Reportage

Hellfest 2019-Jour 3 : Slayer de se dire au revoir, Tool plaisir fut pour nous !

Clisson (Hellfest Open Air), le 23-06-2019

Dimanche 27 octobre 2019



Pour sa troisième et dernière journée de festival, le Hellfest n’a pas failli à sa réputation de ‘plus grand évènement metal de l’Hexagone’ en proposant une nouvelle ribambelle de groupes excitants tout au long de la journée mais surtout en accueillant deux monstres sacrés américains en clôture de ses festivités. Ce sera donc l’occasion de faire, d’une part, nos adieux à Slayer
Slayer


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, saint patron du thrash, tirant ainsi sa révérence après 38 années à côtoyer les sommets et de célébrer, d’autre part, le retour tant attendu de Tool
Tool


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en Europe douze ans après leur dernier passage en nos contrées. Exclusivité française pour la bande à Maynard Keenan : voilà qui avait de quoi réjouir les milliers de festivaliers présents et les motiver ainsi à vaincre saturation auditive, fatigue et coups de mou inhérents à toute fin de long week-end festivalier. Une toute dernière ligne droite dans l’enfer de Clisson…


Un soleil de plomb pilonne massivement la Warzone sur le coup de midi juste avant l’arrivée de nos compatriotes de Brutus
Brutus


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. Jambon beurre à la main (histoire de célébrer l’amitié franco-belge et la terre qui nous a accueilli durant ce délicieux week-end), c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vois débarquer le combo louvaniste prêt à dégainer leur détonnant et à la fois délicat melting-pot composé de post-rock, noise, punk et hardcore. Le trio, toujours aussi sobre scéniquement, va séduire pas mal de novices et répondre aux attentes placées en lui grâce à un son impeccable et de riches morceaux issus de ces deux merveilleux albums que sont « Burst » (2017) et « Nest » (2019). Sur une plateforme surélevée postée sur le côté droit de la scène, Stefanie Mannaerts, la marteleuse de fûts, capte inévitablement toute l’attention par sa maîtrise vocale impressionnante de précision mais également par son habileté à manier les baguettes aussi furieusement que possible. En alternant mélancolie (ces douces notes intimistes et lumineuses sur le début de War) et rock frontal à l’énergie communicatrice, Brutus
Brutus


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enchaîne les titres sous tension et gratifie l’assemblée d’une performance aussi impressionnante qu’émouvante. Stijn Vanhoegaerden, taciturne et concentré, abreuve le set de riffs charnus tandis que Peter Mulders, à la chemise improbable, maîtrise divinement sa basse afin de soutenir rythmiquement sa consœur loin de se ménager vocalement sur Space dont on apprécie la prise de risque, loin du schéma habituel auquel le groupe nous a habitué jusque-là. Sur Justice De Julia II, le public, poussé dans ses retranchements, semble transporté dans un ailleurs hypnotique mais ce n’est rien à côté du splendide final Sugar Dragon pour lequel les cris de désespoir scandés presqu’a capella en viennent à vous filer des frissons. Tandis que les derniers larsens s’échappent des amplis, le groupe salue brièvement l’assemblée et l’on devine une certaine émotion aussi bien dans le chef du public qui vient de vivre un concert particulièrement transcendant que dans celui du trio belge ravi mais loin d’être indemne au bout de cette demi-heure d’intensité extrême.



Quelques instants plus tard, la curiosité nous pousse à nous promener du côté de la Temple afin d’y découvrir Cemican
Cemican


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, groupe mexicain alternant death, thrash, folk et black au cours d’un véritable rituel païen. Misant tout sur le visuel au travers de peintures corporelles, de tenues traditionnelles et de masques empruntés à l’univers de leurs ancêtres aztèques, les musiciens dévoilent également une palette impressionnante d’instruments et accessoires tout aussi exotiques : ocarina, didgeridoo, flûtes aux gémissements aigus et confectionnées en os, conques et autres coquillages. Musicalement, les compositions épiques et conquérantes s’avèrent somme toute assez classiques mais sont soutenues et renforcées par de nombreux chœurs polyphoniques et rythmées par d’incessantes percussions tribales du plus bel effet, notamment sur le titre La Que Baja De Las Estrellas. On assiste de bout en bout à une véritable cérémonie grâce à une mise en scène et une production un brin poussées à l’extrême : flammes qui ornent la scène, présence intempestive d’un chaman cracheur de feu et même une démonstration de sacrifice avec arrachage de cœur, faux sang compris. Un show certes haut en couleurs, atypique et original mais dont l’aura quasi mystique ne pourra pas vraiment empêcher la redondance de morceaux loin d’être mauvais mais quelque peu banals malgré une puissance et une imagerie indiscutables.



On ne s’attendait pas à autre chose de la part de Yob
Yob


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qu’un mur de son massif bâti d’une traite grâce à leur stoner/doom pachydermique au cœur d’une Valley chaud bouillante. Et comme toujours avec les natifs de l’Oregon, on va être bien servi, quitte à s’en faire retourner l’estomac en cette heure pourtant digestive de l’après-midi. Laissant désormais les problèmes de santé loin derrière lui, Mike Scheidt semble gonflé à bloc quand il déboule sur scène afin d’entamer Quantum Mystic, un premier lourd pavé au son limpide et démontrer ainsi tout le savoir-faire de sa formation : assommer l’assemblée sous d’orageuses vibrations. On poursuit dans le registre émotionnel cette fois avec Unmask The Spectre au cours duquel le trio a la décence de nous offrir l’espace d’un instant de rares passages aériens à la pureté cristalline dans cet amas abyssal dont on craignait qu’aucune lumière ne puisse s’en échapper. Mais que l’on ne s’y trompe pas, Yob
Yob


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n’est pas du genre à s’attarder sur les bons sentiments. The Screen, issu de leur dernier album « Our Raw Heart » le démontre à merveille. Une chape sonore emportée par ce riff corrosif joué à l’infini et un tourbillon de basses saturées s’abattent sur un public conquis et déchaîné malgré un son brouillon. Mike Scheidt semble prendre un certain plaisir à déverser sur la foule ces brûlots suintants le vice et le désespoir. La suite n’est que pur délire cosmique avec notamment Breathing From The Shallows qui permet de baisser légèrement la pression mais le mal est fait… Frontal, lancinant, violent et débridé : les qualificatifs ne manquent pas pour exprimer le propos du trio. On en ressort les tripes secouées par le choc reçu durant ces quarante minutes intenses mais ébahi par l’intensité et la classe dégagées par la formation américaine. Danny Carey, le batteur de Tool
Tool


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, posé tranquillement du côté de la régie, a certainement apprécié le spectacle.



Après cette claque monumentale, voici venue l’heure de la sieste et une pause bien méritée afin de recharger les batteries au camping s’avère tout à fait nécessaire avant d’affronter cette dernière soirée. C’est également l’occasion de commencer à plier nos bagages en vue de la route de nuit qui nous attend dès la fin des concerts. Une rumeur fait d’ailleurs état d’une grosse tempête à prévoir sur Clisson sur le coup de minuit… L’idéal pour Slayer
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de signer ses adieux avec une Raining Blood plus vraie que nature. Mieux vaut donc être prudent et prêt à décamper à la moindre drache comme on dit chez nous.

Une fois notre forfait accompli, nous voici de retour à la Warzone déjà bien remplie et… Qu’entends-je ? … Mais non t’as dû rêver ? Mais… si, c’est ça ! Mais non t’as pas bien entendu ! Je te dis que c’est du PNL qu’il nous passe le monsieur de la console ! Il n’en faut d’ailleurs pas plus pour que les sifflets retentissent suite à cette légère et amusante provocation à l’auto-tune exacerbée rapidement balayée par l’entrée en scène des Belges de Nasty
Nasty


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. Le concert va servir de défouloir parfait pour les amateurs de beatdown dès son entame avec At War With Love et la frénésie du quatuor déclenche imparablement circle pits, slams et pogos à profusion. Ralentissant sèchement le rythme de certains passages ou proposant de courts morceaux qui vont droit au but, les gaillards tatoués jusqu’au crâne, ne manquent pas de balancer les mandales avec délectation. Matthi (chant) ne cesse d’haranguer la foule avec son accent savoureux, l’incitant à s’approcher le plus possible de la scène (« Allez viens, viens ») notamment avant de lancer de nouvelles hostilités pour Look At Me And Fuck You. Rentre-dedans, primitive et acérée, la musique de Nasty
Nasty


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n’en est pas moins rythmiquement efficace malgré des riffs que l’on pourrait qualifier de simplistes. Résolument brutal et aussi rugueux que possible, le chant est éructé avec rage et précision. D’après les dires de la bande, cette date au Hellfest est très certainement le plus gros évènement auquel elle a jamais participé. Au bout de cinquante minutes paradoxalement remplies d’amour, d’unité et de respect, Welcome To Jamrock sonne le glas d’un concert colossal, bas du front, primaire, régressif mais foutrement fun…tastique !



Un petit tour au stand merch (enfin… petit, petit, c’est vite dit ! Il me faudra 50 minutes afin d’y dégoter un t-shirt souvenir) et nous voici devant les Main Stages pour ainsi profiter des derniers instants du concert de Lynyrd Skynyrd
Lynyrd Skynyrd


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dont la reprise du Call Me The Breeze de JJ Cale
JJ Cale


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résonne sur la plaine. Le cadet Van Zant scande ensuite l’hymne rock sudiste par excellence Sweet Home Alabama qui fédère toute une assemblée avant de laisser la place au très émouvant Free Bird et son ballet incessant de vidéos d’époque où l’on retrouve le regretté leader Ronnie Van Zant ainsi que le nom des victimes du terrible crash d’avion dans lequel fut décimé le groupe le 20 octobre 1977. Bel hommage rendu par le guitariste Gary Rossington, dernier membre de la formation originale à ses comparses disparus.



On s’approche le plus possible de la Main Stage 02 afin d’être au cœur des débats que vont lancer ce cher Randy Blythe et ses comparses de Lamb of God
Lamb of God


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. Avec une entrée tonitruante sur Omerta, les maîtres du groove metal embrasent ainsi une fosse qui n’est plus très loin de l’ébullition. Surexcité derrière son micro, Randy donne son maximum, n’hésitant pas à escalader à maintes reprises la petite plateforme réservée au batteur Art Cruz portant un t-shirt Cemican
Cemican


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et qui remplace toujours Chris Adler. Côté guitares, on retrouve comme d’habitude l’enflammé duo composé par Mark Morton et Willie Adler. Ces derniers, secondés par John Campbell à la basse, nous en mettent plein la vue sur le groovy et emballant Walk With Me In Hell. Les screams écorchés de Randy transportent l’assemblée dans des méandres à la noirceur crasseuse pour Now You’ve Got Something To Die For. Une impression renforcée par cette poussière qui émane de la fosse. Sans oublier l’épaisse fumée qui s’échappe de la scène où la présence scénique des cinq lascars rajoute une puissance magnifiée à la prestation. Avant d’entamer 512 aux riffs dévastateurs, Randy prend la parole (« ça va bien ? moi aussi ! » en français) afin de remercier le Hellfest de les avoir conviés à la fête et en profite pour saluer le groupe Gojira ainsi que leurs prédécesseurs scéniques de Lynyrd Skynyrd
Lynyrd Skynyrd


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. Le solo un peu trop aigu du morceau se détache légèrement de son groove tranchant. Mais qu’importe ! On repart de plus belle avec Engage The Fear Machine pour lequel les slams n’en finissent plus de pleuvoir et surtout Blacken The Cursed Sun à la rythmique irréprochable. Le show file à une vitesse vertigineuse et la foule prend un plaisir monstre sous les lights rouge sang offert par Hourglass avant la déflagration observée sur Descending. Blythe questionne alors le public qui répondra bien entendu par l’affirmative : « Do you want some fucking more ? Right ! But before that, I have another question for you : Are you ready to see Slayer
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tonight ? Because Slayer
Slayer


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will put the hell in Hellfest one more time tonight !»
. Les vieux amis du combo thrash entame alors Laid To Rest en leur honneur, saluant ainsi par la même occasion une carrière exemplaire au plus haut niveau mondial. C’est alors le moment de clore un concert dantesque par Redneck et ainsi former l’un des plus gros circle pits du week-end : un joyeux foutoir applaudi par l’ensemble du groupe.



Quand il n’est pas occupé à se rabibocher avec sieur Axl Rose pour une énième tournée lucrative avec les Guns N’Roses
Guns N’Roses


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, Slash
Slash


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semble prendre du bon temps sur les routes en compagnie de Myles Kennedy
Myles Kennedy


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& The Conspirators. Nous ne nous étendrons pas plus que de raison sur la prestation du guitariste au chapeau haut de forme si ce n’est pour souligner son investissement toujours aussi perceptible lors de ses shows, les gouttes de sueur dégoulinant le long de ses bras tatoués parlent pour lui. Loin de s’économiser, le bonhomme possède un doigté que l’on ne présente plus et qui fait toujours autant fureur malgré le temps qui passe et les années d’excès en tout genre. Miles Kennedy, toujours aussi charismatique et doté d’une classe exemplaire, remplit à ravir son rôle de showman en posant sa splendide voix sur ces morceaux dont les riffs hard rock font le bonheur des fans de la première heure. On verra le bassiste Todd Kerns empoigner le micro pour Doctor Alibi, rendant hommage au regretté Lemmy afin de permettre à Kennedy de souffler avant un final dantesque avec une reprise surdynamitée de Nightrain des Guns, un très mélodique Anastasia ainsi qu’un World On Fire en guise d’adieu permettant à Slash
Slash


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d’envoyer un dernier solo qu’il affectionne tant. Du grand art !



Comme un signe du destin, le ciel de Clisson commence à se montrer de plus en plus menaçant et offre un spectacle à couper le souffle durant la fin du concert de Slash
Slash


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. Et si nous avions droit à une réelle Raining Blood comme évoquée tout à l’heure pour les adieux français d’un des groupes les plus fédérateurs que le metal ait jamais engendré ? ‘Slayer
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en live’ ne sera donc bientôt plus qu’un doux souvenir… Tel est le choix du combo californien qui a donc décidé de cesser les tournées à l’avenir. Mais avant cela, Tom Araya, Kerry King, Gary Holt et Paul Bostaph avaient à cœur de dire un dernier au revoir à leurs fans européens et le Hellfest était bien entendu tout désigné pour cette ultime date française. Un immense drap orné du célèbre logo du quatuor accompagné des fameuses croix inversées couvre l’entièreté de la Main Stage 02. L’intro d’un Repentless sorti tout droit des Enfers retentit et c’est dans un vacarme assourdissant que le rideau laisse enfin place à un véritable spectacle alternant changements de backdrops, projections lumineuses et décorum enflammé propre à l’univers du groupe. La voix de Tom Araya, travaillée avec un certain écho, apporte forcément une touche bien profonde et se veut plus satanique que jamais. Gary Holt amuse la galerie en portant un très seyant t-shirt estampillé “Kill the Kardashians” tandis que Kerry King et ses célèbres hochements de tête saccadés montre la marche à suivre à un public qui ne se fait pas prier pour entrer dans la danse. Une merveilleuse entrée en matière qui contraste avec la suite et notamment le rare Evil Has No Boundaries, morceau purement heavy quelque peu malmené mais pour lequel se forme pourtant un premier circle pit.



Les projecteurs rouges associés aux différents effets pyrotechniques annoncent un pesant World Painted Blood prenant dès lors une toute autre dimension avant un premier remerciement au public pour leur fidèle soutien depuis toutes ces années. Si Postmortem et Hate Worldwide sont loin de recueillir les suffrages espérés, il en est tout autre pour War Ensemble, classique indéboulonnable et toujours aussi prenant. Tom a encore un sacré coffre et le démontre avec une aisance déconcertante. Paul Bostaph donne tout ce qu’il a dans le ventre pour Gemini et la paire rythmique qu’il forme avec Araya fait imparablement mouche lors de chaque titre joué. C'est agressif, généreux, frénétique à s’en déboîter la nuque à l’image de ce Disciple implacable. Après un Mandatory Suicide mollasson et pour le moins ennuyant, le groupe se reprend de fort belle manière avec Chemical Warfare tout d’abord mais surtout un Payback absolument jubilatoire ensuite. La scène s’enflamme pour le bien nommé Born of Fire et l’on reste bouche bée une fois de plus face à la précision et la puissance dégagée par un Kerry King au sommet de son art. De puissantes colonnes de feu forment deux croix inversées pour Seasons In The Abyss tandis que l’on redouble l’emploi de la pyrotechnie pour Hell Awaits. Le show est extrêmement carré, pas de place pour de grands déballages entre les morceaux mais il n’est pas difficile de déceler une certaine émotion dans le chef de Tom Araya lorsqu’il lance à la foule un timide « Vous allez me manquer… ». Passant d’une macabre lueur verte à un rouge glaçant, South of Heaven voit le public exulter quand apparaissent les premières gouttes de pluie. Bon, il ne pleuvra pas des cordes mais il pleuvra tout de même pour ce qui est certainement le meilleur enchaînement thrash de tous les temps : un Raining Blood infernal scandé d’une seule voix rapidement suivi par un Black Magic qui vous file la chair de poule. On déploie un backdrop spécial destiné à Jeff Hanneman disparu en 2013 quand résonnent les guitares lugubres de Dead Skin Mask avant un dernier baroud d’honneur à travers l’intouchable et sulfureux Angel of Death. Paul Bostaph fracasse une toute dernière fois les crânes endoloris des fans présents grâce à sa double pédale tandis que les lights sanguinolents et un mur de feu dantesque offrent un ultime et éblouissant spectacle. C’est au cours du feu d’artifice ponctuant le show que Tom Araya, visiblement marqué et ému, lance un dernier au revoir à son public… Il y a fort à parier qu’aucun groupe de thrash n’arrivera un jour à la cheville de Slayer
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à l’avenir… Avec le départ de ce monstre sacré, c’est tout un pan de l’Histoire du Metal qui s’éclipse… On se console avec l’espoir d’un retour sur scène si l’envie et le manque se faisaient trop ressentir. En attendant, merci pour tout, messieurs !



Un final en apothéose qui va rapidement faire place à un autre sur la scène voisine. Pour ponctuer cette édition 2019, on peut dire que le festival a mis les petits plats dans les grands en s’offrant l’un des groupes les plus rares et les plus cultes de sa génération : Tool
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est de retour après douze ans d’absence en live. Bien que l’excitation soit palpable et l’attente interminable, une question demeure cependant avant le début du show : est-ce qu’un groupe avec une telle aura, un tel univers et une approche de la musique quasi hiératique du point de vue de certains fans est-il adapté à ce genre d’évènement plein air et grand public, surtout à un horaire aussi tardif ? Maynard James Keenan et sa bande vont rapidement dissiper les derniers doutes pourtant bien légitimes en proposant autant que possible une expérience bien loin d’un concert de rock/metal traditionnel, par une utilisation habile de visuels et clips vidéo sur les écrans géants mais également par une recherche constante afin d’obtenir un son optimal, ce qui n’est certainement pas toujours évident dans les conditions du plein air. Le quatuor déboule sous un immense heptagramme illuminé et Keenan, crête sur la tête, pantalon en tartan outrancier et maquillage clownesque, se fend d’un mot de bienvenue : « Nous sommes très honorés d'être au festival de l'Enfer… On vient juste jouer un peu de musique ». Ce dernier occupe comme à son habitude une place assez en retrait au fond de la scène juste à la droite du batteur Danny Carey. Justin Chancellor (basse) et Adam Jones (guitare) occupent quant à eux le premier plan et balancent d’entrée de jeu un Ænema aux riffs dont l’intensité semble décuplée. La barre est placée très haut en ce début de concert et les adeptes semblent aux anges, on en veut pour preuve les hurlements et les émerveillements constatés dans le public durant ces premières minutes intenses.



Impérial et pourtant tout en retenue, Maynard ne se risque pas de manière hasardeuse à une fréquence qu’il ne saurait plus atteindre et adapte son chant pour The Pot dont l’intro a capella demeure absolument majestueuse. Le spectacle est sidérant : des jeux de lumière transcendants aux allégories psychédéliques, du moindre petit effet sonore aux mélodies légèrement alambiquées, tout est discernable en un coup d’œil et d’oreille. La doublette Parabol/Parabola dégage une force intérieure inexplicable, une sorte de recueillement avant un déchaînement de puissance qui vous prend aux tripes. Grands seigneurs, les Californiens en profitent pour dévoiler deux titres inédits du nouvel opus « Fear Inoculum » revendiquant plus que jamais leurs influences prog : le mystique Descending dont les guitares tortueuses et insaisissables se marient à de spatiales gammes de synthé ainsi que Invicible et son riff final gargantuesque. Le groupe parvient à capter toute l’attention du spectateur à travers des clips anxiogènes toujours aussi élaborés et des lights synchronisés avec la structure rythmique. On passe de longues périodes de transe mi-hypnotique, mi-explosive (ce Schism ineffable) à de purs moments d’exaltation. On retrouve dans la setlist le rare Intolerance à la froideur incandescente et le tribal Jambi dont les triturations vocales s’embrasent dans l’atmosphère chaude de cette dernière soirée festive. Un Forty Six & 2 hypnotisant et un musclé Part of Me plus tard, Keenan empoigne son mégaphone pour Vicarious avant que le groupe ne prenne congé de l’assistance non sans avoir offert une toute dernière perle : Stinkfist. Au bout de celle-ci, c’est un sentiment de quiétude qui transparaît parmi la horde de festivaliers s’en retournant vers leur campement. Sans chichis, ni fioritures, Tool
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a largement dépassé les attentes offrant au public une expérience riche en émotion et une leçon de virtuosité. Camille semble avoir été moins emballé : « Les gens partaient au fil du set et sans les doubles écrans, difficile d’apercevoir quelque chose sur scène, mais rien à redire sur la qualité du son ! ». Je laisse le mot de la fin à Laurent qui semble abonder dans mon sens : « Abstraction faite de l'absence de communication avec le public, on s'aperçoit que c'est un privilège d'assister à ce show extrêmement carré et propre. Un très grand moment de live ! »



C’est donc sur ces belles paroles que se clôturent ces quatre jours de festivité intense. La quinzième édition du Hellfest d’ores et déjà sold out aura lieu du vendredi 19 au samedi 21 juin 2020 ! On se quitte avec les points positifs et les petites choses à améliorer pour l’an prochain.

Points positifs :
- La qualité et l’éclectisme de l’affiche (difficile de ne pas y trouver son compte…)
- Les décors splendides et les aménagements (zones d’ombre confortables et souci du détail dans le décorum sur le site et l’espace VIP)
- Le système Cashless (ce n’est pas nouveau mais ça facilite énormément la vie)
- L’écran géant central des Main Stages (une qualité d’image sensationnelle qui permet de suivre les shows tout en étant à l’autre bout du site)
- La qualité des vidéos diffusées en direct sur les écrans géants (grosse performance des techniciens, cameraman et monteurs lors des concerts live)
- Le son (globalement très correct excepté peut-être sous la Valley)
- La propreté du site (dont les toilettes absolument nickel même sur le coup de 22h)
- La variété et la qualité de la nourriture proposée
- La gentillesse des bénévoles tout au long du week-end

Points à améliorer :
- Un peu beaucoup trop de monde par moments (difficile d’accéder à certaines scènes même en début de journée)
- Pas assez de toilettes sur le site
- Un bar à bières spéciales pas si spéciales que ça
- Un système de merchandising qui doit être revu (jusqu’à 1h30 de file pour récupérer un t-shirt pour certains)
- L’heure d’attente avant l’ouverture du Knotfest qui a fait rater à certains la prestation de Sick of It All.

Remerciements à l'organisation du Hellfest

Pour découvrir le dossier photo de la journée, c'est ICI

Photos pro : Camille

LIVE REPORT DU KNOTFEST

LIVE REPORT DE LA PREMIÈRE JOURNÉE DU HELLFEST

LIVE REPORT DE LA DEUXIÈME JOURNÉE DU HELLFEST
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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
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