Reportage

Jera on Air 2025 - Jour 1 : Fête d'anniversaire et ribambelle Metalcore

Ysselsteyn (Jera on Air), le 26-06-2025

Mercredi 27 août 2025



Après vous avoir emmené au Heavy Week-End, au South of Heaven et au Hellfest, l’équipe de Shoot Me Again poursuit sa tournée des festivals d’été avec l’un des rendez-vous immanquables de la fin du mois de juin : le Jera on Air. Longtemps considéré comme un festival de seconde zone, le Jera s’est petit à petit hissé dans le paysage des évènements estivaux, jusqu’à devenir une référence pour tous les amateurs de Punk, de Hardcore et de Metalcore. Depuis la disparition soudaine du feu Groezrock en 2019, le festival néerlandais a repris le flambeau et peut être considéré, actuellement, comme son digne successeur spirituel. Chaque année, ce ne sont pas moins de 30 000 personnes qui viennent déambuler dans les plaines d’Ysselsteyn à la recherche du riff le plus dansant ou du breakdown le plus méchant.

Pour la troisième année consécutive, je vous propose donc de suivre nos aventures dans ce que je considère être mon festival de cœur. Après une édition 2024 qui fêtait les 30 ans du Jera on Air et où nous avions eu droit à quatre journées de festivités, nous étions en droit de nous demander quelles allaient être les futures évolutions, maintenant la trentaine franchie. Tout d’abord, je suis heureux de voir que cette édition 2025 revient à sa temporalité habituelle de trois jours. Vu la pauvre affluence du dimanche l’année dernière, je trouve que c’est une très bonne idée de revenir à un format plus classique et qui va à l’encontre de la tendance générale du toujours plus. Ensuite, le Jera passe, désormais, à quatre scènes principales. C’est-à-dire qu’en plus de l’Eagle Stage, la Vulture Stage et la Buzzard Stage, nous retrouvons maintenant dans le club : la Hawk Stage. Bien que déjà existante ces dernières années, cette dernière s’est vue agrandie, afin de devenir la sœur jumelle de la Buzzard (même taille de chapiteau et également sans aucune barrière). A sa place, c’est donc la nouvelle Sparrow Stage qui reprend la programmation des formations émergentes et on retrouve toujours, cachée dans un coin, la Raven Stage et ses sets DJ. Pour ce qui du reste des agencements, rien n’a bougé, à l’exception de l’apparition d’auto-tamponneuses et la migration, quelques mètres plus loin, de l’espace presse.



Maintenant les présentations faites, il est l’heure de partir direction Ysselsteyn pour le début de l’aventure. Après une route calme et sans encombre jusque-là, je me retrouve bloqué dans les habituels bouchons à l’entrée du parking. Si vous lisez fréquemment nos pages et que vous n’êtes pas passés à côté des reports des années précédentes, vous savez très certainement que le Jera on Air ne peut pas avoir lieu sans un peu (voir beaucoup) de pluie. Du coup, vous ne serez pas surpris d’apprendre que c’est à ce moment-là, qu’une bonne drache des familles à décider de pointer le bout de son nez. Heureusement, cette dernière arrive au meilleur des moments et, malgré sa violence, ne durera pas longtemps. C’est donc déjà ici que se clôt, à votre plus grande déception, l’annuel chapitre météorologique. A l’image de l’année dernière, mon arrivée au camping se fait sans aucun problème, presque sans aucune file et surtout, sans aucune fouille (ce qui me surprendra toujours). Une fois ma tente posée, j’ai juste le temps d’ouvrir ma première bière, qu’il est déjà temps de se diriger vers l’ouverture des portes pour accéder au site du festival. Comme souvent dans ce genre d’évènement, c’est ici que le bât blesse avec une fouille minutieuse (bien trop d’ailleurs), ce qui ralentira pas mal le flux et causera l’apparition de longues files. Mais bon, vu comme tout a été fluide jusqu’à présent, on ne va pas se plaindre.

Bref, après cette introduction bien plus courte qu’à l’accoutumée (enfin, je crois), plongeons directement dans ce qui vous intéresse très sûrement le plus : la musique.

Bony Macaroni – Hawk Stage | (15h15 – 15h45) :



Photo prise par Kim Tielemans Media

Mon Jera on Air 2025 s’ouvre sous la nouvelle Hawk Stage par les Néerlandais de Bony Macaroni
Bony Macaroni


Clique pour voir la fiche du groupe
. Derrière ce nom un peu rigolo, on retrouve un quatuor originaire de Arnhem qui propose une musique que l’on pourrait caractériser comme du Pop Punk avec une grosse vibe d’Indie Rock. Pour vous donner une idée, dès les premières minutes du set, je reconnais directement des sonorités me faisant penser à du Pup
Pup


Clique pour voir la fiche du groupe
(ce qui n’est pas pour me déplaire), notamment ce grain de voix un peu éraillé et cette manière si caractéristique d’amener certaines mélodies. Même si je ne connaissais absolument pas ce groupe avant de le voir ajouter à l’affiche, je me laisse facilement emporter par des compositions qui donnent le smile, à l’image de la géniale « Death Drive » dont les chœurs du refrain restent facilement en tête. Le public, de son côté, est encore un peu timide mais finira par se réveiller à la toute fin du concert, en exécutant un beau petit circle pit et même un wall of death. En tout cas, cette prestation d’ouverture aura été une bonne surprise et je ne regrette pas du tout d’avoir laissé ma curiosité me guider vers elle. Une bonne entame qui, je l’espère, donnera le ton pour le reste de la journée.

Split Chain – Buzzard Stage | (15h45 – 16h15) :



Un mois après avoir croisé leur chemin pour la première fois à l’OM en compagnie de A Day To Remember
A Day To Remember


Clique pour voir la fiche du groupe
, je retrouve les Anglais de Split Chain
Split Chain


Clique pour voir la fiche du groupe
et leur Metal Alternatif devant une Buzzard Stage plutôt bien remplie pour ce moment de la journée. Je ne vous cache pas que j’attendais, non sans crainte, cette performance, car la dernière fois, j’avais trouvé que le son n’était vraiment pas bon et noyait presque complétement les guitares dans le mix. Malheureusement, cette fois-ci sera encore pire ! Porté par un frontman qui essaye de motiver tout le monde à bouger, le groupe balancera ses tubes, provenant de son nouvel album motionblur (2025), les uns après les autres face à une foule qui a l’air autant d’apprécier le moment, que d’être perplexe devant ce qu’on pourrait vulgairement appeler une chiasse sonore. Je me doute bien qu’avec une musique influencée par le Shoegaze, le son se doit d’être saturé mais là, c’est juste pas possible. J’arriverais quand même à distinguer quelques morceaux comme les toujours très bons « Who Am I ? », « bored.tired.torn » ou encore « I’m Not Dying to Be Here » qui clôturera le concert. Néanmoins, il m’a été impossible de pleinement profiter des envolées mélancoliques dont seul Split Chain
Split Chain


Clique pour voir la fiche du groupe
a le secret, car c’était presque impossible de distinguer quoi que ce soit venant des guitares. Voilà déjà ma première déception du festival et j’espère vraiment qu’ils arriveront à régler ce problème lors de leur prochain passage en Europe.

Within Destruction – Eagle Stage | (16h15 – 16h45) :



Malgré une affiche ultra fournie et d’une grande qualité, il m’arrive très rarement d’avoir des clashs au Jera (pour le coup, je dois être béni, car vu le nombre de groupes que je vais voir chaque année, ça relève presque du miracle). Pourtant, cette édition 2025 a décidé de déjà me donner du fil à retordre avec un premier clash qui aurait très bien pu être évité. En effet, l’orga a eu la « bonne » idée de faire jouer en même temps Within Destruction
Within Destruction


Clique pour voir la fiche du groupe
et Filth
Filth


Clique pour voir la fiche du groupe
, deux formations touchant, dans les grandes lignes, la même fanbase. Habituellement, le festival met tout en œuvre pour ne pas que ce cas de figure se produise. Faut croire qu’ici, ils n’en ont rien à secouer. Quoiqu’il en soit, après une courte réflexion, je décide de me placer sous la Eagle Stage pour le set des Slovènes que je n’ai plus vus depuis maintenant trois ans. Et faut dire qu’il y a eu du changement ! Après un début de carrière dans le Slamming Deathcore, Within Destruction
Within Destruction


Clique pour voir la fiche du groupe
a de plus en plus incorporé des éléments de Nu Metal dans ses chansons, avant de totalement bifurquer dans le Nu Metalcore sur son dernier album, Animetal (2025). Bien que je n’apprécie pas du tout ce dernier, j’étais curieux de voir ce que donnaient les nouveaux morceaux en live.

Justement, je vais être servi car ce ne sont pas moins de 4 titres qui vont être joués cette après-midi. Entre un « Animetal » totalement passable et un « Kanashibari » quelconque, j’avoue ne pas m’y retrouver quand les refrains en chant clair de « Cybergirl » et « Hide & Seek » sont envoyés. L’exécution est pourtant bien réalisée mais on est très loin des déflagrations de violence dont le groupe nous a habitué. Heureusement, la fin du concert va relever le niveau avec un « No Way Out » toujours aussi excellent et surtout un « Deathwish » qui va me pousser à faire le sauvage dans le pit pour la première fois du week-end. Comme l’année dernière, je trouve que l’ajout d’un écran géant à l’arrière de la scène est une très bonne idée et a permis au groupe de diffuser les clips des chansons jouées. Au final, ça n’a pas été un mauvais concert, mais je sais maintenant que la nouvelle direction artistique ne me parle plus du tout.

Hot Milk – Vulture Stage | (16h45 – 17h15) :



De prime abord, je comptais faire ma première pause de la journée à ce moment précis, vu que rien ne m’intéressait. Cependant, tout le monde sait qu’en festival, même en étant bien préparé, notre running order finit toujours par changer. Du coup, sans vraiment l’avoir prévu, je me laisse entrainer par des potes devant le concert des Anglais de Hot Milk
Hot Milk


Clique pour voir la fiche du groupe
et leur Rock Alternatif mélangeant aussi bien du Post Hardcore que du Pop Punk. Même si certains genres mentionnés me parlent, je suis loin d’être fan de leur musique que je trouve bien trop « Pop » et mielleuse pour le peu que j’en ai entendu. Je pars donc avec quelques aprioris et même une vision plutôt médisante. J’espérais alors que les Anglais me fassent ravaler mes paroles en me prouvant qu’ils sont loin d’être ennuyants.

Déjà, on ne peut pas leur reprocher de ne pas mettre une bonne énergie dans leur représentation. La chanteuse bouge dans tous les sens et contamine absolument tout le monde avec sa fougue intempestive. Elle passera d’ailleurs nous faire un petit coucou dans le pit sur les épaules d’un type. Au niveau des chansons, j’arrive à trouver quelques passages plutôt bien sentis, voir même plus hargneux que ce que je pensais, mais on est quand même face à une configuration bien trop calme pour mes oreilles d’orang-outan. Sans surprise, toute l’attention sur scène est focalisée sur Han Mee (chant) qui, il faut le reconnaitre, gère très bien sa voix, en plus de nous balancer quelques riffs à la guitare. Les autres membres sont plus discrets, à l’image de Jim Shaw (chant-guitare) qui pourtant, pousse la chansonnette à de nombreuses reprises. Quoiqu’il en soit, même si ce concert n’a pas réussi à pleinement me convaincre, Hot Milk
Hot Milk


Clique pour voir la fiche du groupe
aura au moins réussi sa mission en me prouvant qu’ils sont plus intéressants que ce que j’imaginais.

Fit For An Autopsy – Eagle Stage | (17h15 – 18h00) :



Après un début d’après-midi légèrement poussif, il est temps de passer aux choses sérieuses avec comme premier arrêt, les Américains de Fit For An Autopsy
Fit For An Autopsy


Clique pour voir la fiche du groupe
. Depuis plusieurs années maintenant, je suis content de voir qu’il y a de plus en plus de groupes de Deathcore qui se lancent dans le périple des festivals d’été. A l’instar d’un beau panel l’année dernière, cette cuvée 2025 n’est pas en reste et, vous le verrez au fur et à mesure, a largement de quoi me sustenter, du moins sur le papier… Armé de son sympathique dernier album, The Nothing That Is (2024), Fit For An Autopsy
Fit For An Autopsy


Clique pour voir la fiche du groupe
n’est clairement pas venu enfiler des perles et nous le prouve directement avec « Lower Purpose » et la suffocante « Red Horizon » en guise d’introduction. Le son, qui a souvent fait défaut aux formations de Deathcore à Ysselsteyn, va s’avérer une nouvelle fois compliqué, notamment au niveau des guitares mélodiques qui peinent à être pleinement reconnaissables.

Et ce n’est pas le seul problème que nous allons avoir, car lors des premiers morceaux, le micro vient à couper à plusieurs reprises. Heureusement, il en faudra plus pour déconcentrer Joe Badolato (chant) et sa bande qui déroulent les chansons les unes après les autres. Seulement, ce bon vieux Joe n’est pas très en voix aujourd’hui et massacre tous les refrains en voix clair comme sur « The Sea of Tragic Beasts » ou encore « Hostage ». Quand on sait qu’en plus, on entend très mal les mélodies, on se retrouve avec des refrains qui ne ressemblent décidément plus à rien. Pour contrecarrer tout ça, le groupe met le paquet sur les parties plus violentes et enchaîne les classiques comme « Warfare », « Pandora » et « Far From Heaven ». Malheureusement, pour ma part, le mal est fait et je sors de ce concert avec un léger sentiment de déception, ce qui ne m’était encore jamais arrivé avec Fit For An Autopsy
Fit For An Autopsy


Clique pour voir la fiche du groupe
. Comme quoi, tout peut arriver !

Pain of Truth – Buzzard Stage | (18h00 – 18h35) :



Photo prise par Dian VDH

Si on reprend la liste des genres musicaux phares du festival, il y en a un que je n’ai pas encore vu cette année, le Hardcore. Et justement, il est temps de cocher cette dernière case avec les New-Yorkais de Pain of Truth
Pain of Truth


Clique pour voir la fiche du groupe
. Les ayant malheureusement raté lors de leur passage en 2023, je ne comptais absolument pas commettre un second affront et c’est ainsi que je me place à l’entrée du pit à quelques secondes du début des hostilités. Et « Oh Mon Dieu », je ne m’attendais pas du tout à prendre une claque pareille ! Déjà, lorsque les musiciens arrivent sur scène, les fans sont en train de voler d’un côté à l’autre de la fosse en faisant du side to side. Le ton est donné. En tout cas, les Américains ne sont pas venus pour rigoler et s’apprêtent à nous latter en bonne et due forme avec leur Beatdown Hardcore aux accents Metalcore.

Dès les premiers coups de guitare, c’est l’anarchie dans le pit et tout le monde y va gaiement. Je sais bien qu’on est aux Pays-Bas mais je ne pensais pas voir autant de moulins à vent en action devant moi. Durant 35 minutes, Pain of Truth
Pain of Truth


Clique pour voir la fiche du groupe
va enchaîner les breakdowns les plus vicieux possibles comme ceux de « Blood on Your Hands » et « You and Me » par exemple. Nous allons également être gâtés avec l’exécution des deux nouveaux morceaux (« Shattered Past » et « The Enemy ») provenant de leur split avec Sunami
Sunami


Clique pour voir la fiche du groupe
. Ceux-ci sont tout simplement sadiques et enlèveront encore quelques neurones en plus aux Yamakasi devant la scène. Michael Smith (chant) beugle comme un enragé et n’hésite pas à appeler à la destruction totale. Pour que son vœu soit exhaussé, il faudra attendre la fin du show avec l’enchaînement « LINYHC » / « Pain of Truth » / « Actin’ Up » pour anéantir absolument tout le chapiteau. Quelle fin et surtout quel concert ! Sans aucun doute, la meilleure prestation de cette première journée qui aura été marquée par une ambiance de folie et des chansons meurtrières.

Polaris – Eagle Stage | (18h45 – 19h30) :



Il y a deux ans, Polaris
Polaris


Clique pour voir la fiche du groupe
avait malheureusement dû annuler sa venue au Jera on Air à cause du décès soudain de son guitare Ryan Siew. Cet évènement, traumatisant et toujours difficile à surmonter pour un groupe, aurait très bien pu faire douter les Australiens quant à leur avenir. Cependant, cette immense tristesse s’est vite retournée en une force collective qui a permis à tous les membres de se relever. Les hommages se sont ensuite succédés et encore maintenant, l’aura de Ryan plane sur chaque représentation à travers tous les riffs qu’il a composés. Depuis ce moment tragique, j’ai déjà eu l’opportunité de les voir à deux reprises et à chaque fois, ce fut une rouste monumentale. Je n’en attendais donc pas moins pour leur retour tant convoité à Ysselsteyn. Ce qui est sûr, c’est que Polaris
Polaris


Clique pour voir la fiche du groupe
a dorénavant obtenu un gros statut dans la scène Metalcore et fait, dès lors, face à un parterre bien compact.

Comme à son habitude, le concert s’ouvre par « Nightmare » puis « Landmine » afin de nous chauffer petit à petit. Seulement, c’était sans compter sur la brochette pachydermique qui arrive, composée de « All of This is Fleeting » et « Dissipate ». Je le mentionne à chaque fois mais ces deux morceaux, aux breakdowns d’une violence inouïe, sont d’une efficacité monstre et figurent sans sourciller dans le haut du panier de leur discographie. Que dire de « The Remedy » qui suit et qui permet à l’assemblée de reprendre les refrains en chœur. Une fois de plus, un grand moment ! Néanmoins, même si sur scène il n’y a rien à redire, ce n’est pas le cas de la sonorisation qui, une fois de plus, peine à retranscrire lisiblement les différentes mélodies. Un problème qui restera, malheureusement, récurrent à l’Eagle Stage durant presque l’intégralité de la soirée. Pour revenir au show, la fin va être quelque peu mitigée à cause, notamment, d’une setlist, certes sympathique et énergique mais délaissant l’agressivité du milieu de set. Ainsi, que ce soit sur « Parasites », « Hypermania » ou encore « Inhumane », on a clairement de quoi être sustenté, malgré un manque probant de punch. Au final, même si c’est loin d’être le meilleur concert que j’ai vu d’eux, je ne serais pas étonné de les voir un échelon plus haut lors de leur prochain passage.

Paleface Swiss – Vulture Stage | (19h30 – 20h15) :



A la base, je comptais aller voir les Allemands déjantés de The Butcher Sisters
The Butcher Sisters


Clique pour voir la fiche du groupe
(en gros, un copycat d’Electric Callboy
Electric Callboy


Clique pour voir la fiche du groupe
et je vous conseille d’ailleurs d’aller écouter la très kitsche « Sonnenbrille » pour vous faire une idée) mais à la place, je retourne sous la Vulture Stage pour accueillir les bourrins de Paleface Swiss
Paleface Swiss


Clique pour voir la fiche du groupe
. Un groupe que j’ai, sans doute, beaucoup trop vu ces dernières années, mais avec un nouvel album au compteur et des compagnons de route persuasifs, je finis par céder à la tentation d’aller me manger des énormes parpaings dans la tronche. Quand on aborde le cas des formations à la trajectoire fulgurante, j’ai souvent l’impression qu’on oublie systématiquement de parler des Suisses qui pourtant, étaient encore inconnus par la majorité du public, trois ans auparavant. Après un Fear & Dagger (2022) les exposant enfin à la face du monde, c’est véritablement à l’aube de leur troisième album, Cursed (2025), que toute la scène Metal se fait aspirer dans le tourbillon des démons des Alpes. Depuis, Paleface Swiss
Paleface Swiss


Clique pour voir la fiche du groupe
semble totalement inarrêtable et compte bien nous prouver qu’ils méritent largement cette nouvelle popularité.

Et ça commence très fort avec la monstrueuse « Hatred » et ses influences Slipknot
Slipknot


Clique pour voir la fiche du groupe
période Iowa. Directement, je suis frappé de plein fouet par tant de violence. Un banger tout simplement ! Sans surprise, la setlist va presque exclusivement tournée autour du dernier LP et des singles figurant sur sa version Deluxe. Du coup, entre un « Please End Me » d’une lourdeur écrasante, un « The Gallow » aux refrains étrangement mélodiques et un « I Am a Cursed One » d’une méchanceté sans nom, on peut dire qu’on est servi. De plus, notre voyage en enfer est ponctué d’effets pyrotechniques avec des grosses flammes qui partent du devant de la scène. Zelli (chant) est en grande forme et en profite pour aller nager quelques mètres dans le public. Fait cocasse : les fans peinant à le soulever, le bougre se fendra d’un « You are fucking small, pull me up », avant de retourner sur scène hilare. Le set se clôturera tout en émotion avec la bouleversante « River of Sorrows » et la déchirante « Love Burns » et sa section finale remplie de désespoir. Une excellente prestation qui confirme totalement leur nouveau statut.

Heaven Shall Burn – Vulture Stage | (21h00 – 21h45) :



S’il y a bien un groupe que je voulais revoir depuis longtemps, c’est bien Heaven Shall Burn
Heaven Shall Burn


Clique pour voir la fiche du groupe
. Ma dernière rencontre avec les Allemands remontent à leur passage à l’AB en 2018 et j’avais été complétement soufflé par ce déferlement autant mélodique que destructeur. Entre temps, j’aurais pu les voir à l’Alcatraz 2023 mais malheureusement, vu la longue route qui m’attendait pour revenir, j’ai dû faire l’impasse sur eux. Deux ans se sont donc écoulés depuis et les planètes semblent s’être alignés pour qu’enfin, nos chemins se recroisent. Seulement, tout cela a failli, une nouvelle fois, ne pas arriver. Je m’explique. Quelques semaines plus tôt, lors de son concert au Rock am Ring, le groupe est contraint d’arrêter sa prestation après une seule chanson car son chanteur, Marcus Bischoff, s’est blessé au cou. Plusieurs dates sont logiquement annulées dans la foulée et le reste de la tournée est plus qu’incertaine. Finalement, afin d’honorer les concerts restants, c’est la chanteuse Bretta Görtz (Hiraes
Hiraes


Clique pour voir la fiche du groupe
) qui est appelée en renfort au micro. Ouf ! Dès lors, en me plaçant sous la Vulture Stage, je m’attendais donc à voir une performance un peu spéciale des Allemands mais c’était sans compter sur un nouveau retournement de situation.

En effet, quelle ne fut pas ma surprise, lorsque j’ai aperçu ce bon vieux Marcus déboulé comme une fusée durant les premières notes de « Übermacht » (j’apprendrai après le festival que ce dernier est revenu performer uniquement ce week-end-là, avant de retourner se reposer). Bref, me voilà aux anges ! Durant 45 minutes, qui sont passées à vitesse grand V, Heaven Shall Burn
Heaven Shall Burn


Clique pour voir la fiche du groupe
nous a mitraillé de blast beat grâce à une setlist faisant la part belle de sa longue discographie. Entre les délicieuses sucreries que sont « Voice of the Voiceless » et « Black Tears », nous allons avoir droit aux nouvelles chansons « My Revocation of Compliance » et « Empowerment » provenant du tout frais Heimat (2025). Des titres dont je ne suis pas spécialement friands mais qui auront quand même fait le café. A ma grande surprise, le chapiteau est fortement snobé et je me retrouve même à avoir énormément de place autour de moi (peut-être que tout le monde a préféré aller voir Alien Ant Farm
Alien Ant Farm


Clique pour voir la fiche du groupe
qui jouait en même temps mais je n’y crois pas trop). Après nous avoir longuement remercié, il est déjà l’heure pour Marcus et les siens de s’échapper sur la classique « Awoken » / « Endzeit » et son fameux wall of death. Un bon concert, bien qu’un peu court pour un groupe pareil mais qui aura surtout brillé par un son vraiment très bon (comme quoi, c’est possible).

Motionless in White – Eagle Stage | (21h45 – 22h45) :



Le Metalcore moderne à le vent en poupe pour le moment et ça se ressent encore plus cette année avec énormément de formations qui trustent le haut des affiches des festivals. Au Jera, ça n’a rien d’étonnant mais quand on voit que certains groupes comme The Ghost Inside
The Ghost Inside


Clique pour voir la fiche du groupe
, Spiritbox
Spiritbox


Clique pour voir la fiche du groupe
ou encore Motionless in White
Motionless in White


Clique pour voir la fiche du groupe
flirtent avec les têtes d’affiche au Graspop ou au Hellfest, il faut bien se rendre compte qu’on a atteint un cap générationnel. Bien évidemment, j’en suis le premier content car étant fan de Metalcore, je ne vais pas bouder le fait de voir mon genre favori prendre du galon, mais ça me surprend quand même. Quoiqu’il en soit, cette nouvelle garde (enfin nouvelle, bofbof car la plupart ont déjà presque 20 ans de carrière) est prête à prendre le relais et c’est tout naturellement qu’on la retrouve en cette fin de première soirée. C’est donc Motionless in White
Motionless in White


Clique pour voir la fiche du groupe
qui a l’honneur de presque clôturer la programmation de l’Eagle Stage. Accompagné d’une production XXL, les Américains ont réussi à trouver la recette parfaite en incorporant des éléments industriels et électroniques à leur Metalcore, tout en s’inspirant grandement des scènes Nu Metal et Metal Alternatif.

Cette mixture est instantanément reconnaissable dès les premières secondes de « Meltdown » qui ouvre le concert. Il va en être de même pour le reste de la setlist qui va uniquement tourner autour des trois derniers albums, que j’apprécie particulièrement. Que ce soit avec « Sign of Life », « » ou encore « Disguise », j’ai de quoi être content, même si le son semble étouffé et peu optimal. Heureusement, celui-ci s’améliorera au fur et à mesure. De son côté, le public est « on fire » et répondra présent à toutes les demandes de Chris Motionless (chant). Ce dernier est, d’ailleurs, plutôt en voix et est bien accompagné par ses camarades lors de divers passages. Le point d’orgue de la prestation restera, selon moi, l’interprétation de « Slaughterhouse » et son breakdown central tout bonnement exquis. Le show se terminera par une doublette spéciale Graveyard Shift (2017) avec d’abord, la géniale « Soft » et enfin, la sempiternelle « Eternally Yours » dont je commence un peu à saturer. Motionless in White
Motionless in White


Clique pour voir la fiche du groupe
nous aura donc servi un super concert qui aura légèrement mis de côté la facette plus calmes de son répertoire et même si je n’aurais pas dit non à quelques vieilleries, je ressors avec un sentiment plus que positif.

The Ghost Inside – Vulture Stage | (22h45 – 23h45) :



Depuis leur retour en 2023, c’est déjà la quatrième fois que j’ai la chance de voir The Ghost Inside
The Ghost Inside


Clique pour voir la fiche du groupe
en live et à chaque fois, je n’ai jamais été déçu. Faut dire que le groupe est propriétaire d’une sacrée discographie et compte un nombre impressionnant de tubes que tous les fans de Hardcore s’empressent de chanter à tue-tête. Lors de leur passage au Jera on Air en 2023, j’avais été bluffé par leur concert qui avait littéralement surpassé toutes mes attentes. Entre un public totalement dévoué et une formation en grande forme, tout était réuni pour vivre l’un des shows de l’année. Et ça l’avait été ! Maintenant que les Américains ont repris un rythme de croisière aux niveaux des tournées, ma dose de dopamine est un peu retombée, mais au fond de moi, j’espérais revivre en quelque sorte le même sentiment d’excitation qu’il y a deux ans. Lorsque j’arrive devant la Vulture Stage, le parterre est bondé massacre et je dois me faufiler pour trouver une place plus que correcte. Tout habillé de blanc, Jonathan Vigil (chant) et sa bande débarquent sur scène et nous assènent sans préliminaire, « Death Grip ».

Sans surprise, la fosse implose et part à grand coup d’avant-bras réveiller les spectateurs les moins concentrés. Cette première chanson est du typique The Ghost Inside
The Ghost Inside


Clique pour voir la fiche du groupe
avec ses riffs chug bien rentre-dedans et ses mélodies si caractéristiques. Tout l’inverse du second titre, « Earn It », qui propose des sonorités modernes et une structure bien plus conventionnelle. En seulement deux morceaux, nous avons déjà eu affaire à toute la dualité à laquelle ce concert va devoir faire face. Car même si les plus « vieilles » chansons sont toujours aussi excellentes, à l’image de « Pressure Point », « Avalanche » ou encore « Dear Youth (Day 52) », je trouve, au contraire, que celles venant du dernier album, Searching For Solace (2024) cassent un peu le rythme. C’est le cas par exemple de « Wash It Away » ou de manière plus flagrante de « Going Under » et ses refrains très « Pop ». Pourtant, j’adore ces morceaux mais je trouve qu’en live, il y a un trop grand écart de style, à tel point que j’ai l’impression d’assister à une prestation de deux groupes différents. Quoiqu’il en soit, je n’ai vraiment rien à redire sur la prestation globale qui est hyper carrée et sans fioritures. En guise de clap de fin, les Américains termineront par un karaoké géant sur les inévitables « Aftermath » et « Engine 45 ». Une fois encore, j’ai passé un très moment, même si je n’en garderais pas un souvenir aussi impérissable que les dernières fois.

Bullet For My Valentine – Eagle Stage | (23h45 – 01h00) :



Il y a des albums qui marquent des générations entières et qui ont, par la suite, façonné les goûts de millions de personnes. Je pense par exemple à Hybrid Theory de Linkin Park, à Nevermind de Nirvana ou encore à St. Anger de Metallica (bon ok, ça c’est du troll). Pour ce qui est des fans de Metalcore à la moitié des années 2000, je ne pense pas me tromper en disant que The Poison de Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
a été une porte d’entrée pour bon nombre d’adolescents. Cet album a également permis aux Gallois de se faire, instantanément, une place dans la scène, eux qui étaient alors, totalement inconnus. Nous voilà 20 ans plus tard et on peut dire que le groupe a parcouru un sacré voyage. Entre quelques périodes de floue artistique, on ne peut pas nier que ces dernières années, tout semble leur réussir. Bien évidemment avec un succès pareil, il était inconcevable que ce bon vieux Poison n’ait pas sa tournée anniversaire. Depuis le début de l’année, Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
enchaîne donc les concerts un peu partout dans le monde avec ses amis de Trivium
Trivium


Clique pour voir la fiche du groupe
(qui fêtent également les 20 ans de leur album Ascendancy) pour une co-tournée que beaucoup attendait. Pour ce qui est du Jera, nous n’aurons droit qu’aux Britanniques qui ont l’honneur de clôturer cette première journée. Lorsque j’arrive sous la Eagle Stage, la première chose qui me frappe est le peu de monde présent sous le chapiteau. Peut-être que tout le monde avait déjà été les voir lors de leur passage en février dernier et ne voyait pas l’utilité de les revoir une deuxième fois. Comme ce n’est pas mon cas, j’en profite pour bien me placer. Sans surprise, nous allons avoir droit à l’album The Poison en intégralité et dans l’ordre. Après la petite introduction, on rentre directement dans le vif du sujet avec un « Her Voice Resides » bien rentre-dedans.

Je suis surpris d’entendre que le son est étonnement bon et met un taquet monumental à tous les autres groupes qui ont joué sur cette scène durant la journée. Ensuite, nous arrivons au moment le plus attendu du concert avec l’enchaînement de « 4 Words (to Choke Upon) » et « Tears Don’t Fall » qui, comme vous pouvez vous en douter, aura permis à tout le monde de gueuler les paroles. Ça fait d’ailleurs bizarre d’entendre cette dernière en début de set, sachant qu’elle est habituellement conservée pour les derniers instants. Le reste du concert est plutôt plaisant avec notamment des musiciens en grande forme. Mention spéciale à Jamies Mathias (basse-chant) qui est toujours excellent et qui n’hésite pas à soutenir son comparse Matt Tuck (chant-guitare) lors des moments les plus hargneux. N’étant pas spécialement un immense fan de l’album, je ne vous cache pas que le reste de la setlist va moins me parler, mise à part la classique « All These Things I Hate (Revolve Around Me) » et la sympathique « Hit The Floor ». Bizarrement, je ne dois pas être le seul car petit à petit, le chapiteau commencera à se vider. Très sincèrement, je ne comprends pas trop vu que le show est loin d’être mauvais. Quoiqu’il en soit, après plus d’une heure de tubes, Bullet For My Valentine
Bullet For My Valentine


Clique pour voir la fiche du groupe
n’en a pas fini avec nous et nous balancera en guise de rappel les géniales « Your Betrayal » et « Waking The Demon » sous une pluie de confettis. Bon, même si je suis content d’avoir pu voir ce concert spécial, j’avoue que j’aurais largement préféré un set classique (ou alors un set fêtant les 10 ans de Venom mais ça sera peut être pour dans 10 ans). Néanmoins, les Gallois ont démontré qu’ils méritaient amplement leur place en tant que tête d’affiche et nous auront proposé un show digne de ce nom.



A l’image de l’année dernière, je passe ma fin de soirée au Silent Disco (les sets DJ où tout le monde porte des casques), avant de retourner à ma tente reprendre des forces. C’est donc ici que se clôt cette première journée du Jera qui aura été marquée par quelques problèmes de son, mais qui aura tout de même été le théâtre de bon nombre de très bonnes prestations. La journée de demain s’annonce ultra chargée et nous réservera pas mal de bonnes comme de mauvaises surprises.

Remerciements au Jera on Air pour l’accréditation et à Jürgen pour les photos.


Vous pouvez retrouver l'ensemble des clichés pris par Jürgen juste ici : PHOTOS DU JEUDI
TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook
AUTEUR : Maxime
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant of...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leur...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....

► AU MEME CONCERT

► COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

► A VOIR ENSUITE