Reportage

Retour sur le 19eme Durbuy Rock Festival

Bomal-sur-Ourthe (Durbuy Rock Festival), le 10-04-2015

Mercredi 15 avril 2015



Loin des festivals pognons où il fait soi-disant bon d'aller se montrer, il existe encore en Belgique quelques petits festivals qui passent le cap des années en évitant le piège de la faillite. Et de ceux-ci, le Durbuy Rock Festival en est sans doute l'un des plus représentatifs. Lancé en 1997, le DRF, comme on l'appelle, établit chaque année ses quartiers dans le complexe omnisports du village de Bomal-sur-Ourthe, en province du Luxembourg. Habituellement peuplée d'environ 1100 habitants, cette commune voit, chaque année à la mi-mai, sa population tripler et sa tranquillité s'effacer au profit de deux jours dédiés au metal ainsi qu'à ses dérivés. Et même s'il y en a qui ça ne plait pas, l'ensemble du village a fini par s'accommoder de cette troupe de chevelus tatoués qui vient user les semelles de ses bottines sur le macadam de la Petite Batte, ce chemin qui longe l'Ourthe et qui conduit à l'entrée du festival.


CARACH ANGREN
CARACH ANGREN


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Cette année, premier point positif: la météo! Avec ses 19°, la journée du vendredi n'a pas encore accouché de ses premiers décibels qu'elle est déjà une réussite. Côté musique, si les Belges de Doganov
Doganov


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et de Ardenne Heavy
Ardenne Heavy


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ainsi que les Luxembourgeois de Sublind
Sublind


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ouvrent le bal, ce sont les Hollandais de Carach Angren
Carach Angren


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qui font office de première attraction de la journée. Les visages peints en noir et blanc, nos voisins du Nord respirent la sympathie et portent à nos oreilles leurs douces mélodies typées horror black metal! Encore occupée à prendre l'apéro, la majorité du public regarde cette prestation exubérante en sirotant une bibine pendant que certains jouent quand même déjà des cervicales. Signés chez Season of Mist, Carach Angren
Carach Angren


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venait nous présenter son quatrième opus, This Is No Fairytale, sorti en février et, pour peu qu'on aime le style, celui passe plutôt bien en live.


SUBROSA
SUBROSA


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Du côté de la scène extérieure, les Américains de SubRosa
SubRosa


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nous assènent une première dose de doom surpuissante qui n'aura certainement pas risqué de décorner quelques bovins broutant paisiblement dans les environs. Puissante, la musique du quintet originaire de Salt Lake City s'appuie sur la voix de sa chanteuse, mais aussi sur l'apport des deux violons électriques qui viennent apporter une brin de folie épileptique à une musique d'une lourdeur appétissante.


ALESTORM
ALESTORM


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Sans nous donner aucun répit, la programmation du DRF nous sort juste après l'une de ses têtes d'affiche du vendredi. Festifs et déjantés, les Ecossais de Alestorm
Alestorm


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boutent le feu au hall Sassin et lancent cette 19eme édition pour de bon avec leur Pirate Metal. Si cette dénomination a de quoi amuser, tout comme le jeu de ces gais lurons, la terminologie est loin d'être usurpée. Fringués comme des boucaniers, les membres de la bande laissent en effet transpirer leur univers de forbans, que ce soit dans le look qu'ils affichent ou dans leurs paroles. Seul différence, ces pirates-là ne sentent étonnement pas le rhum! Fort quatre albums, dont le dernier signé sur Napalm Records est sorti fin 2014, Alestorm
Alestorm


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impressionne et transforme la fosse en une mer agitée! Dans le public, ça pogotte, ça se bouscule et ça sent le pirate en sueur. Pas de quartier, les hostilités sont lancées!

Suivra ensuite un intermède d'une teneur bien plus lourde signé par les Ricains de Thou
Thou


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. Leur sludge crasseux fait alors bien plus que nous dépoussiérer les tympans. Brute de décoffrage, leur musique provoque chez certains de lents mouvements de nuque se prolongeant dans toute la colonne vertébrale. Pour le reste, leur sauce est au final assez répétitive.


SATYRICON
SATYRICON


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Viendra ensuite la première (semi)déception de la soirée avec le set limite insipide proposé par les Norvégiens de Satyricon
Satyricon


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. Bien qu'ils n'y ait rien à redire à la qualité de leur prestation musicale, l'envie ne semblait pas y être à 100%, du moins du côté de Satyr, le vocaliste du groupe. Emmenant avec eux leur excellent album éponyme, leur huitième, sorti en septembre 2013, la bande à Satyr et à Frost (batterie) a dû compter sur ses guitaristes pour donner au show un peu plus d'intérêt. Après une heure, même s'ils reçoivent un flot d'applaudissement de la part du public, de notre côté, nous restons sur notre fin. Annoncé logiquement en tête d'affiche, on aurait peut-être pu en attendre un peu plus.


LIFERS
LIFERS


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Ce qui devait alors s'avérer être une soirée dédiée au black metal tourne malheureusement en noeud de boudin (heureusement dans la région il est plutôt bon) avec l'annulation de la venue des Bruxellois de Enthroned
Enthroned


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. En plus de 20 ans de carrière, ces maîtres du black metal made in Belgium ont acquis une réputation qui a largement dépassé nos frontières, ce qui les tient bien souvent éloignés des scènes du Plat pays. Suite à des problèmes de santé rencontrés par son chanteur, le groupe est contraint d'annuler sa venue à la dernière minute. The show must go on! Heureusement, les Liégeois de Lifers
Lifers


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, qui devaient seulement jouer le lendemain sont déjà dans les parages. Appelés à la rescousse, ils profitent de l'occasion pour se la jouer tête d'affiche, un rôle qu'ils auront, au final, tenu d'une bien belle manière vu l'énergie déployée sur scène.


EYEHATEGOD
EYEHATEGOD


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Et ce n'est pas fini! Clou de la soirée, la venue des Ricains de Eyehategod
Eyehategod


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est compromise. Programmé à 1h du matin, le groupe perdu dans les environs est à la limite d'annuler sa venue. Programmé plus tôt dans la journée au Roadburn Festival en Hollande, le combo made in New Orleans finit par arriver. La salle, à moitié vide à cette heure tardive résonne alors tout de même au son bien lourd du sludge de ce monument de la scène NOLA. Quatorze ans après son dernier opus, EYG revient alors en 2014 avec un cinquième album éponyme plus qu'attendu. Marqué par ses années d’addictions à la drogue et par une vie qui ne l'aura pratiquement jamais épargné, Mike Williams (chant) est bien là et, malgré son air ahuri, a plutôt l'air de tenir la forme. La machine se met en route et assomme alors avec ses riffs acérés. Et même si leur set ressemble plus a une jam entre pote plutôt qu'à un concert, le peu de monde encore présent assiste alors à l'un des meilleurs concerts de la soirée.

3h30 extinction des feu. La sécurité vient essayer de mettre dehors les derniers assoiffés lorsque les membres de EYG viennent tenter de faire rouvrir le bar, sans succès.

SAMEDI


AQME
AQME


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Le lendemain, alors que beaucoup dorment encore ou sont seulement occupés à arriver, le DRF rouvre ses portes peu avant midi et nous offre trois groupes belges en guise de réveil. Stand For Truth
Stand For Truth


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, Feed Them Lies
Feed Them Lies


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et Lifers
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, que l'on retrouve, ouvrent le bal et nous régalent par leur énergie. Ce samedi sera également l'occasion pour les habitués de retrouver quelques groupes déjà passés par Durbuy, comme les Parisiens de AqME
AqME


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qui y faisaient leur retour. Annoncé comme tête d'affiche il y a presque 10 ans, lors de la période où le metal français et francophone avait le vent en poupe, AqMe
AqMe


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, il faut l'avouer, n'est plus que l'ombre de ce qu'il était. Si le style a quelque peu changé, le résultat n'y est plus et la salle peine à se réveiller malgré l'énergie déployée par Vicent Peignart, le nouveau chanteur du groupe.


BLACK BOMB A
BLACK BOMB A


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L'ambiance sera par contre à son comble lors des concerts d'autres Français. D'abord avec Black Bomb A
Black Bomb A


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et ensuite avec Dagoba
Dagoba


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. Les premiers, forts du retour de leur paire de chanteurs emblématique semblent vivre une seconde jeunesse et nous reviennent avec Comfortable Hate, un nouvel album tout juste sorti sur le label At(h)OME. Arno et Poun, à nouveau réunis au chant, mènent une vie d'enfer au public qui, de son côté, ne sait plus où donner de la tête.



Deux heures après Black Bomb A
Black Bomb A


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, ce sont les Marseillais de Dagoba
Dagoba


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qui foulent à leur tour les planches du hall omnisports à leur tour. Actifs depuis 1997, le combo toujours emmené par ce diable de Shawter au chant, donne là l'une des prestations les plus remarquées de cette 19eme édition du DRF. Arrivant également avec un nouvel album sous le bras, Dagoba
Dagoba


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n'en oublie pour autant pas de ravir ses fans de la première heure en passant en revue une bonne partie de ses six autres opus. Au menu: pogo et wall of death, of course!


OBEY THE BRAVE
OBEY THE BRAVE


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La scène extérieure est quant à elle squattée par toute la troupe emmenée par les Canadiens de Obey The Brave
Obey The Brave


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. Tournée européenne oblige, pour les avoir, ce qui était en soi une belle occasion pour l'organisation, il fallait également se farcir les trois groupes de la tournée, à savoir les Américains de Kublai Khan
Kublai Khan


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et les Anglais de Napoleon
Napoleon


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et de Malevolence
Malevolence


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. A l'extérieur ça se la joue donc metalcore, pour la plus grande joie des p'tits jeunes du coin qui font aller leurs bras et leurs jambes dans tous les sens! Pas facile de traverser le pit et encore moins une bière à la main! Toujours est-il que si l'après-midi nous aura semblé long, force est d'avouer que les Canadiens de Obey The Brave
Obey The Brave


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et leur énergie débordante nous aurons livré l'une des meilleurs prestations de l'après-midi.


MADBALL
MADBALL


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Juste après, le hall Sassin accueille l'une des légendes de la scène hardcore new yorkaise! Seize ans après leur premier passage au DRF en 1999, les Américains de Madball
Madball


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revenaient fouler le sol des Ardennes belges avec, cette fois, un onzième album dans leurs valises. Pendant 1h10, la bande à Freddy Cricien (chant) a asséné un énorme coup de massue au public qui s'était déplacé en masse pour l'occasion. Faut dire, que même si l'on n'est pas un fan de hardcore, Madball
Madball


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fait partie de ces groupes qui se respectent et s'apprécient en toutes circonstances.


ROMANO NERVOSO
ROMANO NERVOSO


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Le reste de la soirée prend par contre une tournure plus surréaliste. Sur le coup de 21h, les enceintes de la scène extérieure crachent un son plus bluesy et un énérgumène bien connu de la scène rock belge sort de l'ombre, son panneau La Louvière sous le bras! Giacomo, le chanteur de Romano Nervoso
Romano Nervoso


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ne laisse pas le temps aux présentations et attaque directement avec quelques titres ultra pêchus qui l'emmèneront d'ailleurs faire un sacré détour dans la fosse. "Salut les gars, on ne fait pas du metal, mais on n'est pas des tapettes", lance-t-il au public de métaleux qui le regarde abasourdi. "Vous manquez de couleur avec vos pulls noirs, mettez du rose, du vert ou de l'orange, c'est moins triste!", ajoute-t-il. Les couilles enveloppées dans un spandex à paillettes dorées, le Giac se la joue rockstar et ça marche! Son blues rock bien dur finit par déchaîner la foule. Pari gagné! Après une bonne heure d'un set durant lequel le frontman louviérois aura vidé un paquet de clopes et sifflé une demi bouteille de bourbon, ce qui lui vaudra une belle gamelle plus tard dans la soirée, Romano Nervoso
Romano Nervoso


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quitte la scène en reprenant "Aline" de Christophe en guise de dernier pied de nez à un public qui, à la base, n'était pas entièrement acquis, mais qui à la fin l'était complètement!


SKIP THE USE
SKIP THE USE


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Dans le hall Sassin, une autre grande gueule, française cette fois, monte sur les planches. Matt Bastard, le chanteur du combo français Skip The Use
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l'avoue d'entrée de jeu: "On va être clair, on ne sait pas ce qu'on vient branler ici et vous, c'est pareil, vous ne savez pas ce qu'on vient branler ici non plus, alors on va en avoir rien à branler pendant une heure, ok?" Le message est passé. Faut dire que Skip The Use
Skip The Use


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, c'est devenu la grosse machine pop rock de l’Hexagone. Signés chez Polydor et Universal, les Nordistes s'apparentent désormais plus à des stars du showbiz qu'à des rockeurs rebelles. Mais qu'à cela ne tienne, le groupe s'est taillé au fil du temps une sacré réputation scénique et va nous prouver qu'elle est loin d'être usurpée. Et si la majeure partie de leur répertoire n'est effectivement pas du goût de tout le monde, Skip The Use
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peut s'appuyer sur son arme secrète: son chanteur. Résultat, après une grosse heure de set entrecoupé de petites interventions signées Matt Bastard, le public du DRF s'ose même à tenter de rappeler le groupe sur scène. Bref, le pari est de nouveau gagné!


THE EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND
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Derniers à jouer à l'extérieur, les Liégeois de The Experimental Tropic Blues Band
The Experimental Tropic Blues Band


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font partie des groupes belges incontournables surtout depuis la sortie de leur dernier album-concept: The Belgians. S'inspirant du thème de la belgitude, les trois comparses ont inventé un show tant auditif que visuel en s'appuyant sur un montage vidéo des plus surprenant. Niveau son, tout commence par la Brabançonne jouée à la Hendrix, amplis à fond et distorsion poussée à l'extrême. Sur l'écran, différents thèmes sont abordés: la gastronomie, la royauté, l'actualité, le sport,... Bref, tout ce qui fait que la Belgique est ce qu'elle est. Original, mais peut-être trop éphémère, ce show en impose pour celles et ceux qui le découvrent pour la première fois, mais finit malheureusement par fatiguer une bonne partie du public qui préfère se réfugier au chaud dans l'antre du hall Sassin.


SKINDRED
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En guise d'apothéose, l'organisation du DRF nous a gardé du gros pour clôturer cette deuxième journée de festival puisque ce sont les Gallois de Skindred
Skindred


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et leur frontman complètement décalé qui ont pour tâche de mettre un terme à cette 19eme édition du festival. Inclassable, le groupe emmené par Benji Webbe au chant touche à une flopée de styles différents. Du metal au reggae en passant par le punk et le rap, le cocktail a de quoi étonner, mais, bizarrement, la sauce prend sans trop d'effort. Il faut dire que Skindred
Skindred


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peut s'appuyer sur un très gros jeu de guitare, mais surtout sur la présence scénique de son frontman. Festif, drôle et puissant, le set de Skindred
Skindred


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finira de nous mettre sur les rotules.

Du côté de l’organisation, on peut se targuer d'avoir une fois de plus réussi son coup en ayant proposé une affiches audacieuse qui, au final, se rapprochait des meilleures jamais programmées à Durbuy. L'année prochaine, le DRF soufflera ses 20 bougies donc une conseil: achetez vos préventes à l'avance car il risque bien d'y avoir du très lourd!
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