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''Ce qui m’inspire le plus c’est ce que l’on peut s’infliger à soi-même.''

Mercredi 23 novembre 2022

Fabrice Lavollay est un artiste et illustrateur français habitant Bruxelles. Il réalise des affiches de concerts, des pochettes d’album et autre artwork pour des musiciens. Notamment la pochette du dernier album de La Muerte
La Muerte


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. Ses travaux ont été exposés à New York, Paris, Dresden, Los Angeles, Rome, etc.
Juste avant de refermer son exposition à La Zone, nous avons discuté avec l’artiste.
Entrons dans son univers sombre, étrange et souvent décalé.




Bonjour Fabrice, comment vas-tu ?
Bien… Je reviens du concert de Evicshen (en première partie de Clipping) au Magasin4. Je suis donc complètement sourd mais je vais bien.

Peux-tu te présenter en quelques mots pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?
Eh bien je suis illustrateur et graphiste mais pas que, je travaille aussi sur des projets plus artistiques. J’ai fait pas mal d’expos et bossé pour de groupes tels que Napalm Death
Napalm Death


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, La Muerte
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, Brujeria
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, Eyehategod
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, etc. mais aussi pour le Magasin4 pour lequel je réalise les flyers et les affiches.

Comment se passe ton exposition à La Zone en cours actuellement et jusqu’au 26 novembre ?
Nikel. C’est justement une des rares fois où j’expose mon travail perso avec celui pour des groupes et des salles concerts. Ça fait donc beaucoup de choses sur les murs.

Justement, comment as-tu sélectionné ce que tu exposes ?
L’idée ici étant de mélanger les deux, j’ai sélectionné des travaux qui se répondaient visuellement pour qu’il y ai une cohérence malgré les différents rendus et techniques utilisées.

Quel est ton parcours scolaire, artistique?
J’ai d’abord fait La Cambre en graphisme puis j’ai bifurqué vers Saint Luc Bruxelles en illustration où je me suis senti un peu seul au milieu de tous ces futurs illustrateurs/trices pour enfants.

Ton travail est très diversifié et est majoritairement imprégné dans la musique (affiche pour des concerts et festivals, artwork, logo et merch pour des groupes, etc.). Pourquoi ?
Je crois que je suis un musicien frustré (rires). Oui c’est clair que j’adore la musique et que cela reste ma principale source d’inspiration. C’est un lien évident. Ce sont les pochettes de certains disques qui m’ont donné envie de dessiner et c’est très rare que je travaille sans musique.



Comment s’est passé ton travail pour la pochette du dernier album de La Muerte
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?

La Muerte
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c’était pour moi LE groupe belge, du coup ce n’était pas rien de faire cet artwork. Comme j’avais déjà travaillé avec eux sur divers projets (dont le poster pour leur passage au Roadburn), cela a pas mal facilité les choses. C’est probablement leur album le plus noir et le plus lourd et j’espère qu’on a réussi à retranscrire ça visuellement tout en gardant les codes et les symboles qui font l’identité du groupe.

Les ténèbres et le côté sombre de l’homme sont des thématiques qui reviennent souvent. Pourquoi ?
Vaste question. Je crois que ce qui m’inspire le plus c’est ce que l’on peut s’infliger à soi-même… C’est quelque chose d’un peu existentielle et évidemment cathartique quand ça nourrit ton travail. Pas facile à expliquer avec des mots, d’autant plus que la plupart du temps cela reste inconscient.

Y a-t-il d’autres sujets/thématiques qui nourrissent ton travail, ta réflexion artistique ?
Dans mon travail perso, je parle beaucoup de transformation que ce soit thématiquement ou plastiquement. C’est l’idée. Partir d’un point A et ne jamais arriver au point B… mais ailleurs. Souvent, le sujet de mes images vient au fur et à mesure. C’est ça qui m’intéresse et m’amuse. Il y a souvent un lien, une histoire entre mes différents travaux mais je suis le seul à les connaitre. Du coup, ça fonctionne un peu comme des énigmes. Enfin je crois.



Tu habites et travailles en Belgique depuis 1991 (si mes infos sont exactes). Tu as exposé dans différentes galeries et centres d’art à travers le monde (New York, Paris, Dresden, Los Angeles, Rome, etc.). Ceci étant, comment trouves-tu la culture en Belgique et la place des artistes en Belgique ?
C’est chouette. Il y a pleins d’artistes. Je m’occupe des flyers du Magasin4 depuis quasi toujours et j’ai pu bosser avec tellement de chouettes artistes. Après, si tu me parles du fait de vivre de son travail, d’exposer, etc. là évidement c’est autre chose.

Tu me tends la perche, parlons-en (rires) C’est pas évident, je suppose. Qu’est-ce qu’il faudrait pour améliorer la situation ?
Très sincèrement, je ne sais pas vraiment. Dans mon cas, je fais aussi des boulots de commandes très différents, surtout pour le théâtre. La réeforme du statut d’artiste ne me semble pas adaptée à la majorité des artistes plasticiens et je pense qu’elle risque de jeter bon nombres d’entre eux dans la précarité dans 3 ans , si elle est maintenue en l’état.

De manière plus personnelle, qu’écoutes-tu comme musique ? Es-tu sensible à la musique alternative/underground ?
Oui d’office. J’écoute beaucoup de choses différentes et vais voir beaucoup de concerts. Je dirai que je reste quand même dans la frange très alternative que ce soit dans le metal, l’experimental, la noise, le crust, le punk, etc. Ces derniers temps, je bloque bien sur Panzerfaust, Divide and Disolve, Bad Breading, Pyhrron mais aussi des trucs beaucoup plus calmes comme Midwife
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ou Circuit des Yeux
Circuit des Yeux


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Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton boulot de graphiste/illustrateur?
Evidemment travailler pour soi, librement. Pouvoir exprimer tout ce qui me passe par la tête. Mais aussi collaborer en toute liberté avec d’autres pour faire se rencontrer des univers. Quand c’est un échange basé sur le respect et la confiance c’est vraiment top.

Qu’est-ce qui te plait le moins ?
Le travail de commande ou pire, les fausses collaborations qui n’en sont pas en fait. J’en fais le moins possible. Quand on commence à me dire « fais si ou fais ça », ça ne fonctionne quasiment jamais. Il faut que ce soit un échange.

Le compliment qui t’a le plus touché ?
Une copine mosaïste qui s’est assise au milieu d’une de mes expos et qui m’a parlé de mon univers comme si tout cela avait un sens et une cohérence pour elle. J’ai adoré.

La critique qui t’a le plus touché ?
Pas une critique mais les gens qui se foutent de tout et qui te prennent de haut. C’est assez récurant d’ailleurs. A l’expo par exemple, j’ai dû dire deux fois à un gars d’arrêter de se coller contre un tirage fragile qui n’avait pas de vitre. Le gars s’en foutait complément et m’a regardé comme si je portais atteinte à sa liberté d’exister. Là, j’avoue ça m’énerve.

As-tu des choses à annoncer ?
Je serai au De Duystere Markt à Genk le 11 décembre 2022 (Wolvennest
Wolvennest


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y jouera d’ailleurs) mais je crois que c’est archi-complet. Ensuite je vais me concentrer sur mon travail perso en vue de futurs projets et expositions à venir. Ça devient peu à peu ma priorité.
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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