Reportage

Hellfest Open Air 2025 : Jour 3

Clisson (Hellfest Open Air), le 21-06-2025

Vendredi 11 juillet 2025



Les 38°C pèsent sur les corps et les esprits. Crème solaire, bière en modération et abnégation : Hellfest Day 3, c’est parti !


Côté Warzone, le hardcore règne en maître, brut et sans compromis, alors que la Temple convoque les spectres et les esprits de la forêt. Entre moshpits déchaînés et envolées atmosphériques, cette journée navigue entre la rage du bitume et la contemplation noire. Un samedi à deux visages, et autant de façons de se faire laminer les tympans.

Pest Control
Pest Control


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– Warzone (12:15–12:45)
On attaque cette troisième journée avec une décharge de thrash crossover signée Pest Control
Pest Control


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, formation britannique qui tape là où ça fait mal. Leur mélange de hardcore, de punk et de thrash old school sent bon le béton londonien et les squats fumants. Malgré l’horaire ingrat, les riffs crissent comme des lames de rasoir, et le set plante d’entrée un drapeau : aujourd’hui, la Warzone n’est pas là pour plaisanter. Si vous êtes fervent amateur de hardcore, on vous conseille d’y faire votre trou. Très bons lors de leur passage à l’Ancienne Belgique il y a quelques mois (avec Knocked Loose
Knocked Loose


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, Harm’s Way
Harm’s Way


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et Basement
Basement


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), Pest Control
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a cette fois-ci labouré le pâturage français.



Spy
Spy


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– Warzone (13:35–14:15)
Le hardcore made in Bay Area débarque avec Spy
Spy


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, l’un des nouveaux visages les plus rageurs de la scène américaine. Pas de place pour les subtilités : ça cogne, ça gueule, et ça galope à toute vitesse. Une musique aussi brève que brutale. Les poings, les pieds, les crânes commencent à fendre l’air comme des ventilateurs. Si seulement ce ballet violent pouvait nous fournir un brin d’air frais… Au moins, on peut se faire légèrement asperger par la salive des aboiements du frontman Peter Pawlak, qui parade comme un rottweiler à peine retenu par une chaîne. Une bonne tabasserie qui fait du bien et qui réveille !



The Chisel
The Chisel


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– Warzone (15:10–15:55)
Mi-hooligan, mi-guerrier de la rue, The Chisel
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débarque avec son Oi! punk hardcore, comme une baston à la sortie d’un pub anglais. Hymnes martiaux, refrains braillés en chœur et énergie cockney : voilà le cocktail explosif que le groupe balance sans relâche. Tu te souviens des bullies qui te piquaient ton goûter et t’écrasaient ton sandwich à la confiture dans la tronche à la récré ? Bah voilà, tu as les gros vilains de The Chisel
The Chisel


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. Leur jeunesse et leur fraîcheur faisaient en tout cas plaisir à voir.



Nasty
Nasty


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– Warzone (16:50–17:40)
Warzone en entrée, plat, fromages et dessert avec ce quatrième concert consécutif, pour cette fois-ci les Belges de Nasty
Nasty


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et leur beatdown dévastateur. Quand Nasty
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monte sur scène, c’est pour tout détruire. Originaires de La Calamine, petite commune germanophone de la province de Liège, Nasty
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ne fait pas dans la dentelle, et même les plus téméraires en sortent les côtes en compote. Les breakdowns sont aussi massifs que la haine qu’ils déversent, et la violence sonore quasi cathartique. La démolition est absolue ; de mes jeunes yeux, j’ai rarement vu un public aussi déchaîné, et je dois dire que ça fait chaud au cœur de voir les Liégeois porter si haut les couleurs du plat pays.

Le circle pit ressemble à un troupeau de taureaux piqué par une mouche frénétique ayant pris du speed. TOUTE la Warzone a tourné comme un siphon humain, sous les yeux ébahis de quelques frileux s’étant réfugiés en hauteur. Une réelle déception que ce set n’ait pas été filmé et rediffusé par Arte Concerts. Merci les gars, et vive le hardcore belge.



Grima
Grima


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– Temple (18:40–19:30)
Changement d’ambiance complet sous la Temple avec Grima
Grima


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, l’étrange quatuor sibérien qui parvient à faire souffler un vent glacial sur Clisson. Leur black metal atmosphérique et naturaliste invoque les forêts boréales, les anciens esprits et la solitude mystique. Une expérience hypnotique et immersive, loin du vacarme extérieur, presque méditative, qui a émerveillé mes yeux et mes oreilles.



Les musiciens, couverts de draps souples et sombres, emmasqués de fragments d’écorce de bois, laissant seulement le regard les percer, délivrent une performance ésotérique et semi-théâtrale à vous faire hérisser le poil. L’ambiance est irréelle, éthérée. Leurs corps se fondent dans la noirceur du décor de la Temple, donnant l’impression que les guitares criardes flottent dans l’air, comme ensorcelées, alors que la neige tombe (littéralement) sur la scène.

Voir Grima
Grima


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se produire, c’est un voyage extra-sensoriel, une transposition dans une forêt de bois mort en Sibérie, au plus profond de la nuit, paralysé par un blizzard de chagrin. Je peine à trouver les figures de style qui arriveraient à ne serait-ce qu’effleurer l’expérience vécue ce soir-là. Ce fut magnifique. Mon concert préféré de ce Hellfest 2025.



Deafheaven
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– Temple (20:40–21:40)
Moins d’une petite heure pour ramasser ma mâchoire et me remettre de mes émotions, que je replonge dans l’obscurité de la Temple pour les Américains de Deafheaven
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. Figure polarisante du blackgaze, Deafheaven
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continue de diviser, et de captiver. Leurs nappes shoegaze entremêlées de cris désespérés et de black metal céleste offrent un moment de suspension dans le tumulte général.

Entre démon et ange déchu, George Clarke fait trembler les fondations de la Temple de son shriek extra-dimensionnel. Pour avoir vu l’évolution du groupe ces dernières années, et constaté en live les derniers changements d’effectifs, Deafheaven
Deafheaven


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semble enfin avoir déchiré son cocon et atteint sa forme la plus aboutie, amenant davantage de fureur et une présence scénique accomplie.

Pour soutenir leur dernier album Lonely People With Power paru cette année, ils ne lésinent pas en ouvrant directement avec Doberman et Magnolia, titres phares, en nous graciant quand même de Brought to the Water, Sunbather et Dream House. Le meilleur concert de la formation que j’ai eu l’occasion de voir jusqu’à présent.

À la Temple, la lumière lutte avec l’ombre dans une alchimie fragile et sublime. Soit on plane, soit on décroche, mais même les néophytes de ce type de métal plus sombre ne peuvent rester indifférents.


(Photo de leur concert au Trix en mars 2024, Nico shootant Terror
Terror


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sur la Warzone au même moment...)

Defeater
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– Warzone (22:50–23:50)
Le retour de Defeater
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sur scène est un moment fort pour les amateurs de hardcore émotionnel et narratif. Le groupe de Boston tisse des récits intenses sur fond de guitares abrasives, entre mélancolie et rage sourde. C’est un hardcore moins frontal que ses prédécesseurs du jour, mais plus incisif, plus douloureux, le genre qui laisse des cicatrices invisibles. Comme un Fiddlehead
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sous antidépresseurs, c’est moins joyeux mais pas moins qualitatif.



Turnstile
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– Warzone (01:00–02:00)
Mon plus gros regret restera d’avoir raté Turnstile
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, dû encore une fois à la fatigue et un conflit logistique avec le transport de retour vers Nantes. Les braves qui sont restés et les images postées par le festival sur les réseaux m’ont rendu fort amer le lendemain. Si je peux exprimer une critique jusqu’à présent, c’est de programmer si tard les « headliners » de la Warzone. L’année prochaine, on logera au camping pour ne rien rater, et surtout assister aux joutes de brutal caddies.
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AUTEUR : Piet
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mo...
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillÃ...
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....

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