Reportage

Graspop Metal Meeting 2016 - Jour 1 : les pieds dans la boue, la tête dans les étoiles

Dessel (Graspop Metal Meeting), le 16-06-2016

Dimanche 10 juillet 2016



Ce Graspop 2016 allait rentrer dans les annales avant même de démarrer, forcément. Oh, moins pour la qualité de son affiche, située dans ses (bons!) standards habituels, que par des considérations beaucoup plus terre à terre. En effet, après ce printemps particulièrement arrosé, dans quel état pouvait bien se trouver la plaine de Dessel ? Mieux, à quel point fallait-il prendre au sérieux les prévisions météo assez alarmistes pour ce week-end ? Au sortir d’un Rock Am Ring à nouveau marqué par de violents orages (blessés et dernière journée annulée à la clé), et sur fond de rumeurs annonçant un site inondé, le trouillomètre était de sortie pour de nombreuses personnes. A la veille du départ, l’orga’ communiquait d’ailleurs de cette manière.



Mais qui sait ? Connaissant Dessel et son microclimat, un changement brusque de météo pouvant toujours arriver, et en s’armant de beaucoup de patience, les choses semblaient finalement bien jouables. Une réflexion apparemment partagée par le plus grand nombre, le Graspop ayant finalement reçu 155000 festivaliers sur le week-end, record battu.

Après un long trajet, j’arrive à Dessel vendredi en fin de matinée. Le temps de récupérer mon pass et de poser la tente (au passage, merci à Stephan et aux nouveaux amis rencontrés pour l’emplacement providentiel), je suis déjà en retard sur mon ambitieux planning ! Il est donc grand temps de rejoindre le site du festival, dont l’accès connait quelques modifications en raison des mesures de sécurité : deux checkpoints, des portiques, une fouille systématique des sacs... mais un process manifestement bien maîtrisé car ne générant pas de file démesurée ou d’incident majeur à première vue.



Le terrain, lui, se trouve dans l’état hyper gras que l’on redoutait. A ce moment-là du week-end, il ne s’est pas (encore) transformé en mousse au chocolat, mais on remarque aussi que l’orga a disposé un plancher en plastique devant les Main Stage (qui déborde d’eau dès que l’on marche dessus !) et a amené un volume conséquent de copeaux de bois (3000m³ d’après la comm' envoyée en fin de festival). On verra d’ailleurs des camions passer toute la journée : chapeau bas.



Le reste du site a connu quelques aménagements n’ayant rien à voir avec la météo : Metal Market, Grande Roue, Food Trucks. On remarque aussi que les deux grandes tentes blanches formant la Marquee et le Metaldome se ressemblent désormais étrangement, et ont le mérite de reléguer ces satanés poteaux au rang de souvenir.



Malheureusement arrivé trop tard pour Myrkur
Myrkur


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, que j’espérais enfin voir suite à l’annulation d’une partie de sa tournée hivernale en ouverture de Deafheaven
Deafheaven


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, je choisis d’aller me placer devant la Main Stage 2 pour le concert de Soilwork
Soilwork


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. Choix difficile étant donné que Monuments
Monuments


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se produit sur la Jupiler au même moment, mais ayant raté les Suédois sur la première partie de la tournée The Ride Majestic j’avais à cœur de me rattraper, sans parler du plaisir de les voir sur une Main Stage, même à une heure aussi avancée (timing probablement dû à la double charge assumée par Dirk à la batterie). Un plaisir malheureusement vite raisonné par la qualité abominable du son vomi cet après-midi par Speed and co : trop de batterie, trop de basse, guitare lead tellement en retrait que décerner les mélodies relève de l‘exploit, et chant clair aux abonnés absent. Voilà un concert qui s’avère finalement décevant, même si l’on ne sait pas qui est à blâmer. A noter, le final reconnaissable (Nerve) et repris en chœur par les premiers rangs.



Alors que The Winery Dogs
The Winery Dogs


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prend le relais sur la Main Stage et semble bien parti pour nous refaire le même (super) concert que sur sa dernière tournée, je me dirige vers un Metaldome plein à craquer pour Grand Magus
Grand Magus


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, dont les lettres s’inscrivent en rouge sur le joli backdrop ornant la scène. Malgré un dernier album peut-être un peu en deçà, Grand Magus
Grand Magus


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fait de ce concert une réussite en délivrant hymne sur hymne dans son style particulier entre Heavy et Stoner, et en convainquant sans mal un public à fond qui reprend les refrains à l'unisson (les ''oh oh'' retentissent encore à l’issu du set). Le groupe semble d'ailleurs rassembler une fanbase de plus en plus solide et ce premier au Graspop (comme indiqué par JB) ne sera probablement pas le dernier.



L’affiche du vendredi avait pour moi deux grands attraits : sa face Heavy, dont je venais de me payer une belle tranche, et enchaînement Hardcore proposé sur la Jupiler, dotée d’une série de groupe de qualité. A commencer par Turnstile
Turnstile


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, que j’ai par le passé malheureusement raté de trop nombreuses fois, et que j’avais à cœur de voir aujourd’hui, son dernier album (Nonstop Feeling) restant une des meilleurs sorties Hardcore des deux dernières années.



Profitant du retour du soleil, Turnstile
Turnstile


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attire une foule relativement dense, bien énervée, surtout ainsi motivée par l’énergique Brendan, pas le dernier pour partager son micro avec les fans. Venant goûter plusieurs fois aux bras de la fosse, il met un joyeux bordel dans ce concert, autrement bien maîtrisé par ses musiciens qui enchaînent les meilleures compos du groupe à vive allure. Turnstile
Turnstile


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conclut cette communion joyeuse et énergique par le très mélodique Blue By You, chanté par D-Fang (basse) pendant que Brendan réalise un nième slam. Seul reproche à faire à ce terrible concert : sa durée, puisqu’à 15h23 tout est déjà terminé, avec donc plus de 5 (cruciales !) minutes d’avance. A revoir encore et encore !



L’avantage c’est que j’ai alors tout le loisir d’aller me placer dans les premiers rangs du Metal Dome pour Virgin Steele
Virgin Steele


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, dont j’attends impatiemment la prestation, unique sur le continent cet été. Hélas, l’entame sur Dust From the Burning ne s’avère pas à la hauteur en raison d’un son qui gâche un peu la fête. Si on reconnait bien les chansons et qu’il reste possible de hurler les lyrics ultra mélodiques en même temps que David DeFeis (qui réalise une sacré perf’, autant au chant qu’aux claviers), on reste quand-même loin de pouvoir apprécier les compos autant que leurs versions studio. Heureusement, les choses s’améliorent un peu et permettent de profiter de sacrés moments de bravoure (enchaînement Kingdom of the Fearless, Invictus, A Symphony of Steele), bien acclamés par les fans du genre qui prennent leur pied. On ressent même une certaine frustration, notamment concernant le choix interpréter le très long Emalaith qui nous amène déjà au morceau final (et quel final !) The Burning of Rome, repris en chœur à s'en faire péter les poumons par les premiers rangs.



Retour au Hardcore avec un Norma Jean
Norma Jean


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qui réveille littéralement le parterre de la Jupiler Stage ! Forcément, en entamant un set par Blueprints for Future Homes et en se dotant d’un son assez énorme, ça aide. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, le soleil refait aussi son apparition et permet de se délecter de ce concert en tout point réussi des Américains. Très à l'aise, ils naviguent sans peine au gré de leurs différents albums (The Potter Has No Hands, Robots: 3, Humans: 0, Bayonetwork: Vultures in Vivid Color), en se permettant même d'oser proposer une nouvelle compo prometteuse, sans oublier de garder une place pour un titre purement old school avec Creating Something Out of Nothing, Only to Destroy It (introduit par Cory à l’aide de ses lyrics à baise de « bringing a knife to a gunfight »). Epatant !



On ne compte plus les occasions de voir Moonspell
Moonspell


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, mais ce concert du Graspop prend une connotation particulière puisque les Portugais s’apprêtent à interprêter le mythique Irreligious en entier. Pour l’occasion, la Marquee a fait le plein, et l’accueil réservé au groupe semble ravir Fernando alors qu’il entame Opium. En un instant, le Metal gothique de Moonspell
Moonspell


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envahit l’espace et ne nous lâchera pas avant la fin de ce concert très prenant, sonorisé au poil, et bien mis en valeur par des lights superbes. Moonspell
Moonspell


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pousse le souci du détail jusqu’à convier Birgit Zacher pour Raven Claws. En deux mots : classieux et inspiré.



Je n’ai pas honte d’avouer que j’ai pas mal écouté Atreyu
Atreyu


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à l’époque des débuts du groupe, en plein florissement Metalcore. Et même si j’ai peu suivi le retour des Américains il y a maintenant près de deux années, la perspective de les voir m’attire jusque la Jupiler stage. Le groupe a l’air en forme et j’ai droit à ma madeleine de Proust dès le deuxième titre – un Right Side of the Bed du feu de Dieu.



Brandon Saller assure au chant clair derrière sa batterie (un exercice toujours impressionnant), Dan « Karaté Kid » Jacobs pète le feu et le public répond présent avec force de singalongs. Pour l’anecdote, Alex Varkatzas (chant) s’étonne de la vue plongeante de la scène vers les urinoirs proches de la Jupiler Stage, sans l’empêcher toutefois de fondre sur le public pour le final (Lip Gloss and Black). Un moment bien sympathique !



Quitte à réaliser encore un enchainement improbable, je songe alors qu’un peu d’Antichrist me ferait du bien et je me rends donc à la Marquee pour le concert de Dark Funeral
Dark Funeral


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. Un concert qui intervient durant ce moment charnière d’une journée de festival commencée tôt et bien arrosée, l’occasion de se mettre en mode « transe » au son de ce Black typique, mais aussi mélodique que prenant. Quelques coups de pyro dynamisent un show autrement conventionnel mais efficace, assez concentré sur l’album Where Shadows Forever Reign (dont le morceau éponyme conclut le set). Comme on dit : ça fait du bien par où ça passe !



Je m’arrête quelques instants devant la Main Stage pour entendre quelques notes de Megadeth
Megadeth


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, que j’ai vu la veille à la Rockhal de Esch au Luxembourg livrer un concert atomique, mais choisis de suivre mon plan initial et d’aller me placer pour August Burns Red
August Burns Red


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, tête d’affiche de la Jupiler Stage aujourd’hui.



Comme à son habitude, August Burns Red
August Burns Red


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va faire parler la poudre technique et mélodique, bien mise en valeur par la sonorisation décidément réussie de cette petite scène très agréable (un des meilleurs aménagements du Graspop ces dernières années à mon humble avis). Ma dernière expérience avec le groupe remonte à pas mal d’années maintenant, et je suis ravi d’entendre les vieux classiques (Composure, Back Burner) tout comme de découvrir les versions live des nombreux morceaux de Found in Far Away Places, notamment Identity ou Everlasting Ending « pour donner du travail à la sécurité » rajoute Jake. D’ailleurs il n’a pas tort puisque les slams pleuvent durant tout le set. Au moins autant que les leads de grande qualité, dont le groupe n’est pas avare. Une valeur sûre.



Sachant que je vais revoir Amon Amarth
Amon Amarth


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dans quelques jours à la Rockhal (décidément...) je zappe les Vikings et retourne sous une Marquee débordante pour le concert d’Apocalyptica
Apocalyptica


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, déjà commencé.



Ayant connu le groupe à ses débuts, je ne me suis jamais vraiment habitué à leurs morceaux « chantés » et à la présence d’un Franky Perez très investi sur scène. Ainsi, Grace et I’m not Jesus (chanté par Corey Taylor en studio) de l’album Worlds Collide, et House of Chains et Reign of Fear du dernier album (Shadowmaker) récoltent leur lot d’applaudissements mais rien qui ne puisse être comparé avec l’ambiance dégagée lors de l’interpretation des covers en fin de set : Master of Puppets (le public se chargeant du chant !) et Inquisition Symphony. Apocalyptica
Apocalyptica


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en profite d’ailleurs pour annoncer la tournée anniversaire qui suivra dans quelques mois et qui se concentrera sur cette partie inévitable de leur identité.



Afin de m’assurer une transition de qualité avant Black Sabbath
Black Sabbath


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, je dirige vers le Metal Dome pour regarder quelques minutes du set de Zakk Wylde
Zakk Wylde


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, sans m’attarder puisqu’ayant déjà vu le bonhomme quelques semaines auparavant retourner l’Atelier de Luxembourg. Il est de toute façon grand temps d’aller se positionner pour l’apothéose de la journée.



La tournée d’adieu de Black Sabbath
Black Sabbath


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constitue évidemment l’une des grandes motivations pour la venue de nombreuses personnes en ce vendredi. De la fosse à la terrasse VIP (aux premières loges), la Main Stage fait le plein et un esprit de communion s’installe alors dès le début du set. Une entame sur Black Sabbath, alors qu’il fait (presque malheureusement) encore jour et que la pluie a bel et bien décidé de ne pas nous embêter aujourd’hui. Si l’on ne s’attarde pas sur le chant de Ozzy (pas des plus justes, mais pas non plus complètement aux fraises comme on a pu le connaitre), c’est bien le son qui marque d’entrée de jeu. CE son à la Black Sabbath
Black Sabbath


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, parfaitement rendu, lourd, prenant, enveloppant, exactement ce que l’on recherche chez le Sab’ et qui nous fait complètement pardonner le manque d’allant de Iommi et Butler, dont le statisme relatif se voit bien compensé par de jolis lights et quelques projections.



Piochant essentiellement dans son éponyme, Paranoid et Master of Reality (quelle setlist !), le groupe enchaine ensuite avec le délicieux Fairies Wear Boots et After Forever. Ozzy joue un peu avec le public (le traditionnel « I can’t hear you ») sans en faire des tonnes, présentes ses musiciens et garde sa pêche pour ses lignes de chant. C’est que, maintenant bien lancés, les Anglais enchainent les hits absolus. Into the Void alourdit encore plus l’atmosphère, Snowblind rencontre un succès dingue, solo démentiel et final repris en chœur par le public à l’appui, avant un Behind the Wall of Sleep qui nous fait retourner aux prémices du groupe.



Maintenant arrivé au milieu du set, l’indispensable basse de Geezer Butler introduit un N.I.B incandescent, porté par un Ozzy au top et à nouveau magnifié par un solo atomique d’un Tommy Iommi impérial. Hand of Doom apporte ensuite la touche lugubre attendue, puis Rat Salad permet à Tommy Clufetos de se mettre en valeur le temps d’un solo. Vient alors le temps du Iron Man, porté par ce riff reconnaissable entre mille, et repris à foison par un public manifestement conquis (les oh oh pleuvent).

Assez curieusement, Dirty Woman vient prendre le relais avant qu’Ozzy n’introduise ce terrible pavé issu de Master of Reality : l’énorme Children of the Grave, au rendu impensable, et parfaite conclusion de ce set épique. Une conclusion qui n’en est pas une puisque Black Sabbath
Black Sabbath


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revient très rapidement sur scène pour conclure ce concert d’adieu comme il se doit avec le hit indémosable qu’est Paranoid. Difficile de jouer au blasé : Black Sabbath
Black Sabbath


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s’est assuré une sortie assez inoubliable ce soir.



Et comme si cette tête d’affiche ne suffisait pas, c’est bien King Diamond
King Diamond


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qui prend le relais sur la Main Stage 2. Certes, la plaine s’est un peu vidée, mais les connaisseurs et les fans ne perdent pas une miette du spectacle (car cela en est bien un) proposé par King Diamond
King Diamond


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. On le sait, c’est en effet Abigail qui est mis à l’honneur sur cette tournée particulière de quelques dates, mais les six premiers morceaux du set sont consacrés à un best of du King (Welcome Home, Sleepless Nights, énorme, Halloween, Eye of the Witch) et de Mercyful Fate
Mercyful Fate


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(Melissa et Come to the Sabbath).



Quel show ! Décor recherché (ces escaliers...), lumières superbes, guitares cristallines, solos épiques et ce chant si particulier de King Diamond
King Diamond


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, tout y est. Retenti alors l’intro de Abigail, joué ensuite en entier, comme prévu, pour le plus grand plaisir des fans. Clairement, ça en jette, et on en oublie le froid et la fatigue accumulée pour suivre ce dernier concert de la journée avec délectation.



Voilà donc qui conclut une première journée très dense, ayant tenu toutes ses promesses malgré cette météo pénible, et justifiant sans peine les efforts consentis par chacun pour se rendre sur site. Encore deux jours à suivre !

Crédits photos : Graspop Metal Meeting

Remerciements à l'organisation du Graspop pour l'accueil !

Jour 2 : http://www.shootmeagain.com/livereports/779_graspop2016jour2noircestnoir


Jour 3 : http://www.shootmeagain.com/livereports/780_graspop2016jour3lafetedestetesdaffiche

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