Reportage

Knotfest Meets Hellfest 2019 : Première européenne réussie pour Slipknot et son festival concept !

Clisson (Hellfest Open Air), le 20-06-2019

Vendredi 19 juillet 2019



Pour la première fois de son Histoire, le Hellfest s'est offert un warm-up de luxe en accueillant en ses terres le mythique festival itinérant du Knotfest, un concept d'ordinaire réservé aux States, Amérique du Sud ou encore Japon et boudé par l'Europe jusqu'alors. C'est désormais, chose révolue puisque la garde masquée de Slipknot
Slipknot


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a pris les commandes de ce premier jour de festivités et nous a concocté une affiche assez éclectique bien que composée de groupes plutôt coutumiers de nos contrées. Pour cela, les deux Main Stages habituelles du festival clissonnais étaient réquisitionnées (une consacrée exclusivement aux groupes américains, l'autre réservée aux formations du Vieux Continent) permettant ainsi aux premiers festivaliers de découvrir en exclusivité les décorations et aménagements qui font la renommée du festival de Loire-Atlantique depuis de nombreuses années. Une première journée qui a donc vu défiler les 36.000 premiers hardos venus des quatre coins du globe pour ce qui est devenu LE pèlerinage incontournable des fans de metal en tout genre, qu'ils soient puristes ou néophytes.


Après une longue route de nuit paisible mais physiquement éprouvante (c'est l'occasion pour moi de remercier une fois de plus mes deux compères de voyage - André et Coco - pour leur courage et leur parfaite maîtrise du volant), on se dit qu'on aurait mieux fait de se taper une bonne sieste avant de rallier l'ouest français mais bon... ''Nous dormirons quand nous serons morts !'' sera le maître mot de cet agréable et long week-end ensoleillé. Nous voici donc débarqués au milieu des vignes à quelques kilomètres du charmant village de Clisson et son célèbre château médiéval. Le temps est venu de se joindre à la masse de métalleux qui s'affairent à déployer leur tente et à trouver en priorité les parfaits points d'ombre mais fort heureusement, nous sommes accueillis par Bliss et Myrtille, nos acolytes du week-end, qui ont déjà réservé un bel emplacement dans le camping 'Yellow'. Après neuf éditions d'affilée, je m'apprête donc à commettre ma première infidélité au Graspop Metal Meeting, mais d'après mes premières observations, je sens rapidement que le jeu en vaudra la chandelle. Ne serait-ce qu'à notre arrivée devant le célèbre 'Rond-point de la guitare' où les premières décorations et ornements sont déjà bien visibles à l'image de ces amplis géants qui surplombent l'entrée du site.



C'est l'heure pour nous de récupérer nos bracelets et pass VIP avant de rejoindre le Hell City Square où fourmillent les innombrables stands de merch et sponsors. Manque de pot, la file en plein cagnard va durer deux bonnes heures mais, en tant qu'invités, nous n'allons certainement pas faire la fine bouche, d'autant plus que la compagnie de journalistes méditerranéens à l'accent truculent nous permet de voir les minutes défiler bien plus rapidement. Pas à l'avance sur notre emploi du temps, nous nous dirigeons d'un pas décidé vers ce fameux Hell City Square, véritable ville américaine au cœur du festival. Les façades nous rappellent à la fois le Camden Town Market londonien et la Californie battante et vivante des sixties à l'image de cette fausse devanture de cinéma à l'affiche représentant Slayer
Slayer


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parodiant 'La Grande Evasion' ou encore le stand Harley Davidson sorti tout droit du bas-côté de la mythique Road 66. Il y a là de quoi contenter les plus dépensiers de l'assemblée : vêtements, goodies, CD, Vinyles, DVD, objets rares, sculptures et créations artisanales. Comme si cela ne suffisait pas, un podium consacré à la découverte de jeunes talents et de groupes locaux est également édifié ainsi qu'un ring destiné aux matchs de catch. 'A l'américaine', on vous disait...



Sur le coup de 16h00, c'est à la grande Cathédrale, entrée officielle du site et du terrain menant aux scènes, de faire son ouverture. Une foule immense se forme alors sous la banderole estampillée ''Welcome to Knotfest'' et les sourires remarqués sur les visages entartés de crème solaire en disent long : les festivaliers ont hâte d'enfin en découdre ! Mais il va falloir patienter, beaucoup patienter, la fouille et les dispositifs de sécurité prenant un temps considérable. Certes, mon pass VIP aurait pu me permettre de pénétrer assez rapidement sur le site via l'Espace Presse mais, bon joueur, je décide tout de même de soutenir mes petits camarades en faisant la file, grâce à quoi je retrouve Laurent, un de mes deux compères photographes de Shoot Me Again présents à cette édition 2019. Celui-ci, étant sur place en tant que 'touriste' et observateur (il est en fait accompagné de sa chère et tendre pour sa lune de miel), me fait remarquer que le festival a encore du pain sur la planche en ce qui concerne l'agencement de ses horaires d'ouverture puisqu'une grande partie du public va ainsi manquer le début voire l'entièreté du concert de Sick of It All
Sick of It All


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prévu à 16h30 pétantes. Fort heureusement, notre vaillant photographe Camille est déjà fidèle au poste pour nous sortir quelques clichés du set dont, au loin, on devine l'intensité et surtout un son impeccable qui sera globalement l'un des points forts du week-end.



La pelouse encore verte de la plaine nous tend les bras et nous sommes directement ébahis par la beauté du site, la complexité de ses infrastructures, la finesse de ses décorations et un agencement pour le moins efficace. Sans compter cet incroyable et immense écran géant reliant les deux Main Stage et permettant ainsi à la foule éloignée de ne pas perdre une goutte des shows proposés. Pour les groupes, les backdrops ne seront même pas nécessaires puisque les fonds et côtés de scène sont également tapissés d'écrans d'un seul tenant, un idéal de technologie pour une visibilité maximale. Nous reviendrons plus en détail sur ces points dans le live report des prochains jours. Place à la musique et aux shows, nous ne sommes pas là uniquement pour trinquer au muscadet, que diable ! C'est avec Amaranthe
Amaranthe


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que débute donc notre aventure musicale. Dure entrée en matière pour la charmante Elize Ryd et sa bande avec un concert qui ne sera pas de tout repos. Il est toujours délicat de proposer une musique basée sur autant de sons synthétiques comme le font les Suédois, si bien que les tracas techniques peuvent vite pointer le bout de leur nez. C'est d'emblée le cas après une intro des plus mystérieuses suivie du premier morceau Maximize qui voit la batterie complètement noyée sous un amas de sons distordus qui en deviennent même brouillons. D'autant plus que niveau chant, les trois choristes chargés de mener la barque ont bien du mal à monter en puissance. Si le second titre (Digital World) poursuit malheureusement dans cette même voie, il en est tout autre pour Inferno où l'alternance entre chants clairs et death commence à porter ses fruits. L'espoir semble renaître jusqu'à ce nouveau pépin technique remarqué à la fin de Hunger qui voit une partie du groupe rejoindre précipitamment les coulisses. Pendant de longues minutes, Elize va se sentir bien seule, se retournant de temps à autre vers les techniciens avant d'entamer quelques couplets d'Amaranthine a cappella. Sa merveilleuse voix posée sur ces accords de piano permet de faire passer très légèrement la pilule mais ce n'est ni Helix ni The Nexus qui sauveront le naufrage. Un 'jour sans' à oublier pour le groupe scandinave.



Al Jourgensen semble décidé à ne pas subir le même sort que ses prédécesseurs ! Avec son gang de Ministry
Ministry


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, il arpente la scène affublé d'un t-shirt de Motörhead, dreads en évidence, prêt à convaincre l'assemblée à l'aide de sa palette de brûlots indus' bien énervés. Ça démarre très fort et ça cogne même sévèrement avec The Missing et sa batterie martelant sans cesse nos tympans pris à froid. Le son est poussé à l'extrême mais d'une netteté prodigieuse. L'enchaînement avec Deity semble naturel et limpide, c'est d'ailleurs une collection de sept classiques qui seront joués ce soir, rien de bien neuf, il faut aller droit au but afin de capter toutes les attentions et secouer les nuques à l'aide d'une performance solide et féroce. Les rythmiques sont appuyées et l'ensemble sonne divinement ! Les messages politiques et clips diffusés sur les écrans sont magnifiquement mis en valeur par une interprétation malsaine et hypnotique. On pourra reprocher le solo bien foireux de l'ami Al sur Jesus Built My Hotrod, vraiment pas nécessaire ici. Même s'il paraît toujours aussi à côté de la plaque, Jourgensen ne manque pas d'énergie, surtout quand il s'agit de se rincer le gosier avec quelques bières. Le groupe ne nous laisse pas respirer une seule seconde et nous épargne les longs discours habituels et redondants enchaînant les morceaux avec une force impériale (le narcotique Stigmata, le classique Just One Fix et le grinçant N.W.O.). Un final dantesque sur Thieves et son mur du son massif permet de clôturer un set bien trop court mais bougrement efficace. Le leader charismatique de ce beau bordel remerciera plusieurs fois le Hellfest ne sachant visiblement pas qui du Knotfest ou du Hellfest était à la manœuvre ce soir. On retiendra également une solide performance du bassiste Paul d'Amour (ex-Tool), nouveau venu dans la formation de Chicago.



C’est peu de dire que Behemoth
Behemoth


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a acquis une solide renommée au cours des dernières années, surtout depuis la sortie de « The Satanist » en 2014. Les Polonais ont toujours proposé des prestations visuellement très travaillées et, en ce début de soirée, ils ne vont pas déroger à la règle, même s’il est vrai que l’on aurait apprécié profiter d’un show nocturne, paramètre important pour une expérience totale dans l’univers du combo. Mais nous avons toute confiance en Nergal et sa bande qui s’apprêtent à nous filer des frissons et ce, dès l’intro composée de chœurs d’enfants (Solve) et un premier pavé blackened death, Wolves ov Siberia, issu de leur dernier-né (« I Loved You At Your Darkest »). Encapuchonnés et masqués, les quatre lascars entament une sinistre mais solennelle messe noire au milieu des flammes de l’Enfer. Entrée en matière du plus bel effet. L’interprétation est d’une précision et d’une efficacité redoutable. Sans compter un son d’une netteté sans pareille. Il est déjà temps pour eux d’enlever leurs masques (c’est qu’il doit faire chaud là-dessous !) et de laisser entrevoir leurs maquillages et teints blafards. Lançant d’intenses regards sinistres et froids, Nergal et ses sbires donnent d’autant plus de corps à leur musique implacable à l’image de cet Ora Pro Nobis Lucifer brutal et sans concession. Nos yeux se ferment lors de la venue de l’enivrant Bartzabel qui nous entraîne dans une transe rituelle de haute intensité. Nergal en profite pour enfiler son énorme mitre et fait participer le public sur le refrain le plus facile à chanter du set. Une claque colossale nous est donnée avec Ov Fire and The Void et l’on reste stupéfait devant la puissance qui se dégage du bassiste Orion à la musculature impressionnante. Le son est massif et équilibré même si le chant guttural se retrouve parfois noyé au cœur de ces riffs sataniques bourrés de testostérone rageuse comme sur Conquer All ou le plus rythmé Sabbath Mater. Les effets pyrotechniques semblent prendre une ampleur de plus en plus grande au cours du show, ce qui ne semble pas mettre à mal la maîtrise scénique dont font preuve les Polonais. Ces derniers nous offrent un final apocalyptique orchestré par Blow Your Trumpets Gabriel et Chant for Eschaton 2000, crachats de faux sang compris dans le prix. Il va falloir s’en remettre et vite car la suite n’attend pas !



Encore sonnés par la prestation des natifs de Gdansk, nous décidons de prendre un peu de recul pour assister à la performance de Papa Roach
Papa Roach


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sur la scène voisine. Jacoby Shaddix débarque en t-shirt léopard d’extrême mauvais goût et éructe d’emblée l’intro de Last Resort, sans aucun doute le plus gros single de l’histoire du groupe. Et ben, ça démarre très fort ! La fougue des années 2000 envahit la plaine et la foule bondit tel un seul homme sur ce refrain devenu mythique. Les slams commencent d’ailleurs à écumer la fosse prête à en découdre. Le rythme soutenu ne s’évapore certainement pas avec Blood Brothers, autre méga-hit de la belle époque… On croit rêver ! Mais ne serait-ce pas un cadeau empoisonné que de mettre une telle gomme d’entrée de jeu ? Parmi sa sélection de titres les plus récents, Help fait indéniablement bonne figure là où Feel Like Home ou Who Do You Trust? tombent complètement à plat. D’ailleurs, on remarque rapidement une grosse différence d’osmose entre l’artiste et ses fans, le public se sentant moins concerné et semblant ne pas tout à fait accrocher à ces nouvelles compositions. Les grimaces et petites moues en disent long sur la tournure du show… Flûte ! C’était tellement bien parti. Mais les Californiens ne se laissent pas abattre et se donnent à fond pour la suite. Jacoby demande à la foule s’il y a parmi elle de très vieux fans de Papa Roach
Papa Roach


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et embraye sur Between Angels And Insects. Nous voilà rassurés et l’on profite d’un karaoké géant scandé d’une seule voix. Tout rentre dans l’ordre ! Mais pour combien de temps encore ? Bah pas grand-chose en fait… L’envie de nous tirer une balle nous revient immédiatement devant Elevate, une horreur de techno poppy ‘à la con’ dont on aurait juré que seul Muse en aurait été capable en 2019… Et que dire de Not The Only One… Même si le band fait participer le public comme il le peut, impossible de ne pas tiquer et saigner devant des morceaux pareils. Rendez-nous le Papa Roach
Papa Roach


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d’antan, dieu de dieu ! Prière entendue avec la ballade Scars ! Eh bien voilà quand ils veulent ce n’est pas si compliqué ! Hein ? Quoi ? Mais non ! Mais ! Mais ! Mais ! Attends, avec quoi ils viennent là maintenant ? On se la joue Imagine Dragons du pauvre avec Born for Greatness ? Pouuuuh ! Bliss a l’air aussi sidéré que moi riant nerveusement dans ma barbe de deux jours… Séquence hommage ensuite... ça tombe à pic, on en avait bien besoin : le groupe tient à se souvenir de Keith Flint (The Prodigy
The Prodigy


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) disparu il y a quelques mois en proposant sa propre version de Firestarter avant d’embrayer sur Getting Away With Murder pour lequel Shaddix se rapproche le plus possible de la fosse. Il reste une dernière estocade à envoyer ! Ce sera …To Be Loved et basta ! Show très inégal en matière de qualité des morceaux choisis mais mission accomplie concernant l’énergie déployée. On va retenir le positif…



À moins d’avoir passé les cinq dernières années en dehors de la sphère terrestre, il est peu probable voire impossible d’être passé à côté des prêtres vampires de Powerwolf
Powerwolf


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omniprésents sur les scènes européennes avec un concept bien taillé dans le marbre dont il est hors de question de se défaire. Quelques aménagements sont tout de même observables dès l’intro Lupus Daemonis et le premier morceau issu du dernier album, Fire and Forgive : nous nous retrouvons face à un nouveau décor immortalisant une cathédrale en ruine et nous avons droit à une démonstration de mini pistolets lance-flammes par Attila Dorn, le leader charismatique du combo allemand. Bon, il reste des progrès à faire pour arriver au niveau de leurs compatriotes de Rammstein. Il n'empêche qu'en live, le groupe possède de sérieux atouts, avec des titres efficaces comme le sautillant Incense & Iron ainsi qu'une scénographie soignée et millimétrée : les frangins guitaristes n’en finissent pas de couvrir la scène de long en large, le claviériste Falk Maria vient toujours prêter main forte à ses collègues pour haranguer la foule et l’inciter à éructer ces refrains kitsch et catchy avec bien sûr Attila Dorn en maître de cérémonie toujours aussi grandiloquent et extraverti. Malgré un trop plein de basses sur Amen & Attack ou un petit couac technique laissant apparaître les icônes d’un bureau MacOS sur les écrans, le show se déroule sans entrave, l'ambiance est électrique, la foule complètement conquise. Elle ne se prive d'ailleurs pas pour reprendre en chœur Demons Are a Girl's Best Friend pourtant récemment sorti. Cerise sur le gâteau, Attila s’exprime dans un français quasi parfait (« C’est très magnifique ! ») expliquant à l’assemblée ce qu’il souhaite obtenir comme harmonies vocales sur Armata Strigoi ou Werewolves of Armenia et son désormais célèbre « When I Say ‘Hou’, You Say ‘Ha’ ! ». Falk Maria empoigne son traditionnel drapeau sur Blessed and Possessed avant d’entamer aux claviers We Drink Your Blood pour un final en apothéose sous un déluge de flammes. Les Teutons réalisent ainsi une prestation convaincante sur le plan technique et scénique, loin de se renouveler certes mais pourquoi changer une équipe qui gagne ?



Bon, ce n’est pas tout ça mais les concerts, ça creuse ! Que Rob Zombie
Rob Zombie


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m’excuse mais je dois malheureusement louper le début de son set afin d’aller me sustenter comme il se doit ! Je me dirige donc vers cette grande zone de restauration, qui d’après certains dires, a été entièrement réaménagée. Recouvert de gazon synthétique, décoré d’une jolie fontaine et agrémenté de nombreuses tables et chaises bien vites prises d’assaut, cet endroit rempli de bonnes odeurs paraît idyllique pour qui a un appétit gargantuesque. Il y en a forcément pour tous les goûts : les traditionnels burgers, frites (servies également avec moules ou homard !), pâtes, pizzas, un grand choix de plats végétariens ou vegan friendly mais également tout un assortiment de plats régionaux ou hexagonaux comme les raclettes ou encore les tourtes originaires de Mayenne. N’ayant pas une immense faim, mon choix va se porter sur un panini, histoire de commencer en douceur. Et bien entendu, une petite Kro’ pour faire passer le tout sans entrave. Le paiement cashless (bracelet muni d'une puce contenant un crédit choisi d'avance), lancé l'an passé, est renouvelé cette année et c’est peu de dire que ce système pratique porte ses fruits en permettant de réduire le temps d’attente avant d’être servi. C’est l’occasion de dire un petit mot concernant les équipes chargées du bar qui abattent un boulot monstre (afin de contenter la horde de métalleux assoiffés) avec le sourire et une gentillesse comme rarement j’ai pu le constater dans les festivals de mon propre pays. De petites choses qui semblent insignifiantes telles que « Alors, qu’est-ce que je te sers, mon ami ? Passe un excellent festival ! » permettent de se sentir comme chez soi malgré les quelques 700 kilomètres qui nous séparent de nos chaumières. Nous profitons également de ce petit moment « off music » pour faire un petit tour sous le chapiteau métamorphosé en ‘Musée Slipknot’ lors de cette unique journée. Nous nous retrouvons face à de nombreux objets, masques, instruments et combinaisons ayant fait les grandes heures de l’Histoire du groupe. La dernière basse du regretté Paul Gray fait figure de relique parmi les disques d’argent, amplis, décorations scéniques et autres gadgets disséminés çà et là telle une brocante de petit village. De quoi remémorer de nombreux souvenirs aux fans de la première heure. Mais retournons près de la Main Stage pour la fin du freakshow de l’ami Rob sous un soleil couchant.



John 5
John 5


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est justement en train d’envoyer un bon vieux solo dans les dents du public. Sur fond d’images issues du cinéma d’horreur et de séries B sexy, le groupe offre comme à son habitude un spectacle riche en visuels. Se déhanchant comme un beau diable sur Thunder Kiss '65, reprise de son groupe des débuts White Zombie
White Zombie


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, le maître de cérémonie lance : « Nous allons faire quelque chose de spécial pour vous » avant d’entamer une reprise dansante et rageuse du Blitzkrieg Bop des Ramones
Ramones


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. Les slams s’empilent et le chaos semble régner au sein de la fosse en ébullition. Grand moment ! Alors qu’une vidéo horrifique défile ensuite sur les écrans, on pense avoir droit à l’intro du morceau suivant. Pas de pot, c’est tout simplement le trailer de son prochain film « 3 From Hell » qui doit sortir prochainement, petite publicité pas chère et bien placée. Le set se conclut par l’inévitable Dragula, point d’orgue rock indus’ empruntant autant aux Cramps
Cramps


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qu’à Ministry
Ministry


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. La foule est en délire, votre serviteur peut avoir des regrets d’avoir loupé les deux tiers de cette petite fête horrifique.



Il est désormais temps d’invoquer les Dieux nordiques pour la venue des Suédois d’Amon Amarth
Amon Amarth


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. Une foule bien dense s’apprête à accueillir la déferlante viking qui a sorti l’artillerie lourde en terme de décor scénique. On constate ainsi le retour du casque à cornes gigantesque au milieu duquel le batteur Jocke Wallgren domine la scène. Des plateformes sont également installées de part et d’autre ainsi qu’un escalier permettant aux membres du groupe de prendre de la hauteur et d’apprécier l'envergure de la plaine. La nuit faisant son apparition, nous allons pouvoir profiter pleinement du magnifique light show et de la pyrotechnie mise à disposition des groupes du soir. Dès le coup d’envoi, les natifs de Tumba balancent deux tubes (The Pursuit of Vikings et Deceiver of the Gods) efficaces pour capter toute l’attention du public. Johan Hegg, le chanteur à la voix monocorde semble prendre énormément de plaisir, arpentant la scène en long et en large avec un sourire éclatant. Il semble reconnaissant de l’énorme accueil qui lui est réservé. Après un First Kill calqué sur un modèle très Iron Maiden, on assiste à une immense marée de bras levés pour The Way of Vikings mettant en scène un véritable combat viking ainsi que pour Crack The Sky au riff caractéristique, énième preuve du pouvoir rassembleur et hypnotisant de nos chevelus nordiques. Hegg n’hésite pas à prendre quelques gorgées d’un breuvage tenu secret dans la corne attachée à sa ceinture. Sûrement de l’hydromel, le chanceux ! Petit passage à vide pour la suite des hostilités, les morceaux Death In Fire et Shield Wall, bien que massifs et mélodiques, ne semblent pas déchaîner les passions. Le groupe se reprend de fort belle manière sur Raven’s Flight avant d’embraser la scène à l’aide d’un double motif runique métallique géant sur Guardians of Asgaard. Le traditionnel toast ouvrant Raise Your Horns n’est pas oublié, ils n’en ratent vraiment pas une pour boire un coup ! Skål! L’arrivée du dragon pour Twilight of the Thunder God sonne le glas d’un show épique et bourré d’artifices. Entre combats intenses, marteau de Thor en évidence et bibines ingurgitées cul sec, on a trouvé notre compte avant d’accueillir les enfants chéris de l’Iowa.



Il est 23h30 : l’heure est venue d’accueillir les responsables de tout ce beau foutoir : Slipknot
Slipknot


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! On ne peut pas dire que les dernières années aient été tendres avec la bande de Des Moines : changements de line-up, procès intenté par Chris Fehn suite à une obscure affaire de gains mal répartis, décès de la plus jeune fille de Shawn ‘Clown’ Crahan et on en passe. Nul doute que cette nouvelle tournée va servir de catharsis à bien des égards en attendant la sortie de « We Are Not Your Kind », sixième album du groupe prévu pour le 9 août prochain via Roadrunner Records . La pression commence à monter dès l’élévation d’un immense drap orné du logo du groupe recouvrant l’entièreté de la Main Stage 01. L’intro (515) retentit et l’on découvre un décor relativement sobre : une sorte d’imposant entrepôt muni de multiples passerelles réparties sur trois niveaux et sur lesquelles nos hommes masqués ont pris place. Le dingo Sid Wilson a même droit à un tapis roulant électrique personnel, histoire de passer le temps quand on n’a pas trop besoin de lui derrière les platines. C’est parti pour le carnage avec People = Shit et la fosse devient d’emblée incontrôlable, se transformant en un amas de mouvements brusques et saccadés et écrasant les premiers rangs comme une vague titanesque. Sur scène, le groupe ne fait pas les choses à moitié. Hauts perchés, Shawn Crahan et le remplaçant de Chris Fehn dont l’identité est toujours inconnue martyrisent leurs fûts avec rage tandis que Corey Taylor, impérial, vocifère ses hurlements violents avec une facilité troublante. L’une des plus belles voix du circuit metal a d’ailleurs opté pour un tout nouveau masque bombé et légèrement transparent laissant entrevoir plus facilement son maquillage et son faciès dérangé. Jim Root et Mick Thompson dont les déguisements semblent pratiquement inchangés assènent les riffs de (sic) et Get This avec la fureur et le stoïcisme qu’on leur connaît. Le reste de la bande n’est également pas en reste : Jay Weinberg (batterie) et Alessandro Venturella (basse) forment une section rythmique efficace et nécessaire au milieu de ce tourbillon sonore, quitte à surplomber un peu trop le paysage auditif par moments. Le nouveau morceau Unsainted, qui paraîtra sur le futur album, risque déjà de devenir un prochain classique. Corey scande intensément et en chant clair le refrain : « I’ll Never Kill Myself to Save My Soul » en réaction face à la montée du terrorisme mondial.



Pied au plancher, le groupe ne baisse pas en intensité quand vient le moment d’enchaîner Disasterpiece et Before I Forget. Difficile pour la foule de contenir son énergie dans des conditions proches du chaos. « If You’re 555, then I’m 666 ! »… Et c’est reparti pour un tour ! Les hérétiques s’en donnent à cœur joie une fois de plus tâchant de sortir indemnes des pogos qui coulent à profusion. Les guitares démentes des deux géants de la bande introduisent Psychosocial et le percussionniste remplaçant ne se sent plus, à dire vrai ce dernier paraît bien vite insupportable, cherchant sans cesse à capter l’attention en gesticulant comme un pantin putréfié. Après un The Devil In I convaincant, la deuxième partie du concert va nettement baisser en intensité avec notamment Prosthetics et Vermilion suintant pleinement malaise et décrépitude avant le duo composé de Custer et Sulfur qui s’enchaînent assez mollement. Le récital de violence reprend en bonne et due forme avec le nouveau venu All Out Life et le matraquage de fûts de Duality avant un rappel fortement scandé et réclamé par toute l’assemblée. Il faut finir le travail et on va faire ce qu’il faut pour contenter la plèbe. Le sample de Spit It Out comble ainsi les ardeurs des fanatiques du Knot. Sans surprise, en milieu de titre, Corey demande à la foule de s'asseoir pour le traditionnel “Jump the Fuck up” exécuté dans la seconde par la foule entière. Surfacing se charge de porter le coup de massue avant que le groupe nous fasse ses adieux sous les applaudissements nourris. Malgré le poids des années, Slipknot
Slipknot


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reste sans aucun doute l’un des groupes les plus fédérateurs qui soient. Entre cris gutturaux et diatribes énergiques, déluges de percussions et riffs saccadés, cette machine de guerre semble parfaitement huilée pour la suite des aventures qu’on lui souhaite encore nombreuses !



En parlant de machine de guerre, ça commence à sérieusement sentir la poudre à canon sur l’autre scène ! Et pour cause, la Suède y envoie son dernier représentant de la soirée en la personne de Sabaton
Sabaton


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pour qui le public est encore bien présent au rendez-vous, ce qui semble même étonner le groupe. Niveau mise en scène, on rameute le gros tank, les sacs de sable, les barbelés et on balance la sauce en terme de pyrotechnie. Nous ne nous épancherons pas trop sur la prestation de Joakim Broden et ses petits potes en pantalons militaires, juste le temps pour nous de visionner les sept premiers morceaux, la fatigue commençant à avoir raison de nos pauvres articulations meurtries. Comme toujours, Ghost Division déménage sec et la scénographie reste très travaillée avec de nombreux visuels, animations, extraits de films ou documentaires soulignant le thème de chaque chanson basée sur des éléments historiques dont les Suédois sont friands et dont ils font leur fonds de commerce depuis toutes ces années. Mais sur le second morceau, Winged Hussars, l’extinction de voix guette notre ami Joakim. Quasiment inaudible à cause d'une surcharge au niveau du mix des guitares, sa voix semble perdre de sa puissance et se noie ainsi dans ce déluge de riffs dont les guitaristes Chris Rörland et Tommy Johansson semblent passer du bon temps, assurant tour à tour leurs soli et unissant leurs forces pour soutenir leur leader aux lunettes éternelles. Mais cela n’empêche pas ce dernier de mener sa troupe avec énergie et de communiquer son dynamisme au public. La complicité entre les musiciens saute aux yeux et le bassiste Pär Sundström n’est pas le dernier à participer aux fausses chamailleries observées sur scène. Frisson garanti pour Resist and Bite, rendant hommage à nos courageux chasseurs ardennais avant Fields of Verdun, nouveau morceau à paraître sur leur nouvel album, « The Great War », ayant pour thème le premier conflit mondial. Mais c’est avec The Price of A Mile que le groupe passe à la vitesse supérieure. Cet héroïque morceau relatant la grande bataille de Passchendaele est magnifié sur scène par un chœur complet de chanteurs vêtus d’uniformes de la Première Guerre mondiale prenant ainsi une toute autre dimension. Le set gagne en puissance et en majesté, déployant tout son potentiel héroïque sur Shiroyama et le nouveau venu Bismarck aux synthétiseurs proéminents. C’est sur ces hymnes guerriers rendant hommage aux soldats de tous les conflits mondiaux que nous retournons à nos tentes, loin de nous douter un seul instant que Sabaton
Sabaton


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sera amené à remplacer au pied levé la tête d’affiche du lendemain soir. Mais ceci est une autre histoire…



Remerciements à l'organisation du Hellfest

Pour découvrir le dossier photo de la journée, c'est ICI

Photos pro : Camille

LIVE REPORT DE LA PREMIÈRE JOURNÉE DU HELLFEST

LIVE REPORT DE LA DEUXIÈME JOURNÉE DU HELLFEST

LIVE REPORT DE LA TROISIÈME JOURNÉE DU HELLFEST
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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...

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