Reportage

Dynamo Metal Fest 2025 : Jour 1 - Un warm-up de luxe pour un 10eme anniversaire tout en nostalgie

Eindhoven (IJssportcentrum), le 15-08-2025

Samedi 23 août 2025



Aujourd’hui, direction les Pays-Bas et plus particulièrement la ville d'Eindhoven pour le dixième anniversaire du Dynamo Metal Fest : un festival créé sur les cendres du Dynamo Open Air, dont l’édition mythique de 1995 aura marqué de nombreux métalleux d’une part par son affiche (composée notamment de Paradise Lost
Paradise Lost


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, Machine Head
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, Biohazard
Biohazard


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ou encore Type O Negative
Type O Negative


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) et d’autre part par son affluence exceptionnelle de plus de 118.000 spectateurs ! Un petit frère certes plus modeste mais avec de nombreux atouts à faire valoir a donc vu le jour en 2015 et dont la première édition au prix de 15€/la journée avait déjà fait forte impression. Alors certes, c’était bien avant le Covid mais surtout bien après la crise de 2008. Et pour pratiquer des prix pareils, comme on dit chez nous : « il fallait les avoir bien accrochées »… Le festival a pu mûrir au fil des ans, proposant toujours une affiche de qualité à un prix plus qu’abordable et a même pu se développer jusqu’à passer sur trois journées depuis l’année dernière.


Petite présentation des lieux qui nous accueillent durant ce long week-end de l’Assomption. Un cadre assez inédit puisqu’il s’agit de l’IJssportcentrum, un centre dédié au patinage artistique, au patinage de vitesse et au hockey sur glace. Deux scènes se font face en plein centre du complexe extérieur au milieu duquel se dresse une pelouse ayant déjà bien souffert de la chaleur…

Et pour fêter ce jubilé en grande pompe, le festival s’est offert un warm-up d’exception en reprenant 3 groupes présents il y a 30 ans déjà à savoir Nailbomb
Nailbomb
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, Paradise Lost
Paradise Lost


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et Fear Factory
Fear Factory


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. L’ajout de Mastodon
Mastodon


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et Opeth
Opeth


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en têtes d’affiche sont autant de cerises sur le gâteau qu’un pâtissier sous acide aurait balancées à pleines poignées, histoire de rappeler à tout le monde qu’ici, on ne fait certainement pas dans la demi-mesure. Un menu musical gargantuesque, arrosé de bière fraîche mais servi bien brûlant. Voilà donc à quoi nous pouvions nous attendre…



Nous sommes le vendredi 15 août 2025, il fait 31° au thermomètre – 10 ans après notre première venue, nous revoici donc au même endroit. Plus âgé, plus fatigué mais proportionnellement avec moins de cheveux gris que Max Cavalera n’a eu de groupes… Et quand on parle du loup… Qui voilà qui arrive ? Max La Menace et son projet Nailbomb
Nailbomb
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, actifs de 94 à 95, déboulent sur scène alors qu’une foule de fans est toujours bloquée à l’entrée à la suite d’un petit couac au niveau de la sécurité. Résultat : le groupe commence son set devant un public clairsemé mais Maxou n’en a cure et il vocifère déjà à grands coups de « FUCK, FUCK, FUCK » tel un prêtre blasphémateur (oxymore), pendant que Jackie Cruz martèle sa basse comme si elle essayait de tuer un buffle à mains nues. On se délecte inlassablement de ce thrash indus’ illustré à l’arrière-plan par ces images de fin de monde et quel plaisir de redécouvrir « Point Blank », cet album mythique et unique de leur discographie et dont la pochette a bien marqué les esprits. Chez les Cavalera, c’est bien connu, on aime être en famille. C’est ainsi que le fils de Max, Igor Amadeus, a intégré cette reformation et est aussi bon hurleur que son père était doué pour la coiffure. Bref, une performance introductive de haut niveau qui fut versée pour nous et pour la multitude, en rémission des péchés.



Contre toute logique ou peut-être à cause d’un tirage au sort douteux, Paradise Lost
Paradise Lost


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joue avant Fear Factory
Fear Factory


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. Oui, avant. C’est un petit peu comme si Beethoven passait en première partie d’un concerto pour scies sauteuses... Alors, pour ceux qui dorment au fond de la classe : je rappelle que Paradise Lost
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, ce n'est pas juste un nom piqué à un poème de John Milton. Non, non, non ! Ces gars-là traînent leurs guitares depuis 1988 et ont commencé avec un death-doom crasseux avant de se muter en papes du metal gothique et mélancolique. Dès l’arrivée de Nick Holmes et de sa bande, les festivaliers déjà positionnés stratégiquement à la barrière se redressent soudainement comme si on allait distribuer des vinyles gratuitement. Ils ouvrent le concert avec Enchantment, puis plongent directement dans la naphtaline avec Pity the Sadness. Et là, surprise : ça applaudit, ça crie, ça connaît même les paroles. Mieux encore, il y a dans la fosse une quantité étrangement élevée de jeunes gens (mais des vrais jeunes, hein, genre avec des genoux fonctionnels et tout hein, et qui n’ont aucun souvenir de la redevance audiovisuelle). Égal à lui-même, Nick Holmes et son humour de comptable anglais, dégaine son téléphone, filme la foule et lâche ceci : « C’est pour les enfants à la maison. Mais bon, comme ils s’en fichent, j'vais la garder pour moi ! ». Une ambiance teintée de sarcasme britannique, servie à température ambiante comme on les aime. Tout le monde semble prendre un pied monstre, notamment Aaron Aedy dont la bonhomie fait plaisir à voir et Gregor Mackintosh qui balance des riffs simples, mais tellement savoureux. Les classiques As I Die, No Hope in Sight ou encore Say Just Words s’enchaînement et c’est un véritable bingo gagnant que l’on coche sans vergogne. Et puis bam ! Sans prévenir, ils balancent Ghosts et tirent leur révérence comme s’ils partaient chercher le pain. Bref, Paradise Lost
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: ils n’ont plus rien à prouver, mais ils continuent quand même de le faire, juste pour nous rappeler que, parfois, ce sont encore dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes.



Bon, petite pause bienvenue ensuite ! On va faire un petit tour du propriétaire, histoire de zieuter comment le festival a été bricolé cette année. Alors déjà, un premier constat : il y de la place ! Pas besoin de jouer à Tetris avec ton voisin pour respirer, c’est toujours agréable. Et alors le plus beau dans tout ça ? Pas de files interminables au bar. Les fameux pichets sont de retour, et c’est même devenu carrément un accessoire de mode pour certains. Les gens se baladent avec ça accroché au pantalon, façon médaille de guerre. On dirait que chaque pinte bue leur rapporte un galon. On a même croisé un type qui faisait du slam avec deux pichets pleins sans renverser, un vrai héros national celui-là ! Alors évidemment, la bière est partout, on est bien aux Pays-Bas. Dans les gobelets, sur le sol, sur ton t-shirt… et si t’es pas prudent, bientôt dans tes pompes ! Mais au moins, pas besoin de faire la queue trois heures pour ça… On passe faire un petit coucou à Max Cavalera en train de signer quelques CD au stand Metalfan qui porte bien son nom, on constate que la tribune VIP trône désormais au milieu du terrain et un metal market a été relogé derrière la grande scène sur la gauche. L’occasion d’aller saluer l’association No Guts, No Glory, qui passe le week-end à réceptionner de vieux t-shirts de groupes plus portés depuis longtemps et les revendre afin de reverser les bénéfices à la lutte contre le cancer. Grand respect à eux !



Retour sur scène… et là, boum badaboum boum boum : Fear Factory
Fear Factory


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! Quel plaisir de revoir ce bon vieux Dino Cazares prêt à faire rugir sa guitare comme un vieux moteur diesel qui refuse le contrôle technique. À ses côtés, Milo Silvestro, qui hurle plus fort que Burton C. Bell n’a jamais osé dans ses meilleurs jours. Bien que son chant clair ne remporte pas encore tous nos lauriers personnels, c’est industriel, c’est brutal, ça tape comme une perceuse Black & Decker (on n’pouvait pas citer de marque ? ah merde ! bon bah vous faites comme si vous n’aviez rien lu...). Et dans le pit, c’est un énorme nuage de poussière qui se forme, et on ne vous le cache pas : dans tout ce bazar, on n’est pas loin de croiser Mel Gibson ! Les premiers rangs ont perdu deux litres de sueur et la moitié de leur audition rien que sur Self Immolation. Alors la setlist va forcément piocher dans le cultissime « Demanufacture » et on nous balance même Your Mistake, une reprise d’Agnostic Front
Agnostic Front


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, histoire de casser encore un peu plus les nuques déjà fortes endolories. Et quand ils repartent sur Big God/Raped Souls (plus joué depuis 1994 !), la foule explose à coups de bon gros circle pits dans l’arène. Bon, ok, la batterie et la basse cognaient tellement fort qu’elles recouvraient parfois un peu trop la voix. Mais franchement, tout le monde s’en foutait ! Petite surprise réserver aux fans du feu Dynamo Open Air : un final détonnant avec le triptyque Shock/Edgecrusher/Linchpin ! Le résultat ? Plus de voix, plus d’oreilles, plus de jambes… mais un sourire collé au visage pour encore longtemps ! La boucherie fut totale mais magistrale !



On s’apprête ensuite à accueillir les Pink Floyd du metal moderne, les architectes du metal progressif, des mecs tatoués qui te construisent des riffs comme d’autres construisent des cathédrales : solides, gigantesques, tu comprends pas toujours tout… mais c’est tellement beau ! Je veux bien sûr parler de Mastodon
Mastodon


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. Ça écrase, ça cogne, ça grogne mais en même temps ça te sort des mélodies planantes qui pourraient accompagner un voyage spatial sous acide. Et surtout, ça rameute toutes les générations… La relève est clairement assurée à l'image de ces gamins pris en flagrant délit de crowdsurfing ! À l’instar de Paradise Lost
Paradise Lost


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, ils ont eux aussi changé de style à peu près autant de fois que moi de mot de passe Gmail : sludge, prog, stoner, des albums-concept sur les 4 éléments ou encore sur des trucs que même Tolkien aurait trouvés chelous… Bref, tout ce qu’on aime ! C’est l’occasion de découvrir la talentueux Nick Johnston, le remplaçant de Brent Hinds congédié du groupe il y a 5 mois à peine et dont on apprendra, au moment de l'écriture de ces mots, la triste disparition dans un accident de moto du côté d’Atlanta… *Repose en paix, Brent ! Merci pour la musique, les souvenirs impérissables et les concerts fabuleux !*

Mais pour l’heure, c’est bien la prestation du jour qui nous intéresse et le concert démarre en trombe avec Tread Lightly et The Motherload. Ambiance torride à la fois sur scène et dans le public. C’est open bar : tout le monde chante le refrain comme s’il s’agissait d’un hymne national. Et pour Crystal Skull ? Un cadeau bonus avec des vagues de crowdsurfers qui passent au-dessus de ta tête et où tu passes ton temps à protéger ta bière comme s’il s’agissait d’un nouveau-né. Je reste toujours autant bluffé par le batteur Brann Dailor qui non seulement cogne sa batterie comme si elle lui devait de l’argent mais qui en plus chante en même temps. Déjà qu’ouvrir une canette en tapant du pied me demande une coordination de ninja… Alors lui, franchement respect ! Ses duos avec Troy Sanders ? Pas toujours parfaits, mais franchement, l’énergie est dingue et le concert file à la vitesse de la lumière. Un final tsunamiesque avec Blood and Thunder illustré par des visuels psychés nous donne l’impression d’avoir gobé un champignon fluorescent. Et pour finir en beauté : une reprise de Supernaut de Black Sabbath
Black Sabbath


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, histoire de rendre hommage à ce bon vieux Ozzy. Il est fort à parier que ce dernier aurait apprécié et validé la performance… enfin… si quelqu’un lui avait expliqué où il était et qui étaient ces braves gens…



Et le bouquet final de cette première journée revient donc à Opeth
Opeth


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. Ces Suédois sont un p’tit peu les caméléons du metal. Ils ont commencé avec du death metal brutal, puis ils ont bifurqué vers le progressif, puis vers le folk, le blues, un peu de jazz… bref, c’est le seul groupe capable de passer d’un riff qui t’arrache la tête à une ballade qui ferait pleurer ta mémé. Et au centre de tout ça : Mikael Åkerfeldt, le roi du pince-sans-rire qui balance à la foule : « C’est toujours aussi bizarre de voir autant de monde pour des types d’âge mûr venus de Suède ! ». Eh ben oui, Mikael, mais quand tu growls comme un démon et que tu chantes comme un ange, bah voilà les gens se déplacent hein y a pas de secret… Le concert commence avec un titre du dernier album (The Last Will and Testament) : ça part lourd, ça devient rêveur, puis ça repart brutal, et toi tu passes du headbanging au slow sans rien comprendre. Puis débarque Master’s Apprentices, un riff qui tombe comme un marteau piqueur : demain, c’est sûr c’est torticolis garanti ! Bon, je t’avoue : parfois, dans les passages prog qui durent trois siècles, je décroche un peu… mais c’est justement ça qui rend les explosions heavy encore plus jouissives. Genre tu piques du nez… et BOUM, double pédale dans ta tronche. La voix de Mikael, c’est bien sûr l’arme secrète. Ses growls enterrent la moitié des vétérans du death, et en deux secondes, il repasse à un chant clair digne d’un crooner. Tranquilou bilou… Le public ? Chaud bouillant. Ça secoue des têtes, ça joue de l’air-guitar, de l’air-batterie, certains dansent comme si Opeth
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avait pondu Despacito. Et quand Ghost of Perdition débarque, c’est rugissement bestiaaaaal ! « Je voudrais déjà être roiiiiiiiiiiiiiiiii ». Oula je m’égare un peu, là ! Le groupe termine avec Deliverance, un morceau qui monte, monte, monte… jusqu’au final qui te laisse lessivé. Un véritable orgasme musical.



Résultat des courses : Opeth
Opeth


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a clôturé cette première journée comme des saints patrons magnanimes et célestes ! Bonne chance pour passer après ça. Il le faudra bien pourtant ! Je vous retrouve bien vite afin d’évoquer la seconde moitié de la deuxième journée du festival...

Ce live report est dédié à la mémoire Nicolas Georges, photographe faisant partie de notre équipe et disparu bien trop jeune...

Remerciements au Dynamo Metal Fest

Ce live report est également disponible sous format vidéo via ce lien :



Texte, photos et vidéo : Panda
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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...

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