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Fini les plans à trois ou plus. Maintenant, on fait les choses à deux ou tout seul !

Mercredi 4 octobre 2017

Dernièrement, j’ai lu ceci, sur un forum (je vous fais la version sans faute d’orthographe): « Après plusieurs expériences décevantes en groupe, je désire me lancer en solo. Je suis chanteur guitariste et je voudrais jouer seul avec boite à rythme plus loopers car je suis fatigué des musiciens à l'ego démentiel qui ne pensent qu'à faire de la démo pour se la péter. »
Au même moment, Guillaume, un de mes comparses de Shoot Me Again, partage avec moi une idée d’article qui lui trotte dans la tête : la nouvelle mode des duos.
Ni une ni deux, bim, bam, boum, voici donc ici, sous vos yeux ébahis, plusieurs réflexions sur les projets parallèles en solo et en duo des musiciens alternatifs ! Oui, on ne va pas parler ici de David et Jonathan qui nous attendent toujours pour les vacances, ceci dit en passant.



Inquisition
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Comment ça fonctionne quand on se prive d’un guitariste, d’un bassiste et/ou d’un batteur ? Pourquoi avoir envie de s’épanouir artistiquement tout seul ou à deux? Quelle est la dynamique sur scène de ces formations ?

L’âme solitaire

« Faire partie d'un groupuscule musical m'a refroidi très tôt. Répétitions pourries, le guitariste qui balance des solos ou qui improvise des riffs alors que j'essaie de dire quelque chose d'important afin de faire avancer le machin, le batteur qui continue de jouer après la fin du morceau et que ça casse la tête, le bassiste qui sert à rien, le chant en anglais, cette langue infâme. Je ne me produis pas sur scène avec Moyen car je n'aime pas vraiment mes chansons et les répéter 100 fois pour les reproduire dans une gargote qui pue la pisse c'est comme si je me vomissais moi-même, aucun intérêt. Rien ne remplace la puissance et la beauté de la vision artistique individuelle émanant de l'âme solitaire et de l'esprit fort, quand ce n'est pas uniquement sous l'action du Saint-Esprit. »
En guise d’intro, voici l’avis très clash de Moyen
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sur le sujet ! Avis qui se suffit à lui-même et que je ne me permettrai pas de commenter ;-)

Quand Grégory Mertz (Daggers
Daggers


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, notamment) a commencé à envisager de faire des concerts solo sous le nom de Woods of Yore
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, cela faisait déjà un moment qu’il écrivait des chansons en parallèle. Il me confie qu’il n’a pas lancé Woods of Yore
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par frustration mais simplement par envie d’en faire plus, d’essayer de nouvelles choses et de sortir un peu des terrains connus. Chaque projet est différent et unique et c’est ce qui rend la chose intéressante pour Grégory.
« L’avantage avec Woods est que c’est un projet sans prétention avec lequel je n’ai pas spécialement de plans à long terme, poursuit-il. C’est moi et je fais ce que je veux. Si je n’ai pas de concerts pendant un certain temps c’est ok. Woods évolue à son rythme et je peux me permettre de ne pas me forcer à faire quoi que ce soit si je n’en ai pas le temps ou l’envie. J’ai maintenant 6 groupes, Woods inclus, ce qui n’était pas encore le cas quand le projet a vu le jour, du coup je bosse toujours dessus mais un peu moins ces jours-ci. C’est ce genre de liberté qui me plaît aussi avec un projet solo. »



Pish d’Exuviated
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a travaillé sur son projet Squidhead
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à l'époque où personne ne suivait ses envies au niveau artistique. « Je voulais développer un projet influencé par des groupes comme Meshuggah
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, Fear Factory
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, jouer avec des guitares huit cordes etc.,
explique Pish. Dans la sphère musicale où j'évoluais, pas moyen de trouver des gens avec qui jouer ! En gros, ils voulaient tous faire du ''core'' ou du death. » Faute de musiciens, Pish a fait un premier EP en solo, en 2014. Cela a duré deux, trois ans, le temps pour lui de se fixer sur les compos et le concept et de savoir utiliser un home studio. Pish me dit aussi que faire avancer un projet solo, c’est plus difficile car toute l'énergie et les finances viennent forcément de la même personne. Si Pish se la coule douce aux Bahamas pendant trois mois, rien n'avance. « Il faut donc avoir une foi absolue dans son propre projet et ne pas le lâcher », conclut-il.
Pour la petite histoire, depuis, la situation a évolué. Le projet est devenu un groupe à part entière avec l’envie de se produire sur scène. Affaire à suivre.

À deux et plus, c’est le bordel !

Alain et Lio, Le Prince Harry
Le Prince Harry


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m’expliquent que le groupe à la base était un trio. Quand le batteur est parti, ils sont restés à deux. Alain précise que c’est plus simple de jouer sans un batteur qui cogne sur ses cymbales comme un dingue et qui accélère tout le temps. « C’est plus facile de composer à deux, poursuit-il, et on a un peu moins de matos à transporter. En général, plus on est de fous dans un groupe, plus c’est le bordel. C’est déjà assez le foutoir à deux. » Lio ajoute qu’il faut évidemment très bien s'entendre avec son binôme. Ce qui a l’air d’être le cas entre ces deux-là !
« On arrive à jouer de la guitare, du clavier, de la basse, des petites machines et à chanter à deux, donc c'est déjà pas mal, poursuit Lio. Pour ce qui est de la boîte à rythme, on la considère comme un instrument à part entière qui donne une couleur beaucoup plus froide, épurée et mécanique à notre musique. On a un côté plus ''électro'' qui nous correspond très bien. »
Et sur scène, quelle est la dynamique ? Lio me confirme qu’occuper l'espace à deux en jouant d'instruments assez statiques comme des claviers, c'est un véritable défi. Cependant, la musique du Le Prince Harry
Le Prince Harry


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est tellement énergique que les deux musiciens sont pris dans une sorte de transe et qu’ils suent beaucoup. Beaurk. Le public aussi, ceci dit, se démène dans tous les sens. Preuve que l’énergie est bien là et que la formule fonctionne.



Du côté de La Jungle
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, pour que ça pête sur scène, Remy et Mathieu jouent très proche l’un de l’autre. « C’est un truc qui compte beaucoup pour nous, précise Remy. Et aussi être très proche du bord de la scène. On dégage nos retours, ils sont sur le côté, jamais en face de nous. On veut avoir ce rapport au public qui est plus chaleureux. On préfère jouer dans des petites structures. Sur les grosses scènes, ça perd en impact. Le son devient plus fat qu’agressif. Les floorshow sont plus humains et plus sincères. Il y a une perte quand on est sur des trop grosses scènes. On nous dit souvent que c’est dingue ce qu’on arrive à faire et à dégager rien qu’à deux en énergie et en paysage au niveau du son.»
Remy poursuit en disant qu’à deux, c’est plus facile de partir en van, de faire des tournées, de choisir des dates, de trouver des moments pour répéter. Et de conclure que La Jungle tourne beaucoup non pas parce que le cachet demandé serait moins élevé que dans une formation avec plus de musiciens mais bien parce qu’il a moins de contrainte. Pour booker une date, deux mails suffisent.

Un phénomène en évolution

Xavier Vieuxtemps est l’ancien Président du Durbuy Rock Festival. Il traine toujours dans les jurys et concerts metal de la région. L’équipe du DRF a accueilli le duo américain Curtiss en 2006 et Drumcorps
Drumcorps


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en 2008. Ce n’est pas beaucoup. Même dans les concours tremplins, il n’y a jamais eu de solo ou de duos.
« Je pense qu’il y en a peu dans le metal, ajoute Xavier. C’est un avis personnel mais je ne suis pas fan des solos ni des duos. J’aime le mouvement sur scène et je trouve qu’il faut un minimum un power trio basse-batterie-guitare dans le style Peter Pan Speedrock ou Motörhead. S’il y a deux guitares, c’est encore mieux. »

Et du côté des labels, qu’est-ce qu’on en dit ? Pour Didier Gosset de Black Basset Records les duos et solos ne sont pas un effet de mode. Ils existent depuis toujours dans la pop et, du côté plus alternatif, quelques success stories ont dernièrement sans doute un peu remis la formule en avant.
« Chez Black Basset Records, poursuit Didier, nous n’avons pas d’artistes solos mais bien 3 duos : La Jungle
La Jungle


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, Quadrupède
Quadrupède


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et Ed Wood Jr
Ed Wood Jr


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. Si le travail autour d’une sortie est identique à celui de n’importe quel groupe, la dynamique intrinsèque à chaque projet semble plus exigeante, tout simplement parce que, à charge de travail égale, il y a moins de monde pour s’y coller que dans un groupe de 5 ou 6 membres. C’est très visible en tournée, où ces duos tournent quasi systématiquement avec une troisième personne pour les épauler. »



Pour terminer, j’ai aussi demandé à Pompon (Jacques de Pierpont qu’on ne présente plus), ce qu’il pensait de tout ça. Lui qui connaît beaucoup de groupes et qui a une vision assez large de la scène musicale. Il n’est pas étonné que ce phénomène soit en évolution. Pompon m’explique que les musiciens actuels ont un besoin de liberté beaucoup plus grand qu’il y a 40 ans où ils étaient esclaves de leurs manageurs. Il parait même qu’à l’époque, on leur interdisait de se voir en dehors des répétitions et des concerts.
« Maintenant, il y a clairement plus de libertés individuelles, poursuit-il. Le rapport de force a changé entre les manageurs, producteurs et les groupes. Il y a moins ce côté fusionnel aliénant. Après un an, on voit des musiciens qui développent des projets parallèles, seul ou en duo. C’est positif, ça veut dire que les musiciens ne sont pas enfermés. Beaucoup de groupes explosent à force d’être l’un sur l’autre sans arrêt. Ca permet de faire autre chose et de prendre un peu l’air. »

Ah, vivre en groupe semble parfois être aussi compliqué que de vivre en couple !
Si la tendance des duos et des solos ne semble pas nouvelle, elle se développe fortement depuis plusieurs années et plus particulièrement, il me semble, dans le mathcore.
À noter aussi que les évolutions technologiques jouent un rôle dans cette évolution. Le partage de la musique sur le web, les homes studios, etc. Il est assez facile aujourd’hui pour un ou deux musiciens d’être opérationnels avec un produit fini.
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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