Reportage

Graspop Metal Meeting 2019 - Jour 1 : It's good to be home sur un air de Pantera !

Dessel (Graspop Metal Meeting), le 20-06-2019

Dimanche 30 juin 2019



Après une édition 2018 au format « XL » qui restera dans les mémoires, tant par la qualité de son affiche que par une affluence massive, 2019 devait être l’année du retour à la normale. Pourtant, pour la seconde fois consécutive, le festival affiche complet à tous les étages. Avant même de débuter les hostilités, nous sentions que la démesure serait à nouveau de rigueur, ce qui n’a pas manqué.

Le métal et ses dérivés ont le vent en poupe, c’est indéniable. Le distributeur numérique TuneCore (Spotify, Deezer, Google Play etc.) a recensé dernièrement qu’il s’agit du genre à la croissance exponentielle la plus rapide d’après ses chiffres de vente. Côté festival, les trois mastodontes que sont le Graspop, le Hellfest ou le Wacken sont complets. Celui qui a tenté d’acheter une place via les sites spécialisés de revente en ligne aura rapidement constaté que la tâche est ardue tant le nombre de personnes voulant assister à ces festivals est énorme, pour le meilleur et pour le pire.

Dans cette surabondance de festivals dédiés à la musique « extrême » sous toutes ses coutures, le choix du Graspop a été une évidence. Outre l’inertie des habitudes ancrées de longue date, la plaine de Dessel présente des avantages indéniables qui font peser la balance en sa faveur.



L’affiche proposée est d’une qualité difficilement égalable. Les têtes d’affiche sont des machines de guerre commerciales qui vendent des tickets à la pelle à elles seules : Kiss
Kiss


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, Slipknot
Slipknot


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, Slayer
Slayer


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, Disturbed
Disturbed


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, Sabaton
Sabaton


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, Within Temptation
Within Temptation


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… le choix est vaste et varié. Soulignons l’audace d’avoir osé placer les néerlandais en tête d’affiche le vendredi. A l’heure où les têtes d’affiche habituelles se retirent une par une -sans évoquer le sentiment de redondance de voir « toujours les mêmes » avoir les honneurs d’être en haut de l’affiche, le Graspop a l’intelligence d’amorcer le virage en douceur.

Malgré sa pléthore de grands noms, les groupes qui nous ont attirés sont à chercher dans le milieu et le bas de l’affiche. La diversité est de mise et énormément de noms ont sorti un album récent qui vaut le détour. En comparant la répartition des scènes des festivals d’été européen, il n’y a pas de doute, Dessel est notre incontournable estival. Avec une quarantaine de concerts à digérer sur un laps de temps de 3 jours et demi, l’édition 2019 s’annonce sportive.



Outre la composition de son affiche, le public présent est généralement agréable à côtoyer. N’ayez crainte, ici, les fauteuils et trépieds ne sont pas positionnés au niveau des barrières mais en retrait de la plaine, le respect étant de rigueur. Dans le même ordre d’idées, tout le monde attend son tour dans les files d’attente, on s’excuse lorsqu’on vous bouscule, les pits sont bon enfant et les gsm ne sont pas présents de manière intempestive. Il s’agit de petits détails qui mis ensemble font la différence lorsqu’il s’agit d’apprécier un évènement de cette envergure.

Le site du festival et son camping n’ont pas beaucoup évolués, si ce n’est quelques changements de décors et l’arrivée d’une maison en bois (The Barrel) avec un charme certain qui abrite le stand Jupiler au niveau de la Jupiler stage.



Les cinq scènes mythiques restent identiques : la (trop) petite sœur qu’est la Jupiler Stage, les scènes intermédiaires que sont la Marquee et le Metal Dome ainsi que les deux grandes sœurs incarnées par la Main Stage qui se compose de deux scènes (Main Stage 1 et 2) afin d’accueillir les groupes en alternance dans un confort optimal pour les festivaliers.

Par ailleurs, l’attention particulière portée par l’organisateur aux festivaliers se doit d’être soulignée. Les séances de signature sont nombreuses, le site internet regroupe des reportages, rediffusions de concerts, interviews…sans oublier les sessions de live streaming pour ceux qui n’auraient pas eu l’opportunité d’être présent ou une application très fournie (carte interactive, horaire de la journée avec une répartition par scène, etc.).

La principale interrogation après la gestion compliquée de l’affluence lors de la précédente édition était celle du temps d’attente. A peine arrivé vers 13 heures, nous sommes rassurés. Les combis classiques sont obtenus après avoir attendus 45 petites minutes et la circulation jusqu’au camping est d’une fluidité raisonnable. De même, durant l’entièreté du festival, mis à part au niveau de la double scène principale et des sanitaires, la circulation est généralement aisée.

Nous sommes cependant au regret de constater que l’ouverture d’une deuxième entrée au niveau du camping Boneyard n’est plus d’actualité. On peut le comprend le jour de son ouverture en vue d’assurer un accès à tous les festivaliers -nous avons encore en mémoire la saturation il y a un an de cela, mais les trajets du camping à la voiture une fois installé sont douloureux, de vingt à trente minutes sont nécessaires par trajet, alors que le trajet sera réduit de 2/3 en ayant préservé la seconde entrée. La problématique mérite réflexion.

Assez tergiversé, il est temps de rentrer dans le vif du sujet avec les six concerts au programme en cette fin de journée. On relèvera que le jeudi n’a cette fois pas uniquement un rôle de faire-valoir des groupes belges en quête de reconnaissance mais propose également des groupes à la renommée internationale, dont Sonata Arctica
Sonata Arctica


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mais surtout -la cerise sur le gâteau- le set spécial Pantera
Pantera


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assuré par Philip H. Anselmo & the Illegals
Philip H. Anselmo & the Illegals


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.

Nasty * Jupiler Stage * 17h40 – 18h25



Le premier concert de notre marathon est assuré par Nasty
Nasty


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, célèbre groupe de beatdown. Originaires de La Calamine, village situé à côté de mon lieu de résidence, je ne pouvais pas les rater.

Malgré sa renommée, en particulier en Allemagne mais pas uniquement, leur présence à Dessel est une première. Le set débute sous une météo clémente, il ne fait ni trop chaud ni trop froid ; notre degré d’excitation est à son maximum. Celui-ci va pourtant rapidement redescendre d’un cran. Bien que motivé, le groupe n’arrive pas à réellement entraîner le public avec lui durant le premier quart d’heure. Les bières volent mais les circles pit sont timides. Dans une ambiance mitigée, le beatdown devient rapidement lassant du fait de son côté répétitif.

La seconde partie du set s’anime légèrement, mais la prestation ne restera pas dans les annales.

Concealed Reality * Red Bull Metal Dome * 18h35 – 19h15



Après un départ en demi-teinte, rendez-vous avec la (bonne) surprise de la journée, Concealed Reality
Concealed Reality


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. Dès que les premières notes résonnent dans le Metal Dome qui arbore une décoration moyenâgeuse plaisante, la température monte d’un cran. Le groupe propose un metalcore classique mais puissant, avec des breakdowns qui réveillent nos cervicales.

James K. Barbosa, le vocaliste, nous rappelle Jamie Hails de Polaris
Polaris


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tant par son énergie que par son style. Les musiciens, quant à eux, ne sont pas en reste. L’alchimie prend, ils sont à l’aise et occupent l’espace dédié magistralement. On ressent qu’ils prennent plaisir à être présent ; le sentiment est partagé. Le public leur rend la pareille en se démenant durant l’entièreté de la prestation.

Vers la fin, nous avons même droit à un nouveau titre relatif aux sentiments liés à la dépression -les coreux sont décidément tous dépressif ; impossible de vous mentionner le titre, le morceau n’en dispose pas à l’heure d’être ces lignes. Une nouveauté appréciable qui, comme la plupart des titres joués, frappe fort.

Si le metalcore des bruxellois m’était inconnu jusqu’alors -contrairement à plusieurs de mes collègues, il n’y a pas de doute que j’y prêterai une oreille attentive à l’avenir. Leur premier album pourrait sortir en 2020, on croise les doigts !

Beartooth * Jupiler Stage * 19h25 – 20h15



L’entrée en piste de Beartooth
Beartooth


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tranche avec celle de Nasty
Nasty


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, la Jupiler Stage est noire de monde et ça saute à tout-va. Rapidement, nous constatons un problème de réglage sonore qui ne se justifie pas par les conditions climatiques, le vent étant aux abonnés absents ; la voix secondaire est parfois inaudible.

Si le metalcore mélodique des américains nous avait plu lors de leur passage à Anvers il y a quelques mois dans le cadre de la tournée d’Architects
Architects


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, la prestation du soir est de moins bonne facture. Les reprises en chœur de one life/one decision (Body Bag) ou du refrain de Manipulation sont plaisantes mais ne parviennent pas à rattraper la prestation en demi-teinte.

Aborted * Marquee * 20h30 – 21h20



Direction à présent la Marquee pour les trois derniers concerts, dont le premier du triptyque est assuré par Aborted
Aborted


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. Bien qu’actif depuis presque 25 ans, leur cote de popularité explose ces derniers temps, notamment à la suite de l’excellent TerrorVision (2018).

Dès qu’ils foulent la scène, le rouleau compresseur se met en route, nous restons stupéfaits. Malgré des écrans situés de part et d’autre de la scène qui ne sont pas exploités, le décor est superbe tandis que les jeux de lumières et de fumées sont appropriés. Si j’ai parfois du mal à m’adapter à la voix studio de Sven de Caluwe, j’adhère parfaitement à la prestation live.

Nous avons également l’opportunité d’assister au début en terre belge du guitariste Harrison Patuto, le remplaçant de Mendel bij de Leij. Les cinquante minutes passent à une vitesse folle, nous pouvons ajouter une seconde barre au tableau des concerts réussis. Comble du surréalisme, nous quittons la Marquee avec en fond sonore Never Gonna Give You Up de Rick Astley repris par l’assemblée dans un parfum de joie communicative.

Sonata Arctica * Marquee * 21h50– 22h50



En l’attente de l’écoulement des trente minutes qui nous séparent de Sonata Arctica
Sonata Arctica


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, nous trépignons d’impatience. La désillusion sera à la hauteur de nos espérances avec ce qui sera probablement le pire show de la soirée, voire du festival.

Dès que les premières notes résonnent, on ressent que tout ne se passe pas comme prévu ; la voix de Tony Kakko est absolument inaudible. Par ailleurs, comme si ça ne suffisait pas, l’ensemble est d’un mou difficilement acceptable, malgré un public présent en masse et motivé ainsi qu’une playlist qui a le bon goût de survoler six albums des finlandais ; on notera une légère amélioration en cours de route. Les interludes pré-enregistrés ne remontent pas le niveau proche du néant.

Seul le final, composé de Fullmoon et Life, arrive enfin à capter notre attention. Dommage, il est trop tard pour rectifier le tir, nous devons rester avec notre frustration d’avoir assisté à un immense gâchis.

Philip h. Anselmo & the Illegals (Perform a Vulgar Display of 101 Proof) * Marquee * 23h30– 00h45



Le dernier hôte de la soirée n’est nul autre que Philip H. Anselmo & the Illegals
Philip H. Anselmo & the Illegals


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. Le mythique chanteur de Pantera
Pantera


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bénéficie d’un capital sympathie sans égal, malgré ses frasques répétées. Il est un peu comme cet ami avec un cœur en or qui ne peut s’empêcher d’adopter un comportement idiot dès qu’il boit mais qu’on adore. Lorsque nous avons appris sa venue pour interpréter un set spécial dédié à Pantera
Pantera


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, nous savions qu’il s’agirait d’un des moments marquants de l’édition 2019 ; notre pronostic s’est avéré exact.

Notre enthousiasme est partagé par la salle chauffée à blanc avant même l’entrée sur scène du groupe ; l’ambiance est électrique. Malgré des soucis vocaux qui l’ont empêché de jouer du Pantera
Pantera


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durant de nombreuses années, Anselmo reste un monstre et ce n’est pas ce soir qu’il sera pris en défaut.

L’ami Phil nous explique qu’il est présent ce soir pour partager l’héritage de Pantera
Pantera


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avec ceux qui n’ont jamais eux l’opportunité de les voir en live. Il en profite au passage pour rendre hommage au regretté Vinnie Paul.

Le seul faux pas est à mettre à l’actif d’un spectateur qui n’a rien trouvé de mieux que de réaliser un facebook live regardé par six « amis » virtuels durant les deux premiers titres. Pour le reste, tout est parfait. Phil et sa bande sont heureux d’être là et nous aussi.

On relèvera l’interprétation magistrale d’I’m Broken qui nous a déchiré le cœur. Côté ambiance survoltée, c’est Walk qui tient la palme d’or avec un pit naissant dans mon dos qui me fera décoller les deux pieds du sol ; « the power », c’est ça que nous voulions et nous l’avons eu !

La soirée se clôture en beauté avec Killer Queen entonné par Queen
Queen


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au travers des baffles du chapiteau. Nous quittons la salle galvanisés par ce condensé de testostérones. Le Graspop est notre jardin et it’s good to be home après une année d’attente, en particulier sur un air de Pantera
Pantera


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 !

LIVE REPORT DU VENDREDI

LIVE REPORT DU SAMEDI

LIVE REPORT DU DIMANCHE

Remerciements à l'organisation du Graspop Metal Meeting

Crédits photo : Graspop Metal Meeting
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AUTEUR : Renaud
Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasio...
Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasion de le croiser lors d'un concert à l'A.B., au Reflektor ou en festival. N'hésite pas à lui fait part de ton avis et des idées qui te viennent à l'esprit lors de la lecture de ces chroniques, il ...
Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasion de le croiser lors d'un concert à l'A.B., au Reflektor ou en festival. N'hésite pas à lui fait part de ton avis et des idées qui te viennent à l'esprit lors de la lecture de ces chroniques, il t'en sera reconnaissant....
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Amateur de musique métal aux goûts éclectiques, il a rejoint l'équipe en vue de chroniquer diverses sorties d'album. Tu auras peut-être l'occasion de le croiser lors d'un concert à l'A.B., au Reflektor ou en festival. N'hésite pas à lui fait part de ton avis et des idées qui te viennent à l'esprit lors de la lecture de ces chroniques, il t'en sera reconnaissant....

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