-midi ponctué de haut et de bas, une avalanche d’émotions et la confirmation des nouvelles têtes d’affiche, cette troisième et dernière journée allait être, une nouvelle fois, riche en moments marquants. Maintenant le décor posé, ne perdons pas plus de temps et rentrons dans le vif du sujet.

Employed to Serve – Vulture Stage | (12h00 – 12h30) :



Quand on y pense, personne n’aurait pu imaginer la trajectoire musicale qu’allait prendre Employed to Serve
Employed to Serve


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, il y a encore quelques années maintenant. Ayant débuté dans la scène chaotique du Mathcore, les Anglais ont véritablement opéré un changement drastique en 2021 avec leur album Conquering. Sur celui-ci, le groupe a mis complétement de côté ses influences d’origine pour mettre en avant des compositions davantage tournées vers le Metalcore et le Groove Metal. Ce choix de rendre sa musique plus accessible va encore plus se préciser sur le disque suivant, Fallen Star (2025), avec ses refrains en chant clair et ses incursions de Metal Alternatif. En seulement 7 ans, c’est déjà la quatrième fois que je croise leur chemin et je dois bien avouer ne jamais avoir été pleinement convaincu. Peut-être que ça sera enfin la bonne !

Sans surprise en ce début de journée, la tente est extrêmement vide lorsque les musiciens montent sur scène avec tout de même un regard déterminé. Comme je pouvais m’y attendre, la setlist va exclusivement se concentrer sur les deux derniers albums avec comme seule rescapée de leur période plus dissonante, la violente « Force Fed ». Pour ce qui est du reste, je dois bien avouer prendre un peu de plaisir sur « Atonement » ou encore « Fallen Star » mais ça s’arrêtera là. Faut dire qu’avec 30 petites minutes au compteur, Employed to Serve
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n’a pas vraiment le temps de déployer tout son catalogue et doit donc aller à l’essentiel. Pour ce qui est des musiciens, je n’ai pas grand-chose à dire, chacun ayant répondu aux attentes que l’on pouvait se faire. Malgré ça, n’étant pas spécialement friand de leur nouvelle évolution, la prestation ne m’aura, une fois encore, pas totalement convaincue (contrairement à une partie de la foule). Au final, ça restait sympa mais ce n’est juste pas pour moi.

Vukovi – Eagle Stage | (12h30 – 13h00) :



Cette édition 2025 est, sans aucun doute, marquée par la présence d’un grand nombre de groupes aux sonorités modernes ayant une femme au chant. Si on peut se réjouir de voir de plus en plus de femmes prendre une place importante dans la scène, on sait également que le combat est loin d’être acquis. Au moins, c’est dit ! Après avoir eu un exemple évocateur avec Employed to Serve
Employed to Serve


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, j’enchaîne dans la même direction avec les Écossais de Vukovi
Vukovi


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. Portée par un Rock Alternatif résolument moderne aux accents Pop Punk et Metal Alternatif, la formation est venue nous présenter son dernier album en date, My God Has Got a Gun, paru plus tôt dans l’année. Loin d’être un adepte de leur musique, j’étais tout de même curieux de voir ce que ça donnait en live.

Tout d’abord, il faut bien reconnaître que tous les regards sont portés vers Janine Shilstone (chant) qui, avec sa présence scénique énergique et langoureuse, absorbe absolument tout le monde. Durant le concert, cette dernière va reprendre à plusieurs reprises les pas de danse et les façons de se mouvoir qu’on retrouve dans les clips. Ensuite, concernant, la setlist, je suis content d’avoir pu entendre les super morceaux que sont « I Exist » et surtout « La Di Da » qui fait figure de véritable tube. Sinon, je dois bien avouer m’être un peu ennuyé. Non pas que le show soit mauvais mais je trouve que les différentes chansons manquent de punch, surtout pour les oreilles d’un abruti fan de break comme moi. Néanmoins, le public a eu l’air d’apprécier la prestation dans sa globalité et Vukovi
Vukovi


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est même reparti sous une pluie d’applaudissements. Au final, malgré mon ressenti pas des plus convaincants, j’ai quand même passé un bon moment qui m’a surtout permis de faire passer le temps.

Dead By April – Vulture Stage | (13h00 – 13h30) :



S’il y a bien un groupe qui devait prendre sa revanche cette année, c’est bien Dead By April
Dead By April


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. En effet, si vous vous rappelez bien, les Suédois avaient donné un concert catastrophique l’édition précédente. La faute à la perte de leur matériel par la Lufthansa avant de rejoindre le festival et des problèmes techniques récurrents durant les maigres 15 minutes qu’ils ont presté. C’est donc avec une furieuse envie de laver cet épisode cauchemardesque que la formation revient à Ysselsteyn. Bon, je vous le dis tout de suite histoire de gâcher le suspense, mais tout se passera pour le mieux cette fois-ci. Équipé d’un Metalcore aux relents électroniques, le groupe nous assène dans la poire ses riffs chugs, ses notes au synthé typique de la scène Trancecore et son chant clair ultra mielleux.

Entre les merveilleuses « Playing With Fire » et « Crying Over You », Christopher Kristensen (chant crié), encore marqué par les faits d’il y a un an, nous invitera à lever le majeur dans les airs et scander « Fuck You » à la Lufthansa. Je suppose que c’est leur manière à eux de clôturer cette rancœur une bonne fois pour toutes. Quoiqu’il en soit, le concert se poursuit et je suis étonné de voir que Dead By April
Dead By April


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ne va presque pas mettre en avant son dernier album en date, The Affliction (2024), qui ne verra que « My Light » comme représentant. Pour le reste, on plonge dans le passé avec des morceaux qui sont loin de vraiment m’impacter. Il faudra attendre « Losing You », qui termine les débats, pour retrouver l’énergie du début. Bref, un peu déçu de la setlist qui n’aura pas été totalement à mon goût, mais au moins, on aura eu une prestation complète et sans accrocs.

Smash Into Pieces – Vulture Stage | (14h00 – 14h45) :



Des fois, quand on construit son running order en amont du festival, il arrive qu’on fasse des erreurs, mais qu’on ne s’en rende compte qu’une fois le concert passé. C’est exactement la sensation que j’ai eu après avoir vu le show de Smash Into Pieces
Smash Into Pieces


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. Initialement, j’hésitais entre eux et les Punk de Restraining Order
Restraining Order


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. N’ayant aucune accroche pour les deux, je tranche finalement pour les Suédois, bien aidé par l’approbation de mes comparses. Pour ceux qui ne connaitraient pas le groupe, nous avons affaire à un Metal Alternatif mêlant aussi bien des influences venant de l’Electro que de la Pop. Bref, une mixture qui est loin de m’enthousiasmer, bien que j’apprécie fortement le titre « Six Feet Under ». Une fois l’heure arrivée, un large nuage de fumée recouvre la scène de laquelle on voit apparaitre le batteur portant un masque énigmatique et lumineux. Ne connaissant pas le lore de la formation, je suis un peu perdu devant ce visuel faisant autant écho à Squid Game qu’à Boba Fett.

Seulement, je vais vite comprendre que musicalement, ça en envoie largement moins que les éléments scéniques. Déjà, le plus gros problème du concert est son manque cruel de dynamisme. Toutes les chansons sont molles et se ressemblent. On dirait clairement un Starset-bis avec la poigne et les refrains entraînants en moins. Je ne parle même pas de certains morceaux qui auraient très bien pu venir de vos artistes Pop préférés (« Trigger » et « Boomerang »). Vous l’aurez sans doute compris, mais je passe un assez mauvais moment, d’autant plus que les minutes ne semblent pas avancer. Pour ce qui est de l’exécution, c’est solide ! C’est juste que musicalement, c’est beaucoup trop éloigné de mes goûts personnels. Même s’ils joueront « Six Feet Under » à la toute fin, ça ne sera pas assez pour me faire changer d’avis. Un concert ennuyant au possible et beaucoup trop mou dans un festival où on l’habitude que ça parte dans tous les sens.

Dayseeker – Eagle Stage | (14h45 – 15h30) :



En tout cas, ce n’est certainement pas Dayseeker
Dayseeker


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qui va relever le niveau ou plutôt devrais-je dire, qui va donner un coup de boost à cette journée au début assez compliqué. Même si les Américains existent depuis maintenant plus de 10 ans, c’est véritablement depuis quelques années et surtout grâce à TikTok, qu’ils ont réussi à faire exploser leur cote de popularité. Pour ma part, je n’ai jamais vraiment été transcendé par leur musique, mais n’ayant rien d’autre à faire à ce moment-là, je décide d’aller me placer sous la Eagle Stage. Avec son Post Hardcore très lumineux, Dayseeker
Dayseeker


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propose des sonorités modernes et très souvent à fleur de peau. Sans surprise, la setlist va tourner autour des deux derniers albums et même mettre en avant le nouveau single « Pale Moonlight » issu du futur nouvel album prévu pour fin octobre. Je ne sais pas si c’est la prestation de Smash Into Pieces
Smash Into Pieces


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qui a littéralement aspiré mon âme, mais je peine à vraiment me concentrer, même si certains passages sont bien sentis.

Seulement, une fois de plus, les compos sont bien trop popisantes pour moi et je m’efforce, tant bien que mal, à rester devant la scène. Nous aurons droit à un petit moment émotion durant lequel le chanteur nous parlera de son père décédé à la suite d’un cancer, avant de balancer le morceau « Homesick » qui traite justement du sujet. Ce qui desserve également la prestation est le son qui manque cruellement de puissance, à tel point que tout sonne plat et même presque synthétique. Le final me réveillera légèrement avec les deux morceaux phares des trends TikTok que sont « Sleeptalk » et « Neon Grave », mais ça ne sauvera pas le reste. En somme, je me suis encore bien ennuyé, même si c’était quand même un peu mieux que le concert précédent.

Terminal Sleep – Buzzard Stage | (15h30 – 16h00) :



Photo prise par Kealey Photography

Plus le temps passe et plus je commence à me dire que cette journée pue la déception. J’attends donc avec impatience l’arrivée du messie qui me permettra d’enfin véritablement lancer cette journée comme il se doit. Sans grande conviction, je pars sous la Buzzard Stage pour le show des Australiens de Terminal Sleep
Terminal Sleep


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dont je ne connais que trop mal la discographie. Les seules infos que j’avais retenues, étaient qu’ils pratiquaient un Metalcore balançant davantage du côté Hardcore du terme et avec une chanteuse qui déboite. Justement, en parlant d’elle, cette dernière est complétement habitée et gueule ses parties vocales comme si elle était possédée par un esprit démoniaque. Franchement, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu un cri aussi rêche et aigu en live durant un concert de Hardcore. Pour ce qui est de la musique, les breaks explosent dans tous les sens et sont d’une violence presque insolente. J’ai en tête ceux de « Life Guilt » et « Disintegration » et leur lourdeur indécente. Je peux enfin dire que j’ai droit à une prestation énergique et à un public révolté qui n’hésite pas à foutre un sacré bordel devant la scène. Après nous avoir gentiment remercié d’être présents en nombre, Terminal Sleep
Terminal Sleep


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nous achèvera avec le morceau « Death Therapy » et ses airs très Get the Shotesque. Un chouette moment, porté par une chanteuse à l’énergie folle.

Evergreen Terrace – Hawk Stage | (16h15 – 17h00) :



Photo prise par Arne Crndls

Je ne sais pas si vous vous en rappelez ou si vous avez connu ça, mais il y a une bonne dix-quinzaine d’années, on pouvait retrouver une web radio sur le site internet d’Impericon. A cette époque-là, ça m’arrivait assez souvent d’aller y faire un petit tour afin de découvrir quelques chansons. C’est d’ailleurs par ce biais que j’ai fait la rencontre de Evergreen Terrace
Evergreen Terrace


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et plus précisément de son morceau « Wolfbiker » que j’ai adoré directement. N’ayant jamais eu la chance de voir la formation en live, j’ai sauté sur l’occasion et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas du tout à ce que ça parte à ce point dans tous les sens. Armés d’un Metalcore old school fortement influencé par le Punk, les Américains vont être en roue libre totale. Déjà, le chanteur n’arrête pas de balancer et de faire tourner son micro un peu partout sur la scène et manque même, par moment, de toucher les premiers rangs. Sachant qu’il n’y a pas de barrières, c’est l’anarchie complète lorsque le micro est tendu et que les fans peuvent donner de la voix. Drew Carey (chant) tombera presque même de la scène pendant une invasion un peu trop soutenue.

Ensuite, pendant justement l’une de ses invasions, une enceinte pétera sans que je ne sache d’où ça vient et poussera les membres à se marrer devant ce chaos total. Au niveau de la setlist, je suis heureux d’avoir pu entendre « Wolfbiker », tandis que les fans ont pu s’extérioriser durant notamment « New Friend Request » ou encore « Chaney Can’t Quite Riff Like Helmet’s Page Hamilton ». Vers la fin du set, Evergreen Terrace
Evergreen Terrace


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recommencera même trois fois d’affilé le break de « No Donnie, These Men Are Nihilists » pour un rendu à chaque fois plus bordélique. Même si le concert aura été plus que sympathique, la seule chose que j’aurais à redire est qu’ils parlent beaucoup trop entre les morceaux. A mon sens, toutes ces interventions cassent le rythme, mais en réalité, quand on voit la folie dans le pit, ça aura davantage servi à reprendre ses esprits plutôt qu’autre chose. Une chouette surprise dont je raterais, malheureusement, les 2-3 dernières minutes afin d’aller me placer pour le groupe suivant.

Deafheaven – Buzzard Stage | (17h00 – 17h45) :



Quand on se balade sur les différents sites répertoriant et classant toutes les sorties, ça a l’air d’être unanime jusqu’à présent, mais l’un des albums phares de cette année 2025 est sans conteste Lonely People With Power de Deafheaven
Deafheaven


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. Même moi qui ai toujours eu du mal à rentrer dans leur univers, j’ai pris une giga claque dès la première écoute. Entre des mélodies ultra prenantes et une ambiance générale aussi mélancolique que cathartique, c’est un véritable voyage introspectif qui n’a laissé personne indifférent. C’était donc inimaginable que je passe à côté de leur venue à Ysselsteyn. L’idée de retrouver Deafheaven
Deafheaven


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et son Blackgaze a un festival de Hardcore peut sembler surprenante, mais elle prend tout son sens quand on voit le groupe jouer sur scène.

En effet, George Clarke (chant) est très loin de l’attitude stoïque qu’on retrouve habituellement dans le style et préfère se comporter tel un lunatique complètement possédé par sa musique. Ce dernier n’hésite pas à haranguer la foule et à la rendre totalement bestiale lors des passages les plus soutenus. Comme je pouvais m’y attendre, la setlist va mettre à l’honneur le dernier album avec notamment « Doberman » et « Magnolia » en ouverture. Le blast beat est presque omniprésent et je me mange un véritable mur du son qui aura comme petit défaut d’être très peu lisible, et donc d’amoindrir l’impact de certaines mélodies. Bien évidemment, nous n’allions pas passer à côté des classiques indéboulonnables que sont « Brought to the Water » et « Dream House », qui seront les uniques titres joués ne venant pas de Lonely People With Power. Le set passe à toute allure et, même si c’est paradoxal, la violence brute dégagée me permet de décompresser entièrement et de laisser aller mes émotions. Un très grand moment qui se terminera par la non moins déchirante « Winona », durant laquelle nous aurons même droit à une invasion de la scène. C’était génial du début à la fin, mais à revoir de toute urgence avec une meilleure sonorisation.

Refused – Eagle Stage | (19h15 – 20h00) :



Après une petite pause durant laquelle j’ai pu entendre de loin Dead Poet Society
Dead Poet Society


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et reprendre des forces, il est temps de repartir au front pour les Suédois de Refused
Refused


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. Patron inconditionnel et influence majeure de la scène Post Hardcore, le groupe est actuellement en train de faire ses adieux à tous ses fans. En effet, à la fin de l’année, la formation prendra une retraite bien méritée après avoir arpenté le monde depuis presque 35 ans (si on omet la première séparation). Aussi surprenant que ça puisse paraître, ça va être la toute première fois que je les vois en live et accessoirement, la dernière. Faut dire que je ne me suis jamais vraiment attardé sur leur musique et c’est donc en presque total noobie, que je me place sous la Eagle Stage. Le chapiteau est loin de faire comble, mais peut compter sur une fanbase très vocale qui compte bien faire honneur à leur héros. Habillé d’une chemise blanche à pois blanc, le charismatique Dennis Lyxzén (chant) ne perd pas une seconde et fait exploser sa gigantesque énergie dès les premiers coups de guitare. Comme son homologue d’Evergreen Terrace
Evergreen Terrace


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, ce dernier n’arrête pas de balancer son micro dans tous les sens et nous propose même des très beaux amortis poitrines (qui sait, il a peut-être eu une carrière avortée dans le foot dans sa jeunesse).

Quoiqu’il en soit, Refused
Refused


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est en grande forme et a organisé sa setlist autour de son album culte The Shape of Punk to Come (1998). Entre la chanson éponyme, « Liberation Frequency » et « Summerholidays vs. Punkroutine », les fans sont aux anges et n’hésitent pas à le montrer en sautant dans tous les sens. Durant « The Deadly Rhythm », nous aurons même droit à une cover du début de « Raining Blood » de Slayer qui se fond parfaitement dans la composition et qui aura fait plaisir à absolument tout le monde. Ne ratant aucune occasion de pouvoir faire passer des messages, les Suédois auront brandi un drapeau de la Palestine durant l’ensemble de la prestation et auront même fait un discours sur Gaza, tout en tant incendiant Netanyahou et son gouvernement. Après ces paroles accueillies positivement, je décide de quitter le concert à quelques chansons de la fin, histoire d’aller me placer pour la prestation suivante. Comme vous avez pu le lire, j’ai été extrêmement factuel, car pour ne rien vous cacher, j’ai été loin d’être emballé par la prestation. La faute à une musique bien trop éloignée de mes goûts personnels. Je suis quand même content de pouvoir ajouter Refused
Refused


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dans ma liste, même si j’ai raté « New Noise » en fin de set. En tout cas, merci pour les travaux et bonne retraite !

Stick To Your Guns – Vulture Stage | (20h00 – 20h45) :



En seulement 7 ans, ça va déjà être la neuvième fois que je vois les Américains de Stick To Your Guns
Stick To Your Guns


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en action et très franchement, je n’ai jamais été déçu ! Faut dire qu’avec son Hardcore mélodique, le groupe a un don pour promulguer une ambiance du tonnerre à chacune de ses représentations. Du coup, même en arrivant un peu plus tôt, je ne suis pas étonné de retrouver la Vulture Stage plein massacre. Pour chauffer tout le monde et à l’instar des dernières fois, nous allons avoir droit à « Take On Me » de A-ha puis à l’introduction de 20th Century Fox diffusée dans les enceintes. C’est bête mais ça marche à chaque fois ! On rentre véritablement dans les choses sérieuses avec « Nobody » que le public reprendra massivement en chœur. Content de voir qu’elle est de nouveau placée en ouverture où elle a davantage sa place, plutôt qu’à la fin comme ce fut le cas au début d’année. Avec un nouvel album paru en janvier, c’est tout naturellement que nous allons avoir quelques extraits comme « Invisible Rain », « Spineless » ou encore « Permanent Dark », même si c’est sur « Severed Forever » qu’il y aura le plus de réaction.

La formation est surmotivée, ce qui est surprenant quand on sait que c’est leur deuxième concert de la journée après un passage au Vainstream Festival plus tôt dans l’après-midi. Du côté du public, c’est également la folie avec un pit en perpétuelle ébullition et des crowdsurfers en veux-tu en voilà. En même temps, comment ne pas devenir fou quand on se mange des chansons comme « Such Pain », « What Choice Did You Give Us ? », « Amber » ou encore « Married to the Noise ». A l’image des serveurs gênés dans un restaurant, nous serons même conviés à chanter un joyeux anniversaire au bassiste qui, je suis sûr, aura adoré la performance. Stick To Your Guns
Stick To Your Guns


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terminera son set par la classique « Against Them All » pour un rendu chaotique tout bonnement jouissif. Un concert juste incroyable avec, sans aucun doute, l’une des plus grosses ambiances du week-end et qui finit sans sourciller dans mon top 3 des prestations du festival, et pas à la troisième place.

High Vis – Buzzard Stage | (21h30 – 22h15) :



Si vous vous intéressez à la scène Hardcore et ses dérivés ne cesse qu’un minimum, il y a de très grandes chances que vous aillez croisés sur votre chemin les Anglais de High Vis
High Vis


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. Figure de proue de cette nouvelle vague de groupes britanniques mêlant l’énergie du Hardcore, le nihilisme du Post-Punk et la facette fédératrice de la Britpop, Graham Sayle et sa bande se sont vus propulsés sur le devant de la scène en très peu de temps. N’étant pas spécialement friand de leur musique de prime abord, j’étais tout de même curieux de voir et de comprendre d’où venait cette grande hype autour d’eux. Les musiciens arrivent face à nous sous une pluie d’applaudissements et de cris, et directement, je prends de plein fouet ces mélodies si caractéristiques qui m’envoient la tête la première dans les quartiers populaires londoniens. Je vais avoir un peu du mal à vous les décrire, mais les compositions ont un côté dansant très prononcé, tout en dégageant une atmosphère fondamentalement Punk.

Cette atmosphère se ressent dans les premiers rangs qui sont en feu et qui participent sans relâche à donner de la voix durant presque l’intégralité de la performance. Depuis le début, j’ai aussi l’impression que le concert dégage une certaine bienveillance, notamment dans l’attitude des musiciens, qui sera totalement mise en avant grâce à des discours positifs promouvant la santé mentale et l’aide de son prochain. Le pinacle du show sera, selon moi, l’exécution de la géniale « Walking Wires » et ses lignes de guitare entêtantes au possible. Même si je ne ressors pas en tant que nouveau fan conquis, High Vis
High Vis


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m’aura tout de même prouver qu’il est extrêmement efficace en live et qu’il se démarque par une approche musicale qui lui est propre.

Knocked Loose – Eagle Stage | (22h15 – 23h15) :



Photo prise par Dian VDH

Si en 2016, on m’avait dit que Knocked Loose
Knocked Loose


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allait devenir le chef de file du Hardcore moderne et trôner sur les Mainstages des plus gros festivals du monde, je ne vous aurais certainement pas cru. Et pourtant ! Nous voilà 9 ans plus tard et le groupe a atteint des sommets dépassant même la sphère du Hardcore. En témoigne leur passage au Jimmy Kimmel Live fin 2024 ou encore leur nomination aux Grammys (même si on en pense, ce qu’on en pense de cette cérémonie). Du coup, pour leur retour au Jera on Air, les Américains se voient offerts une très belle place en tant que sous-tête d’affiche. Un statut mérité, grâce notamment à des prestations live qui ne déçoivent jamais, ou devrais-je plutôt dire, des concerts apocalyptiques (dans le bon sens du terme) où l’on en ressort rarement indemne. Avec une heure au compteur, ça risque d’être sportif et afin de profiter au maximum du bordel qui arrive, je me place juste à l’entrée du pit. Lorsque les lumières s’éteignent et qu’une grande croix blanche illumine la scène, l’atmosphère est tout de suite pesante et deviendra chaotique lors des premiers coups de guitare de « Blinding Faith ».

Bryan Garris (chant) sublime ses parties vocales avec ses cris toujours plus terrifiants et incorpore de plus en plus du pig squeal dans son répertoire comme sur « Don’t Reach For Me ». Également, avec leur nouvel album, le groupe propose un son bien plus distordu et crasseux que par le passé, et qu’on retrouve bien évidemment aussi en live. Au niveau de la setlist, celle-ci est juste excellente et nous permet d’enchaîner les bangers comme « Mistake Like Fractures », « Deadringer » ou encore « Where Light Divides the Holler », sans avoir une seule seconde de répit. Après un « Suffocate » qui a rendu le public totalement zinzin, c’est finalement sur la brochette « Billy No Mates » / « Counting Worms » que je décide d’aller tester la qualité du pit. Et comment vous dire que ce fut, une nouvelle fois, un champ de bataille comme j’en ai rarement vu. Le show se terminera par « Deep in the Willow » puis « Everything is Quiet Now » et son wall of death final qui fera presque toute la longueur du chapiteau. Sans aucun doute, mon concert du festival. Que ce soit avec la mise en scène très sombre et qui touche presque au divin ou à des breaks d’une violence inouïe, Knocked Loose
Knocked Loose


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aura conquis Ysselsteyn et montré qu’il mérite amplement le statut de figure majeure du Hardcore moderne.

Terror – Buzzard Stage | (23h15 – 00h00) :



Photo prise par Dian VDH

Difficile de passer après ça et pourtant, c’est la tâche ingrate que le festival a confiée à Terror
Terror


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. Quand on y pense, ce n’est pas une mauvaise idée, car avec 23 ans d’expérience au compteur, les loubards de Los Angeles en ont vu d’autres et ils s’apprêtent à déployer leur rage habituelle. D’ailleurs, ces deux derniers mots vont exactement caractériser cette prestation. Pour ce qui est de la rage, le concert est énergique au possible et Scott Vogel (chant) crache ses paroles à la tronche des premiers rangs, bien aidé par un public qui connait tous les textes sur le bout des doigts. Pour ce qui est du terme habituel, ça se joue au niveau de la setlist qui a l’air de ne pas avoir changé depuis des années. Bien évidemment, difficile de virer les gros classiques comme « One With the Underdogs », « Stick Tight », « Always the Hard Way » ou encore « Overcome » et même si c’est du vu et revu, faut bien avouer que ça fait toujours le taff.

Même les morceaux les plus récents semblent dater, tellement on les a entendus (« Can’t Help But Hate » en tête). Mais au final, est-ce que ce n’est pas pour ça qu’on va revoir Terror
Terror


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, encore, encore et encore ? Un peu comme une bonne soupe de grand-mère en hiver ou se lancer son film préféré pour la 50ème fois après 3h d’indécision, on finit toujours par y revenir. Du coup, Terror
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est un peu notre madeleine de Proust où tu sais que tu vas toujours passer un bon moment, même si tu as déjà vu le même show à plusieurs reprises. Comme d’hab, les Américains nous balanceront en fin de course « Keep Your Mouth Shut » et « Keepers of the Faith » sous une pluie de stage divers pour un rendu toujours au top. Même si avec la fatigue accumulée j’ai moins suivi consciencieusement les hostilités, le groupe aura plus que boosté les festivaliers dans ce rush final.

Turnstile – Eagle Stage | (00h00 – 01h00) :



Photo prise par Kealey Photography

Depuis la sortie de Glow On (2021), Turnstile
Turnstile


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a littéralement décollé sur une autre planète et s’est placé comme le plus gros groupe de Hardcore actuellement. Entre des spots en tant que sous-tête d’affiche dans des festivals comme le Graspop, les Hurricane / Southside et une flopée aux États-Unis, on peut dire que tout semble leur réussir depuis quelques années. Le fait d’avoir incorporé des influences venant du Rock Alternatif et une grosse vibe années 90, n’est sans doute pas étranger à cette réussite autant critique que commerciale. Cette évolution plus douce s’est confirmée et amplifiée sur Never Enough (2025) où le groupe a encore davantage mis de côté ses origines Hardcore sur une grande partie de l’album. Pourtant, Turnstile
Turnstile


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est bien là, au Jera on Air, et en tant que tête d’affiche principale. Une place légitime, mais qui risque d’être leur dernier passage dans les plaines d’Ysselsteyn quand on voit à quel point ils grossissent vite et s’éloignent de leur racine. Bref, aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est la toute première fois que je vais les voir en live. Faut dire que je n’ai jamais vraiment été ultra fan et j’ai même eu tendance à les zapper lorsque je pouvais les voir (notamment au Jera en 2019 et 2022). 2025 sera donc la bonne et aura comme mission de peut-être me convertir.

La scénographie est assez simple avec juste une bâche de différentes couleurs dans le fond, faisant écho à l’univers du dernier album. C’est d’ailleurs sur la planante « Never Enough » que s’ouvre le concert. Cette entrée en matière, plutôt calme, est tout de même bien venue, car le titre rentre facilement en tête. Dès l’ouverture de « T.L.C. » qui suit, les fans rentrent complètement en trance et tout le monde se met à sauter dans tous les sens frénétiquement. Une énergie dont j’ai malheureusement du mal à m’imprégner. La faute à une setlist roller coaster alternant les moments soutenus (« Pushing Me Away », « Don’t Play ») et les chansons plus aérées (« I Care », « Dull »). Ce qui, je trouve, casse le rythme ou du moins, mon rythme, car autour de moi, c’est l’anarchie totale. J’ai tout de même pu un peu bouger durant « Fly Again », « Holiday » et bizarrement « Seein’ Stars » qui passe extrêmement bien. Sur scène, le jeu de lumière est, également, assez simple et dévoile très peu toute l’activité qu’il s’y passe.

Pourtant de l’activité, il y en a ! Avec des musiciens qui, eux aussi, bondissent sans arrêt. Après presque 45 minutes qui sont passées aussi vite que lentement, Turnstile
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nous jouera « Look Out For Me », avant de balancer un rappel composé de « Mystery », « Blackout » et « Birds ». Comment dire que selon moi, ça a vraiment été le meilleur moment du show avec cet enchaînement hyper efficace. Dommage d’avoir dû attendre la toute fin pour vraiment m’extasier. D’ailleurs, afin de terminer en beauté et sur une image forte, le groupe va inviter tous les fans à monter sur la scène (ce qui n’est jamais arrivé à ma connaissance sur l’Eagle Stage du Jera). Presque comme une représentation divine, le festival se clôturera donc sur une vision de Brendan Yates (chant) portée par le public et sur des notes aérées de synthé. Au final, c’était sympa dans son ensemble, mais ça ne sera, malheureusement, pas cette fois-ci que je me convertirai à leur musique. Pour autant, d’un point de vue objectif, le groupe aura tenu son rang de tête d’affiche et proposé un show qui a eu l’air d’avoir répondu aux attentes des fans.



Photo prise par Kim Tielemans Media

C’est donc ici que se clôt cette troisième et dernière journée de festival qui aura été marquée par mes meilleurs concerts du week-end, mais aussi par un début assez compliqué, en plus de confirmer le statut des têtes d’affiche de demain. Bien évidemment, comme tout s’était extrêmement bien passé concernant mon arrivée le jeudi, il fallait bien qu’il m’arrive quelque chose aujourd’hui. Heureusement pas de panne cette fois-ci, mais une organisation pour la sortie du parking totalement foirée qui aura causé des énormes bouchons pour pas grand-chose.

Conclusion :

A l’image de l’année dernière, cette édition du Jera on Air aura eu des airs de marathon avec pas moins de 40 concerts couverts en seulement 3 jours. Je vous avoue revenir complètement éreinté, mais avec tout de même plein d’étoiles dans les yeux. Une fois encore, j’ai passé un excellent festival et je vous propose de revenir sur les quelques points positifs et négatifs que j’ai retenus de cette édition 2025.

Positif :

+ Une affiche toujours aussi alléchante et variée
+ L’agrandissement de la Hawk Stage qui permet de pouvoir faire jouer plus de groupes dans de meilleures conditions
+ Un site toujours aussi efficace et bien disposé
+ Les stands de nourriture qui changent d’année en année (pour certains) ce qui permet de varier son alimentation (malgré un prix trop élevé)
+ Un festival qui grossit, mais qui arrive quand même à garder une ambiance « conviviale »

Négatif :

- Le son durant une grande partie de la première journée
- Les fouilles à l’entrée du festival qui sont toujours aussi minutieuses et qui cassent la fluidité
- La sortie du parking le samedi soir qui a été gérée de manière catastrophique (bloqué pendant plus d’une heure sans pouvoir avancer)

Maintenant que le chapitre 2025 est derrière nous, il est temps de se tourner vers 2026 qui s’annonce, une nouvelle fois, excellent avec un début d’affiche qui promet. En tout cas, on se dit à l’année prochaine pour profiter à fond des plaines d’Ysselsteyn.

Remerciements au Jera on Air pour l’accréditation et à Jürgen pour les photos.


Vous pouvez retrouver l'ensemble des clichés pris par Jürgen juste ici : PHOTOS DU SAMEDI
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AUTEUR : Maxime
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant of...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leur...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....

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